T33. Collèges qui ouvrent et écoles qui referment ! Blanquer et son obsession des chef.fes

Sur environ 40 000 écoles réouvertes depuis le 11 mai, une cinquantaine ont déjà refermé leurs portes en raison de l’épidémie de Covid-19. Des signalements ont ainsi été faits dans la Sarthe dans 6 écoles, en Loire Atlantique dans 2 écoles, dans le Maine, la Mayenne, dans le Finistère , notamment à Brest dans deux écoles, dans les Yvelines dans 2 écoles, à Toulon, Montpellier, Dijon, Poitiers, Tours, en Dordogne. Le virus est ainsi toujours actif et circule parmi les adultes et les enfants.

A Soyaux et La Couronne, dans la banlieue d’Angoulême, des écoles ont été de nouveau fermées après des cas de Covid-19 chez deux membres de l’équipe. Même décision pour une école à Nice après qu’un élève a été testé positif.

Au total, selon les chiffres de Big Blanquer quelque 70 cas ont été détectés. Evidemment, il positive. Le ministre verrait dans les fermetures le signe d’une application « srticte » du protocole sanitaire. « Presque à chaque fois, ce sont des cas qui se déclarent à l’extérieur de l’école », a-t-il ajouté. Blanquer est vraiment formidable.

Les Stylos rouges, qui dénoncent une rentrée prématurée, ont dressé une carte tenus à jour de ces fermetures. A voir sur le Café pédagogique du 18 mai.

Pour les collégiens, la rentrée s’est faite discrète mais seulement en zone verte avec 185 000 élèves prioritaires seulement lundi 18. Ceux-ci devront se plier à des règles sanitaires draconiennes, dont le port obligatoire du masque dans les salles de cours, pour éviter tout rebond de l’épidémie.

Ce déconfinement au collège est plus que partiel : rien n’a changé lundi pour les collégiens des quatre régions en zone rouge (Ile-de-France, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est), qui devront attendre la fin du mois pour savoir s’ils retourneront en classe.

Avec en moyenne dans le primaire 2 à 3 élèves par classe dans des situations d’accueil contraintes, « on reste donc loin d’une rentrée ou d’une reprise de l’école »*

Les enfants les plus éloignées de la « culture scolaire » ne sont pas au rendez-vous. Dans les quartiers Nord de Marseille (2), alors que le déconfinement débute, les écoles en zone d’éducation prioritaire sont désespérément vides. Même constat en Seine-Saint-Denis.

Une des explications est tragique : ces quartiers ont eu davantage de décès liés à la maladie. Et le 93 bat tous les records de mortalité. « Le taux de surmortalité y a bondi de près de 130 % entre le 1er mars et le 27 avril » (3)

La principale explication sera certainement à chercher dans cette école d’avant trop formatée pour les élites et « contre le peuple »…

L’enjeu, pour le moment, est bien d’une reprise économique et non d’une rentrée à l’école.

Blanquer en multipliant ses bourdes et ses lapsus nous le dit chaque jour qu’un micro se tend vers lui : « Il faut en quelque sorte réhabituer la société à aller à l’école », a résumé, lundi, le ministre au micro de RTL. « C’est tout à fait essentiel que nos enfants ne soient pas les victimes collatérales des conditions sanitaires.»

Références / Un copier-coller et retravaillé du Café pédagogique, 20 minutes, Le Monde

(1) Sylvain Grandserre : https://blogs.mediapart.fr/sylvain-grandserre/blog/180520/quand-le-ministre-cafouille-les-instits-bidouillent

(2) « Quatre arrondissements, dans le nord de Marseille, dont la population équivaut à celle de la ville de Bordeaux. Près de 30.000 élèves qui fréquentent des écoles en zone d’éducation prioritaire. Et à peine 909 écoliers qui ont retrouvé ce mardi 12 mai leurs salles de classe » selon des données fournies à 20 Minutes par les élues de ces secteurs.

(3)https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/17/coronavirus-une-surmortalite-tres-elevee-en-seine-saint-denis_6039910_3224.html

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Cette semaine, si la réouverture des écoles ne suffisait pas, la majorité parlementaire a pondu une proposition de loi afin de faire de la direction d’école une supérieure hiérarchique, à laquelle les adjoints (les instits) seraient subordonnés. L’article premier est un poème : “Le directeur est décisionnaire lors des débats”, ça simplifie les discussions ; “Tel un chef d’orchestre il [le directeur] met en musique la partition de chacun pour créer une symphonie harmonieuse où chacun peut s’épanouir.” Une symphonie où vous ne mettez même pas vous-même en musique votre propre partition. De la poésie douloureuse.