Lundi 5 janvier entre en service le nouveau « Pôle emploi » issu de la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC. Cette fusion, qu’on nous présente comme un progrès, sera en réalité catastrophique tant pour les chômeurs que pour les personnels concernés.

Tout d’abord, la fusion de deux métiers très différents, la gestion de l’indemnisation des chômeurs d’un côté, et leur accompagnement dans la recherche d’emploi ou de formation se fait dans l’improvisation la plus totale. Les personnels vont voir s’accroître une charge de travail déjà excessive, ils ne seront pas suffisamment formés pour mener leur nouvelles tâches à bien, la politique du chiffre mise en place depuis des années ne va que s’accentuer.

Mais en dehors des questions de rémunération, de statut et de conditions de travail des personnels du nouvel établissement les premières victimes de cette fusion seront les chômeurs eux-mêmes !

Comment prendre en charge correctement des personnes en recherche d’emploi, certaines en grande difficulté lors d’entretiens préformatés de 20 minutes ? Comment gérer dans ce laps de temps un dossier individuel, un accompagnement personnalisé, tout en effectuant à marche forcée les contrôles des droits à indemnisation et de la situation juridique du chômeur ?

C’est la porte ouverte à la transformation des personnels de la nouvelle agence en contrôleurs devant faire du chiffre, des radiations, au détriment de tout résultat réel en matière de retour à l’emploi.

C’est également le recours accru à des agences privées de placement, au coût prohibitif, alors qu’on nous parle d’économies.

En concentrant le service public de l’Emploi sur les missions régaliennes de contrôle social, la fusion ANPE-ASSEDIC ouvre la porte à une marchandisation croissante des services de conseil, de formation et d’accompagnement.

L’objectif réel de fusion est de masquer une pénurie récurrente d’emploi en stigmatisant encore plus les chômeurs, principales victimes de cette situation. Avec le lifting des lois scélérates, les pratiques de fichages croissantes et le développement du « tout sécuritaire », les classes dangereuses sont de retour. Malheur à celui qui perdra son statut de salarié pour rejoindre les plus démunis !

En les conjuguant avec les autres attaques de nos droits sociaux (temps de travail, retraite, santé…) le gouvernement prépare un arsenal juridique destiné à contenir les mouvements sociaux qui surgiront à cause du creusement des inégalités et d’un chômage en hausse exponentielle.

Face au démantèlement du service public de l’Emploi, à la dénaturation des missions vers plus de flicage (tant pour les usagers que pour les personnels), la remise en cause des garanties sociales, qui se profilent, les salariés de l’ANPE et de l’ASSEDIC doivent se mobiliser aux côtés des chômeurs.

La CNT soutien et appelle à la grève reconductible des personnels ANPE et ASSEDIC du 5 janvier, le jour même de l’ouverture officielle de « Pôle emploi ».