POURQUOI JE REFUSE DE DONNER MON ADN
Le 14 Août 2006, avec 32 camarades, j’ai participé au fauchage d’une parcelle de maïs transgénique à VILLEREAU (45). Lors de la garde à vue, j’ai refusé le prélèvement de mon ADN en vue de l’inscription sur le fichier national des empreintes génétiques.
Parce que je refuse d’être considéré comme un délinquant alors que j’ai
agi au nom de l’état de nécessité.
Parce que l’État, qui était censé protéger la population, s’érige comme
le complice des empoisonneurs.
Parce que le fichage génétique risque d’instaurer une catégorie de
population « coupable potentiel ». Chacun pouvant déposer des traces d’ADN
en tout lieu, le risque est grand de multiplier les accusations et les
erreurs.
Parce que les informations contenues dans mon ADN intéressent bon nombre
d’opérateurs : Banquiers, Assureurs, Employeurs, Commerciaux… Aux États
Unis, des ventes et des fuites de fichiers se sont déjà produites.
Parce que l’analyse ADN coûtant 400 euros, son application à plusieurs
centaines de milliers de personnes est un gouffre financier et une insulte
à tous ceux qui n’ont pas d’argent pour vivre.
Parce que le fichage nous fait revenir à des heures sombres de
l’histoire. Étant prévu pour une durée de 40 ans, il est permis de
craindre qu’un pouvoir politique autoritaire et répressif puisse s’en
servir pour museler et neutraliser ses opposants.
Parce que la loi a exclu du fichage les délits financiers, les délits
d’initiés, la fraude fiscale et les abus de biens sociaux, l’État montre
bien qu’il protège les puissances financières.
Parce que le fichage fait partie d’un arsenal de lois liberticides qui
vise à renforcer le contrôle social des populations ; à dissuader les
mouvements sociaux et syndicaux légitimes, afin de laisser libre cours au
capitalisme.
Michel Bobon