La Confédération nationale du travail (CNT interpro Villefranche) est mobilisée contre le projet de grand marché transatlantique, actuellement négocié dans la plus grande opacité, à la Commission européenne.

En effet, depuis le 8 juillet 2013, les États-Unis et l’Union européenne ont entamé des négociations en vue de conclure un accord commercial bilatéral, aboutissement de plusieurs années de lobbying des différents groupes industriels et financiers.

Le Tafta, projet déshumanisant, à l’opposé des valeurs de solidarité et de justice sociale que nous défendons, est donc en passe d’être conclu, la signature de ce traité étant prévu pour 2015.

Si tel était le cas, cette ultime étape dans l’histoire du capitalisme mondial aurait des conséquences dramatiques en termes de droits du travail, de protection sociale, d’environnement, de libertés… touchant ainsi tous les domaines de notre vie quotidienne.

Visant à supprimer ou à affaiblir considérablement toutes les lois et normes limitant le profit et la marchandisation du monde, le Tafta aura pour effet direct, des régressions sociales, environnementales, salariales… sans précédent.

Économiquement, le Tafta permettra aux multinationales d’établir leurs propres règles et de recourir à des tribunaux privés spéciaux, pour régler leurs différends.
Pour exemple, une firme pourra attaquer en justice un État ou un pouvoir local, si elle estime que ses intérêts financiers sont bafoués ou entravés.
De même, l’interdiction d’exploitation du gaz de schiste pourra ainsi être supprimée.

Sur la question alimentaire, nos normes sanitaires et environnementales, plus restrictives que les normes américaines, pourraient être condamnées par cette juridiction privée et alignées sur les normes les plus basses et donc les moins protectrices. Cela entrainera la fin des règlementations en matière de pesticides, d’OGM, hyperproduction… et l’arrivée en masse de poulets aux hormones, fermes usines, porc nourris aux antibiotiques, viandes lavées à la javel…

Nos libertés, déjà sous contrôle, se verront réprimées. Les firmes toutes puissantes d’Internet veulent notamment affaiblir le régime de protection européen des données personnelles pour le réduite au niveau quasi-inexistant des États-Unis, autorisant ainsi un espionnage légal et lucratif des multinationales. Le fichage des populations sera autorisé.

Le Tafta entraînera également la remise en cause de nos acquis fondamentaux en matière de droits et conditions de travail.
Les firmes, par le biais de leur juridiction privée, pourraient notamment interdire les préavis et indemnités de licenciement. Le code du travail deviendrait illégal.

En matière de protection sociale, les caisses d’assurances privées pourront poursuivre en justice la CPAM pour concurrence illégale et refuser de couvrir certainEs assuréEs selon des critères discriminatoires.
Cela sera également la fin des retraites par répartition, qui pourraient être démantelées.

L’eau, les énergies, deviendraient des biens privatisables et les municipalités s’y opposant pourront être poursuivies pour « entrave à la liberté de commerce ».

En matière d’enseignement, les universités américaines pourront contester les subventions des écoles et ainsi attaquer en justice les universités de l’éducation nationale pour concurrence déloyale.

Les transports publics seront également entravés. Les États se verraient limités dans leur capacité actuelle à organiser les transports, quel qu’ils soient. Ce secteur serait privatisé et soumis aux lois de dumping et à la concurrence mondiale.

Dans le domaine de la culture, les productions privées ou professionnelles à faible budget pourront être interdites et les organismes de financements collaboratifs seront rendus illégaux.

La CNT, syndicat autogestionnaire, solidaire et de combat, dénonce avec force ce nouveau pas en avant du capitalisme mondiale, cette idéologie déshumanisante, et ce recul de la démocratie.

Nous demandons donc l’arrêt immédiat et inconditionnel des négociations, et invitons chaque individu, collectif ou organisation à rejoindre la mobilisation.

Seule la lutte paiera…