L’entreprise de nettoyage Gom n’aime pas les délégués combatifs. Trois militants syndicaux en ont fait les frais ces dernières années, dont deux de la CNT.

L’histoire d’Amilcar F., militant de la CNT, délégué syndical sur le site de la Cité des sciences à Paris depuis 2004, a été licencié le 6 novembre 2008. Dans un premier temps, l’inspecteur du travail a refusé le licenciement. Après un recours hiérarchique, le ministre du Travail l’a finalement autorisé. La seule faute d’Amilcar est d’avoir défendu ses collègues de travail contre les méthodes de la société Gom : harcèlement, augmentation de la charge de travail, mutations arbitraires, recours abusifs aux CDD… La complicité de la Cité des sciences joue un rôle déterminant. Enfin, chez GOM comme dans de très nombreuses entreprises de nettoyage, la CGT est systématiquement du côté de la direction.

Malgré la mobilisation, tant des salariés de la Cité des sciences que des salariés de Gom, il a été impossible de faire reculer la direction. Aujourd’hui, Amilcar, qui est âgé de plus de 45 ans, n’a jamais retrouvé un emploi régulier. Au-delà des procédures devant le tribunal administratif, la solidarité s’impose.

Tout autre est la situation de Yinsi M., délégué CFDT de l’hôpital Bichat. Dès l’annonce de son éventuel licenciement, la quasi-totalité des salariés du site se sont mis en grève le 30 août, à l’appel de la CNT, de Sud, de la CFDT et le soutien actif de la CNT nettoyage. Après deux jours de grève, la direction annule le licenciement et promet d’engager des négociations sur la charge de travail.

Troisième et dernier exemple, celui de Marie-Gabrielle B., déléguée syndicale CNT. Elle a été déclarée inapte par le médecin du travail et la société Gom disposait d’un mois pour procéder à son reclassement. À défaut, au terme de cette période, la société devait reprendre le versement du salaire, ce qu’elle n’a pas fait. Marie-Gabrielle a donc saisi le conseil de prud’hommes pour obtenir le paiement des salaires et demander la résiliation judiciaire de son contrat de travail. La cour d’appel de Paris vient de lui donner raison et condamne la société Gom à lui verser plus de 24 000 euros d’indemnités.

Nettoyage RP