Bac : au 2 juillet 12h, 126.427 copies retenues. Grève reconduite pour les corrections et jurys le 3, 4 et 5 juillet…

A Toulouse (lire le communiqué ci-dessous), Dijon, Montpellier (communiqué ci-dessous), Grenoble, Paris…. profs de surveillances du brevet ou de corrections bac et brevet ont reconduit la grève. Blanquer menace et bluffe.

Communiqué de l’AG de Toulouse

Les jurys de délibération du baccalauréat seront reportés.

Désormais, la grève des correcteurs du bac est une réalité : exceptionnelle, historique, à la mesure de l’attaque sans précédent que représentent les réformes menées par Mr Blanquer contre les principes fondamentaux de l’école républicaine et en particulier contre le principe d’égalité des chances.

Dans notre académie, de nombreux correcteurs se sont résolus à mener ce bras de fer, afin de réaffirmer leur opposition totale à cette politique de l’éducation et au modèle de société qui la sous-tend.

Les correcteurs grévistes ont décidé à l’unanimité de prolonger leur mouvement de grève jusqu’au jeudi 4 inclus, jour où devaient se tenir les réunions des jurys qui délivrent le diplôme et décident du passage de certains candidats à l’oral du second groupe. Par conséquent les notes des copies dont ils ont assuré la correction ne seront pas saisies (au minimum et si le ministre ouvre des négociations) avant le vendredi 5 juillet.

Dans ces conditions il est absolument impossible que les jurys de délibération aient lieu, comme prévu, le jeudi 4. Ils seront donc reportés à une date ultérieure, ainsi que la publication des résultats de l’examen, initialement prévue vendredi 5 juillet.

Nous tenions à en avertir les collègues qui ne se seraient pas investis dans la mobilisation, car certains viennent de très loin, afin qu’ils ne se rendent pas pour rien ce jour-là dans les centres d’examen où ils seront, selon toute vraisemblance, reconvoqués dans les jours suivants. Nous les invitons par ailleurs à répondre à l’appel à la grève lancé pour ce même jour par l’assemblée générale des grévistes, même s’ils ont fait le choix de rendre leurs notes ce mardi 2 juillet.

Nous tenions également à en informer les élèves et leurs familles, en leur rappelant ceci :  c’est le ministre seul qui porte la responsabilité de cette grève depuis longtemps annoncée, par son refus de tout dialogue, son autoritarisme et son mépris, non seulement à notre égard, mais également à l’égard des élèves.

Car la vraie raison de notre colère c’est le sort qui est réservé aux générations de futurs bacheliers. Inutile d’enseigner les mathématiques pour faire le calcul : en repoussant de quelques jours les résultats des 743 594 candidats qui passent le bac cette année, nous prenons la défense des millions de jeunes gens qui passeront un bac qui aura perdu sa valeur nationale et qui sera reconnu différemment selon l’endroit où on a eu la chance ou la malchance de le passer.

Il appartient normalement au rectorat d’envoyer de nouvelles convocations et d’assumer le report des échéances. Mais, si l’attitude du ministère est reprise dans les académies, il y fort à penser qu’ici encore, on tentera d’opposer à la réalité de la colère du monde enseignant cette réaction de déni qui dissimule son impuissance derrière des éléments de langage vides et une communication mensongère.

Enfin, si le ministère prend le risque de maintenir les jurys de délibération jeudi 4 juillet, ce ne pourra pas être dans des conditions équitables pour les candidats. En décidant par exemple de remplacer une note manquante par une note tirée d’une moyenne annuelle de l’année de terminale, il détruira l’égalité des candidats face aux épreuves, en avantageant les uns et désavantageant les autres, ce qui ne serait en aucun cas acceptable. Mais il semble que, précisément, ce que cette politique éducative méprise par-dessus tout, ce soit l’égalité. Nous tenions donc à alerter les candidats sur les conditions dans lesquelles le diplôme leur sera ou non délivré.

Ag Education des grévistes de Toulouse

Le communiqué de Montpellier

Communique-Montpellier-2-juillet

Communiqué des professeurs de philosophie de l’académie de Grenoble.
Les professeurs de philosophie de l’académie de Grenoble se sont réunis aujourd’hui lundi 1er Juillet 2019 à Meylan à 9h30. Ils ont à cette occasion tenu à exprimer leur solidarité à l’égard du mouvement national d’opposition aux réformes Blanquer de l’éducation, ainsi qu’à la réforme de la Fonction publique.
La communication ministérielle aveugle et sourde vis à vis de la mobilisation enseignante est jugée insupportable. Il s’agit désormais de trouver des moyens d’action qui forcent le Ministre à regarder la réalité en face et à mesurer l’état de défiance des professeurs à l’égard de son action.
Ils tiennent en outre à dénoncer les objectifs budgétaires étroits qui guident les réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels. Ces contre-réformes s’inscrivent dans une politique générale visant à organiser le sous-financement du service public.
Le gouvernement promeut ainsi une logique de marché qui est en rupture profonde avec le principe d’un service public d’égale qualité pour tous dans laquelle nos élèves seront peu à peu tenus pour entièrement responsables de leurs échecs, et ce dès 15 ans. L’État doit tenir ses promesses et offrir les mêmes conditions d’enseignement partout.

En conséquence, les revendications suivantes ont été adoptées :

  • Retrait de la réforme du lycée : 56 POUR ; 6 CONTRE
  • Le maintien du caractère national du bac, le refus du contrôle continu et des épreuves organisées en interne dans les établissements : voté à l’unanimité
  • Le refus des sureffectifs dans les classes qui sont nuisibles à la qualité des cours : voté à l’unanimité
  • Le refus de la mise en concurrence des établissements entre eux par l’intermédiaire de l’ouverture ou de la non-ouverture de certaines spécialités, le refus de la mise en concurrence des professeurs entre eux contraints à « se vendre » auprès des élèves pour les pousser à ne pas renoncer à leur spécialité en fin de première par exemple. Voté à l’unanimité
  • L’opposition à la réforme de la Fonction publique, l’opposition au recours croissants aux contractuels en situation de précarité et la demande corrélative de leur titularisation : 60 POUR ; 1 CONTRE

 Face à l’appel national à une grève devant conduire à la rétention des notes du baccalauréat en vue de retarder le jour de la publication des résultats – un compteur des notes retenues comptabilise plus de 100 000 notes retenues à ce jour par des collègues de toutes matières – l’AG de Meylan se prononce de la manière suivante :

  • Grève de 24H au moins : 48 POUR sur 86 votants (l’AG accueille de nouveaux collègues après une interruption)
  • Grève les 02, 03 et 04 Juillet : 35 POUR sur 86 votants.

À ces chiffres, s’ajoute le vote de la réunion de Seyssinet-Pariset qui a eu lieu en début d’après- midi et qui regroupait les collègues corrigeant en séries technologiques.
Grève les 02, 03 et 04 Juillet : 13 POUR, 3 CONTRE, 25 ABSTENTIONS.

Plus de soixante collègues correcteurs de philosophie s’engagent donc dans une grève pouvant mener au report des résultats du baccalauréat. Ils appellent à la formation d’une caisse de grève afin de soutenir ce mouvement.