Les Temps maudits n° 24
Mai-septembre 2006 - 128 pages - 7 €

Le numéro 24 de la revue anarchosyndicaliste et syndicaliste révolutionnaire éditée par la Confédération nationale du travail vient de paraître.
En voici le sommaire :

Éditorial

« Les révoltes de fin 2005, qui ont mis le feu aux quartiers, la lame de fond contre le CPE et les mouvements de soutien aux sans-papiers sont autant de mobilisations d’une vigueur et d’une ampleur bienvenues. […] Les habitants de ce pays ont retrouvé le sens de l’action collective ; il reste à leur faire retrouver le sens de l’organisation. Pour reprendre confiance en l’organisation, comme force de combat au service de nos intérêts, comme instrument de transformation sociale, nous devons nous doter de forces pérennes et conséquentes. » Tout un programme…

Combats d’aujourd’hui

« Deux expériences d’implantation CNT dans le secteur privé : Interior’s et CAT au Havre », par CNT Interco 76 (Nono, Olivier L. et Jean-Pierre J.), propos recueillis par Fabien Delmotte, CNT STE 92 (21 p.)

« En 2005 s’est tenue au Havre une rencontre hexagonale des sections du secteur privé de la CNT, en vue de faire avancer autant que possible l’échange d’expériences dans ce domaine. À travers cet entretien avec des militants havrais, Les Temps maudits, dans un esprit similaire, invite à s’intéresser aux conditions de l’implantation réussie de la CNT dans les entreprises Interior’s et CAT, afin que ces expériences puissent servir à celles et à ceux qui voudraient – tout en reconnaissant leur caractère particulier – s’en inspirer et les discuter, pour contribuer à la réflexion sur le développement possible de l’anarchosyndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire dans le privé. »

« Sous-traitance étrangère : la déréglementation en marche », par Nicolas, CNT Interco 44 (11 p.)

« Sans attendre qu’un genre de directive Bolkenstein, la version suivante ou ses mises à jour soient en vigueur, le droit du travail s’est soigneusement déconstruit dans la construction navale, grâce à la sous-traitance en cascade. Le plus redoutable, c’est que ce contournement des garanties salariales et sociales profite d’un assentiment tacite des salariés déplacés de pays à main-d’œuvre low cost. Trimard sous les normes françaises, c’est toujours mieux que prolo ou chômeur chez soi, aux niveaux de salaires et de garanties de son pays d’origine. Depuis 2002, les conflits font émerger une exploitation généralisée, instaurée par une mondialisation capitaliste qui importe temporairement des prolos pas chers, si possible au plus près des conditions polonaises, slovènes, roumaines, indiennes ou portugaises… »

Histoire sociale

« Réflexions sur la CNT à partir d’anniversaires  », par Frank Mintz, CNT Interco-Éducation 91 (17 p.)

« Il est logique de se fonder sur une vision idéologique pour interpréter la réalité. En Argentine, ce n’est pourtant pas le cas pour la majorité des protestataires, des grévistes, des éventuels émeutiers, des partisans des « sans terre », des chômeurs âgés et des jeunes chômeurs (parfois la troisième génération dans une famille). Notre rôle doit être d’en tenir compte et de nous remettre en question. Les contributions de Cyrille Gallion “Pour une révolution de l’anarchosyndicalisme” (Les Temps maudits, n° 21) et de Luc Bonet “Anarchosyndicalisme : en finir avec un schéma révolutionnaire obsolète” (TM, n° 22) sont deux apports importants. »

International

« Fleurs de pastèque, anarchisme et soleil levant  : un entretien avec Kan Eguchi », par Myriam Ullmann (7 p.)

« Kan Eguchi a été journaliste dans le Japon d’après-guerre, avant de devenir également auteur, ainsi que traducteur des œuvres de Daniel Guérin et de Castoriadis en japonais. Il m’a reçue chez lui en juillet 2005, dans sa maison de la grande banlieue de Tokyo, où il habite avec sa compagne Kazuko Saeki, artiste peintre. […] L’histoire que Kan Eguchi a bien voulu me raconter – celle de sa formation intellectuelle et politique dans le Japon de l’immédiat après-guerre – rejoint et illustre l’histoire contemporaine de ce pays et de ses mouvements révolutionnaires. »

« L’émir Ben Laden comme figure pop », par Aimé Rossi (7 p.)

Ou la dissection d’un mythe : du personnage digne d’un dessin animé horrifique pour enfants au bien réel assassin.