Les LP "La Floride" et "Colbert" étaient majoritairement en grève le jeudi 16 décembre pour demander leur sortie du dispositif expérimental CLAIR imposé cette année par le ministère dans 105 établissements. Au delà de sa section au "LP La Floride", La CNT Éducation 13 a soutenu et relayé l’action en déposant un préavis départemental de grève ayant permis le soutien de militants extérieurs à ces établissements.

Pour voir le communiqué de la CNT Éducation 13 : cliquez-ici . Pour voir le dossier de la CNT FTE, cliquez-là

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Ci-dessous le communiqué des personnels du LP "La Floride" :

Intersyndicale du Lycée La Floride à Marseille (14e)

Les personnels du Lycée Professionnel "La FLORIDE" (Marseille 14e) ont décidé de se mettre en grève ce jeudi 16 décembre, soutenus par leurs organisations syndicales, pour exiger la sortie de leur établissement du dispositif expérimental CLAIR.
Ils s’étaient déjà exprimés majoritairement en ce sens comme d’autres établissements concernés (Collège Versailles, LP Colbert, LP Schuman…). _ Pour eux ce programme, qui devrait être généralisé en septembre 2011, est une expérimentation qui dénature les principes républicains de l’école. Comme pour les personnels concernés, l’avenir de l’Éducation prioritaire ne passe pas par CLAIR et ce programme doit être abandonné.

Nous demandons le retrait du dispositif CLAIR.

83% des personnels du lycée La Floride réunis lundi 13 décembre 2010 avec leurs représentants syndicaux SNETAA, FO et CNT.

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Ci-dessous le tract des personnels adressé aux parents et élèves :

DISPOSITIF CLAIR au Lycée La Floride, C’est quoi ?

Sans concertation avec les enseignants et avec les parents, notre lycée est devenu un établissement CLAIR (Collège et Lycée Ambition, Innovation et Réussite) car il ferait partie des 100 établissements scolaires les plus exposés à la violence.

Ce dispositif CLAIR ne répond à aucune des attentes qui permettraient d’améliorer les conditions d’études de vos enfants :

- rien n’est prévu pour empêcher la diminution de postes de surveillants, de CPE, de psychologues scolaires, d’enseignants.

- rien n’est prévu pour empêcher l’augmentation des effectifs des classes

Au contraire, ce dispositif CLAIR implique une conception dangereuse de l’éducation :

- Il nous permet de prévoir une organisation des enseignements complètement différente de celle qui est prévue dans la loi et qui est appliquée dans tous les autres établissements scolaires.

- Dans un établissement CLAIR, les professeurs seront encouragés à choisir une partie du programme, et à se limiter aux caractères utiles « professionnellement » de chaque discipline. Cela pourrait avoir de graves conséquences pour l’avenir de vos enfants : cette « autonomisation » du lycée pourrait conduire à la suppression pure et simple de certaines matières dans des logiques uniquement économiques.

- Dans un lycée CLAIR, tous les personnels de l’établissement seront directement recrutés sur entretien d’embauche par le chef d’établissement sur la base de contrats de 3 ans. Cela risque d’entraîner des difficultés de recrutement et une augmentation du nombre de personnels sans formation dans le lycée.

- Cette réforme nous impose également de choisir ce qu’on nomme désormais des « préfets des études », personnels qui devront faire un travail de psychologues scolaires, de CPE, et d’assistante sociale, sans aucune formation préalable, en plus de leur travail, et cela sans formation supplémentaire.

- Ce dispositif permettrait également de renforcer les liens entre l’établissement et les forces de police. Cela remet complètement en cause l’idée que nous nous faisons de l’Education, nous ne sommes pas des délateurs mais des éducateurs !

Ce dispositif CLAIR crée donc une autre catégorie d’établissements où les élèves et les personnels échappent totalement aux règles nationales.

Le dispositif CLAIR renonce à la réussite de tous les élèves en leur interdisant l’accès à une culture commune et en leur bouchant ainsi toute poursuite d’études et avenir professionnel. Il créé une éducation à plusieurs vitesses.

Au final, il stigmatise encore plus notre établissement.

Nous avons besoin de nous mobiliser ensemble parce que notre objectif est commun : c’est la réussite des élèves. Là où les difficultés sociales et scolaires sont concentrées, nous n’avons pas besoin d’une autorisation à changer les règles nationales, nous avons besoin de moyens supplémentaires.

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