Classes-En-Lutte, septembre 2019. Une rentrée en grève dans plusieurs établissements… G7 : retour sur le contre sommet.

Manques de profs en lycées pro, collèges ou écoles, classes surchargées en Rep+, AESH sans affectations ou sans contrats,… une rentrée en grève s’annonce* avec des initiatives nationales pour le climat du 20 au 27 et une grève interpro pour défendre nos retraites. Un mois de septembre très très chaud pour Blanquer et son monde ?

*30 élèves par classe au collège Barbusse à Vaulx-en-Velin classé rep+, 5O% des profs non affectés au Lycée Pro Jean Moulin de Rosny (93), Plusieurs profs manquants au collège J. Moulin de Montreuil…

cel-septembre-2019

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Un contre-sommet proche du précipice

Lorsque le G7 se réunit, c’est toujours un grand moment de détente démocratique.

Le pays basque, déjà sur-militarisé en temps « normal », s’est retrouvé sous occupation. Plus de 20.000 types se baladant en bandes, avec uniformes, flingues et matraques, contrôlant et humiliant au faciès, ou sur infos d’indicateurs en civil traînant de-ci de là. Des routes avec checkpoint, des gares à accès limité. Des enfants en short de bain stupéfaits par les canons dressés de fusils d’assaut aussi grand qu’eux, chargés des pires projectiles, pendant qu’un malinois muselé leur renifle les poches à la recherche d’explosifs.

Des cages supplémentaires mises en place dans des tribunaux où l’on affûte l’outil à condamner, des discours de gouvernants et autres responsables bien rodés qui criminalisent la contestation.

Bref, tout est réuni pour que les représentants des Etats se sentent bien. Dans le monde qu’ils aiment. Un monde conforme à leur rêve, sous contrôle armé et vidéosurveillance.

Difficile de dire que ce contre-sommet fut une réussite pour ses organisateur.ices.* En témoigne les grandes tablées vides du centre de conférence de Ficoba, où acteur.ices et orateur.ices d’un mouvement social déboussolé tentèrent d’imaginer des alternatives au capitalisme.

Comment ne pas prendre en compte l’avis de certain.es participant.es au contre-sommet, sidéré.es de devoir se plier à tant de règlements internes aux raisons implicites ? Comment ne pas voir la galère à faire s’entendre des cultures militantes variées, qui ont poussé dans les rues du samedi en gilets jaunes ou dans la terre humide d’une zad ? Pourquoi si peu de volontaires pour s’acquitter des tâches élémentaires ? Peut-être que les camarades ont pu afficher quelques belles photos, mais une partie des actions, notamment le blocage symbolique de ronds-points le dimanche, ont été rendues impossible par un rapport de force nettement en faveur de l’ordre capitaliste mondialisé : à 5.000 militants aux stratégies diverses contre 20.000 militaires obéissants, c’était d’emblée mal barré. Sans parler de l’attaque du camping par la police vendredi soir, aussi rapidement engagée que désengagée, comme un avertissement à celles et ceux qui auraient voulu que samedi soit offensif plutôt que démonstratif.

Et pourtant, loin des caméras et des fiches de renseignements policières, des liens indétectables, oraux, clandestins se sont tissés. Une telle parle d’un lieu où s’auto-organisent les activités, loin des subventions qui s’assèchent après avoir stérilisé. Un autre évoque la beauté d’une idée commune, d’une musique nouvelle, d’une lutte victorieuse, locale, discrète. On se parle, on s’apprécie, on se sourit, on apprend pendant un petit instant à vivre ensemble. On a l’opportunité de discuter aussi avec le lointain, par vidéoconférence, pour « riposter à l’autoritarisme ». Hendaye, Hong-Kong, Exarchia… On remercie celles et ceux qui ont fait le camp, du toto cuisinant et partageant ses délices de légumes aux keupons qui assurèrent au bar en passant par la banderole en mandarin des gilets jaunes solidaires et les vidangeurs de chiottes sèches.

C’est l’heure de rentrer, après un énième vidage de sac ordonné par des flics payés en heures supp’, et de se dire à la revoyure camarade !

Une nouvelle année de lutte nous attend dans l’éducation, on a un système libéral à saboter, et on a tiré de cet été quelques petites idées que vous retrouverez dans ces pages, dans notre revue La Mauvaise Herbe, et dans chaque manif, sous un drapeau CNT.

* Plusieurs analyses et critiques ont paru à ce sujet. Lire ci-dessous qq liens :

Sur Paris – luttes. info : Infiltration et répression le piège d’Hendaye : https://paris-luttes.info/