Après avoir été le sinistre inaugurateur du détestable ministère « de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale », faisant remonter à la surface les odeurs putrides et nauséabondes de la xénophobie d’Etat, Brice Hortefeux vient d’être nommé au ministère du travail ( et de la famille, et de la ville).

Nous n’avons pas oublié qu’en 2007, M. Hortefeux avait prévu d’affecter par décret des inspecteurs et contrôleurs du travail au ministère de l’immigration, transformant ainsi leur fonction originelle de protection des droits minimaux accordés aux travailleurs face à leur patron, en un supplétif du contrôle policier des travailleurs étrangers. Cette décision, finalement retirée devant la levée de bouclier de tous les syndicats de la profession, s’inscrit dans la lignée d’une politique de répression qui veut fait croire aux travailleurs que le chômage est du aux étrangers que la clandestinité les force à occuper les emplois les plus précaires et les plus mal payés.

Pour la CNT, cette politique ne dépend pas d’une personne ; elle s’inscrit dans une stratégie des gouvernants, de gauche comme de droite, visant à diviser les travailleurs entre nationaux et non nationaux, afin de détourner leur colère de leurs vrais exploiteurs : les capitalistes, et l’Etat qui protège leurs intérêts. Mais la nomination au ministère du travail de celui qui a osé organiser une réunion européenne sur l’immigration à Vichy, symbole qui hante notre mémoire à la manière d’un chauchemard nous forçant à rester constamment éveillé, sonne comme une provocation inquiétante. Elle s’inscrit dans la longue liste des mesures visant à détourner les fonctions sociales que beaucoup de fonctionnaires, contractuels ou précaires du secteur public exercent avec conscience, en instruments délateurs et complices de la répression, notamment des jeunes des classes populaires et des étrangers.

La CNT appelle tous les travailleurs de ces secteurs à résister à cette dérive sécuritaire, et à refuser les pratiques de délation et d’exclusion qui n’ont rien à voir avec le métier de travailleur social, de soignant ou encore d’inspecteur du travail.

Après les grèves des travailleurs sans-papiers pour leur régularisation, cette nomination honteuse nous pousse à réaffirmer notre unité de classe avec les travailleurs de tous les pays.

Contre les divisions sécuritaires, travailleurs français, immigrés, jeunes, vieux, homme ou femme… même patron, même combat !