NON A L’AUGMENTATION DES FRAIS D’INSCRIPTION ET A LA POLITIQUE RACISTE DE L’ETAT FRANCAIS

Au 20 février, plusieurs directions d’universités se sont engagées à ne pas augmenter les frais…

Le gouvernement Macron projette d’augmenter les frais de scolarité pour les étudiants étrangers « extra-européens ». Alors que l’inscription en licence coûte aujourd’hui 170 euros par an, 243 euros en master et 380 euros en doctorat, sans distinction de nationalité ; pour les étudiants étrangers ce montant sera multiplié par 16, atteignant de fait 2 770 et 3 770 euros, et ce dès la rentrée prochaine.

Dans les faits, nous savons pertinemment qui est principalement visé par le terme « extra-européen » : ce sont les étudiants noirs et arabes sans-papiers. Il s’agit clairement d’une politique raciste et discriminatoire à l’encontre de populations majoritairement précaires. Elle exige des étudiants immigrés, qui ont déjà à leur charge le voyage depuis leur pays d’origine, le loyer dans un pays dans lequel ils n’ont souvent aucune attache etc, de débourser plusieurs milliers d’euros supplémentaires pour pouvoir étudier.

 Édouard Philippe ose accompagner l’annonce de sa décision d’un #BienvenueEnFrance ! Pourtant, cette hausse drastique des frais de scolarité va décourager beaucoup d’étudiants qui n’ont pas les moyens de financer leurs études et seront contraints de renoncer à l’université. Nous avons bien affaire à une politique d’exclusion délibérée qui laisse sur le carreau la centaine de milliers d’étudiants faisant leurs études en France.

 De plus, cette attaque contre le droit d’étudier nous concerne en réalité toutes et tous.

En effet un rapport confidentiel de la Cour des Comptes révélé par le journal Le Monde préconise d’augmenter également les frais d’inscription des étudiants français.

 Comme toujours, l’État s’en prend d’abord aux populations les plus marginalisées pour étendre ensuite son offensive à l’ensemble des étudiants.

 Cette attaque menée par le gouvernement s’inscrit dans la continuité de la réforme plus globale du système éducatif entamée en 1999 avec le processus de Bologne et la vague de réformes qui l’a suivie, de la loi LRU à la loi ORE. Nous assistons à une restructuration complète de l’université qui va de pair avec les réformes affectant la sphère du travail (lois Macron, El Khomri, Pénicaud etc). Cet ensemble forme une totalité logique dont l’objectif est d’accompagner la nouvelle séquence de la dynamique capitaliste.

L’Etat tente d’imposer une nouvelle norme élitiste à l’université afin de maintenir une « compétitivité » sur le marché mondialisé de l’enseignement supérieur et garantir l’employabilité continuelle des futurs travailleurs en satisfaisant les exigences patronales.

Mais leurs impératifs de productivité ne sont pas les nôtres et nous refusons cette logique de profit qui laisse sur le carreau les étudiant-e-s les plus pauvres qui ne bénéficient pas d’un soutien familial !

Beaucoup trop d’étudiant-e-s sont déjà dans l’obligation financière de travailler parallèlement à leurs études, ce qui nuit à leur résultats scolaires mais aussi à leur santé.

Dans ce contexte, augmenter les frais d’inscription ne fera que renforcer la précarité étudiante et conduira nombre d’entre nous à abandonner leurs études faute de moyens.

 Face à cela, nous ne devons pas nous contenter de réclamer un retour à l’université « d’avant » qui n’était pas plus moins inégalitaire à l’égard des pauvres, des non-blancs et des handicapé-e-s.

C’est une université réellement ouverte et critique que nous voulons, et non pas une usine à former de futur-e-s cadres qui obéiront docilement aux exigences patronales.

Décembre 2018

Contre l’université start-up !

L’argumentaire est là : fac start-up non !

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