La CNT Toulouse ( partie prenante de ce collectif ) appelle à se joindre au rassemblement. Si vous ne pouvez pas venir, merci de relayer l’info...

Contrôle de l’immigration : là où je vais Vichy déjà

Vichy abritera les 3 et 4 novembre prochains la 3e conférence européenne sur l’intégration réunissant 27 ministres européens de l’intérieur et de la Justice ainsi que 200 personnes (députés, sénateurs, représentants du comité économique et social européen, représentants des régions..).Plus que la provocation que constitue le choix du lieu, c’est du contenu et du but de cette conférence dont on doit s’inquiéter. Tous les pays européens vont échanger leurs expériences sur l’école, le logement, la langue, la famille, l’accès à l’emploi et l’ensemble de valeurs qui pourraient être reconnues comme valeurs d’intégration. Il s’agit en fait d’une étape dans la mise en œuvre d’une politique commune d’immigration en suivant les directives du pacte européen sur l’intégration. Adopté le 25 septembre 2008, il a été présenté au conseil de l’Europe le 15 octobre. En fait d’intégration, le but est de mettre en place des règles communes en matière d’immigration régulière et irrégulière. Cette politique se structure autour de 2 pôles : gestion de la main d’œuvre immigrée et mise en place d’une politique ultra sécuritaire aux frontières et à l’intérieur des États.

1- L’Europe devient une véritable forteresse : « lutter contre l’immigration irrégulière. »

- harmonisation du traitement des demandes d’asile au niveau européen (prévu pour 2012), , création d’un statut uniforme de réfugié (prévu en 2010) et procédure unique de demande d’asile : tout ceci est lié au système EURODAC datant de 2000, qui permet de comparer les empreintes digitales des demandeurs d’asile et des immigrants clandestins. Il concerne toutes les personnes de plus de 14 ans.

- renforcement du contrôle aux frontières extérieures : FRONTEX (pour frontières extérieures) voit son pouvoir renforcé. C’est une agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l’union européenne ( normes communes de formation des gardes frontières nationaux, patrouilles permanentes en Méditerranée et dans l’Atlantique, force d’intervention rapide composée de 450 gardes frontières, 16 navires, 27 hélicoptères, 21 avions, caméras, radars…)

- instauration de visas biométriques, recours au système européen Galiléo de surveillance par satellite

- dotation d’outils juridiques pour assurer l’éloignement des étrangers en situation irrégulière. Déjà le 6 juin, l’Europe adoptait la directive retour, dite de la honte, qui permet de maintenir quelqu’un en rétention jusqu’à 18 mois selon les pays et de lui interdire le territoire pendant 5 ans.

- renforcement des accords avec les pays de réadmission et amélioration de la coopération entre États membres par l’organisation de vols conjoints pour l’éloignement des étrangers, sous l’égide de FRONTEX. La France, profitant de la présidence de l’union européenne demande aux États membres de durcir la politique de l’union, en matière d’immigration, au niveau de ce qu’elle pratique déjà sur son territoire (recours aux tests ADN pour le regroupement familial, interdiction des régularisations massives)

2- gestion de la main d’œuvre immigrée

- Parallèlement à cette politique ultra sécuritaire, l’union souhaite se ménager une réserve de main d’œuvre pas chère et corvéable, car maintenue dans une grande précarité, qui permet également de faire pression sur l’ensemble des salariés, immigrés ou pas.

- >>>>>> « organiser l’immigration légale et professionnelle selon les besoins, les priorités et les capacités d’accueil de chaque État membre. » Ce qui revient à l’immigration choisie du gouvernement français. L’union européenne souhaite faire passer l’immigration professionnelle de 7 à 50%. Cela renforce la vision utilitariste de l’immigration. Il s’agit de faire venir une main d’œuvre et de l’utiliser pour une durée déterminée.

- >>>>>> « favoriser l’intégration » Intégrer c’est faire entrer quelqu’un dans un groupe de façon pérenne afin qu’il appartienne à ce groupe au même titre que les autres. Ce mot est largement utilisé dans le discours européen, mais la réalité politique va à l’encontre de cette définition. En effet, l’union européenne veut encourager une migration temporaire liée au contrat de travail. De plus elle durcit les lois sur le regroupement familial. En France, les critères d’intégration (nécessité d’un logement d’une certaine taille, niveau de rémunération, langue..) sont volontairement de plus en plus difficiles à atteindre. Il ne s’agit donc pas d’intégrer mais de maintenir l’immigré dans son statut d’étranger.

- >>>>>> « création d’une carte bleue » version européenne de la green card américaine Elle est destinée aux gens diplômés et ayant une expérience professionnelle de 3 ans. Le but est d’attirer des travailleurs qualifiés, 55% d’entre eux se tournent vers les USA, contre 5% vers l’Europe alors qu’il y a en Europe 300 000 postes vacants. D’une durée de 2 ans elle donne droit ensuite à la libre circulation dans l’union européenne.

- L’ensemble de ces mesures, qu’elles concernent les emplois qualifiés ou non, contribue à mettre les salariés en concurrence et de niveler les salaires par le bas. De plus ce qui est mis en place au niveau sécuritaire est amené à être généralisé à l’ensemble des populations des États membres :

- La France met en place le passeport biométrique, le fichage ADN , la vidéo surveillance... Elle expérimente également de nouvelles technologies : ,ainsi, au centre de rétention de Vincennes, dans la nuit du 11 février des policiers de la BAC, qui n’ont normalement rien à faire dans les centres de rétention, suite à une provocation de leur part, ont rétabli l’ordre en utilisant des TASER.

- Face à cette politique nationale et européenne, la mobilisation existe (manifestations devant les centres de rétention, incendies dans ces mêmes centres, oppositions aux expulsions dans les aéroports…) mais la répression aussi. Des menaces pèsent sur les associations et les personnes qui soutiennent les sans papiers (inculpations de 6 retenus suite à l’incendie du centre de rétention de Vincennes).

Pour dire non aux directives européennes xénophobes et à leurs gestions utilitaristes des migrations

Rassemblement devant Air France, métro Jean Jaurès samedi 25 octobre à 14h à Toulouse

collectif anti-expulsion

liberté de circulation - des papiers pour tous ou pour personne - fermeture des centres de rétention