Aides éducatrices, AED en grève ce mardi 19 janvier

AED. Journée nationale de grève mardi 19 janvier 2021. Les raisons de la colère. Petite revue de presse.

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Les assistants d’éducation ne veulent plus être des pions

Mediapart / 18 JANVIER 2021 PAR JULIETTE LOISEAU

Avec la crise sanitaire, leurs conditions de travail ne font qu’empirer. Tous payés au Smic, souvent à temps partiel, les AED, « surveillant.es »,  dénoncent leur précarisation.

Extraits

«On court partout. » Avec le Covid-19, Sophie, assistante d’éducation (AED) dans un collège à Paris, a vu sa charge de travail considérablement augmenter. « On passe nos journées à faire respecter le protocole sanitaire, les masques, le gel, les distances, en essayant de ne pas lâcher nos missions pédagogiques. »

Quand il a fallu mettre en place le protocole sanitaire pour rouvrir collèges et lycées, les assistants d’éducation « ont bouché les trous »« Il y a davantage d’accueil au portail à faire pour leur mettre du gel hydroalcoolique, plus de services le midi, des récréations plus longues à surveiller pour que les élèves n’y soient pas en même temps, liste Léo, 28 ans, AED dans un collège d’Angers. Nous sommes tout le temps mobilisés, sans moyens supplémentaires. » …

Le moment le plus « ubuesque » pour Sophie, militante à Sud Éducation, c’est la gestion de la cantine. Dans beaucoup d’établissements, le choix a été fait de ne pas mélanger les niveaux et donc de multiplier les services. « On doit surveiller que les 6e ne se mettent pas avec les 5e, assurer la désinfection entre chaque service, aérer, nettoyer les tables, récupérer les masques, avec zéro formation ou protection supplémentaire », précise l’assistante d’éducation.

La crise sanitaire a été le catalyseur de leur colère. Il y a eu, d’abord, une grève des AED à Marseille le 19 novembre, à l’appel du collectif 13 AED, dont fait partie Stephan ; puis une mobilisation nationale le 1er décembre, ralliant des collectifs départementaux (…) 1 000 établissements auraient été concernés…

Mais la précarisation du statut, le manque de moyens et de reconnaissance étaient installés bien avant le Covid-19. Les protocoles sanitaires ont simplement « exacerbé tout ce qui [leur] pesait, notamment le mépris de l’institution », confie Yann, 37 ans, AED dans un collège de l’Hérault depuis cinq ans. « Notre travail, ce n’est pas que [les missions de surveillance], dit-il. Personne n’a compris notre rôle dans l’accompagnement des élèves et de leur scolarité. » Il y a des tâches administratives, comme le suivi des absences ou la vérification des carnets, l’aide aux devoirs, mais aussi « un boulot d’assistante sociale », selon Léo.

…Pour assumer…, les assistants d’éducation ont un statut très précaire. Depuis 2003, ils sont embauchés directement par les chefs d’établissement avec des contrats renouvelables tous les ans, dans la limite de six années. Le tout payé au Smic… Avec 600 euros par mois à mi-temps, beaucoup de collègues sont obligés d’avoir un double emploi »

Grève : les AED ferment les vies scolaires ce mardi

Rapports de force

La crise sanitaire expose particulièrement les Assistant.es d’éducation. Sous-payé.es, sans formation, sans perspective…

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