Classes-En-Lutte, Octobre 2020. Blanquer prend des mesures… répressives. AESH encore plus précaires.

Tenues “républicaines”, budget, salaires, répression,… Blanquer prend des mesures. Contre la répression, la solidarité. Plusieurs rendez-vous : mardi 6 octobre, 16h30 devant le rectorat de Paris ; mercredi 7 octobre, 12h30 TGI de Bobigny (93) et lundi 12 octobre à Poitiers. Retrouvez ci-dessous les dernières infos, le suivi sur mardi 6 et mercredi 7 octobre après les tracts d’appel…

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Il y avait une grosse centaine de militant.es devant le rectorat mardi 6 octobre à Paris, une réussite pour un rassemblement appelé du jour au lendemain dans ce contexte masqué…

Plusieurs profs de CP et CE1 étaient convoquées par la direction académique pour le refus de passation des évaluations nationales standardisées. Toute l’intersyndicale parisienne était au rendez-vous pour les accompagner et les soutenir. Résumé des entretiens.

 La direction académique a motivé ces convocations en rappelant que la passation des évaluations est « une obligation professionnelle ». Elle voulait donc connaître les raisons qui ont motivé les collègues à surseoir, retarder ou refuser de les faire passer.

Pour la direction académique, les “bienfaits” des évaluations sont une évidence. Il s’agit d’un outil et d’un moyen pour résoudre la difficulté scolaire. Qu’elles sont utiles parce que standardisées. Qu’elles permettent  d’avoir une photographie des élèves au niveau national et qu’elles permettent à l’enseignant de situer ses élèves dans une photographie nationale. Cela permet par exemple aux enseignants des beaux quartiers de ne pas s’étonner lorsque leurs élèves arrivent en CP sans savoir déjà lire….

Les collègues ont rappelé l’absence de motif sur la convocation et précisé que le refus des évaluations nationales est un “mot d’ordre” national porté par de nombreuses organisations
syndicales et mouvements pédagogiques.

Elles ont expliqué qu’en cette rentrée difficile due au contexte sanitaire, les évaluations sont une difficulté supplémentaire, qu’elles ne manquent pas de critiquer.

Elles ont rappelé qu’iI ne s’agit pas d’un choix. Qu’il est pénible de devoir exercer dans des conditions pareil, où il faut continuellement lutter pour que les enfants se sentent en confiance à l’école en cette rentrée, encore plus après le confinement.

Elles ont dénoncé un protocole qui ne prend pas en compte les élèves et leurs besoins, qu’il y a un écart entre les injonctions à faire passer ces évaluations dans un cadre particulier et la réalité de notre métier. C’est une violence pour les adultes et les enfants.

L’évaluation existe depuis toujours. Elle n’a jamais réussi à résoudre la difficulté scolaire, qu’il n’y a rien d’innovant ici. Que nous n’avons pas besoin des évaluations pour savoir que la difficulté scolaire se trouve dans les quartiers populaires, et pas dans le 16eme. Que ce ne sont pas les évaluations qui vont résoudre les difficultés sociales et économiques de nos élèves. Mais que par contre, les études scientifiques montrent  que le levier pour permettre la réussite
sont l’estime de soi et d’avoir du pouvoir sur sa vie. Or, ces évaluations, 15 jours après la rentrée, mettent les élèves les plus fragiles dans une posture d’échec brisant  ainsi  un peu plus
l’estime d’eux-mêmes. Et les contraintes du protocole viennent prendre le contrôle sur leur vie. Bref, une machine à produire de l’échec….

En fin d’entretiens, la direction académique a annoncé qu’un courrier arriverait dans les écoles  mercredi 7 octobre sur lequel les collègues devront s’engager à faire passer les évaluations avant vendredi 9 octobre date butoir !

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Un site à connaître : http://abasleschefs.org/

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L’intersyndicale de la Seine St Denis, les syndicats éducation avaient appelé à un rassemblement devant le tribunal. Une petite centaine de militant.es présent.es. Procès évidemment à charge contre Julien “prof perturbateur”. Réquisition de 4 mois avec sursis et amende de 5000 euros pour entrave à la circulation des bus. Délibéré le 4 novembre.

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