Plusieurs milliers de personnes, ont convergé samedi 26 février en Ardèche pour le premier rassemblement national contre l’exploitation du gaz de schiste. Derrière le slogan "No gazaran", 20 000 personnes ont fait, le temps d’un après-midi, du petit bourg de Villeneuve-sur-Berg l’épicentre de l’opposition croissante à l’exploitation de ce gaz emprisonné à 3 000 mètres sous terre.

Ce refus repose notamment sur les éléments suivants :

  • la dangerosité du procédé d’exploration comme d’extraction, appelé fracturation hydraulique. Il utilise des millions de litres d‘eau mélangées à plusieurs centaines de produits chimiques qui se déverseront dans les sous-sols et les cours d’eau ;
  • l’absence totale d’information de la population et de débats publics ; les conséquences environnementales désastreuses : pollution des réserves d’eau potable, du sol, des sous-sols et de l’air ;
  • l’aberration énergétique que constitue la poursuite de l’utilisation d’énergie fossile à l’heure de la lutte contre le changement climatique et de la nécessité de mettre en avant la sobriété énergétique ;
  • l’impact sur le monde socio-économique : agriculture, tourisme ;
  • les atteintes irréversibles à la santé : produits mutagènes, reprotoxiques et cancérigènes comme nous le démontre l’expérience des États-Unis et du Canada.

Les industriels Schuepbach Energy et GDF-Suez ont obtenu un permis pour explorer 930 km2 autour de Villeneuve. Deux autres permis, dits de Nant (Aveyron) et Montélimar (Drôme), ont été accordés en mars 2010 par les services de l’ancien ministre de l’environnement, Jean-Louis Borloo.


Communiqué de la CNT 07 :

La légitime émotion et la très forte colère de la population ardéchoise contre le projet de forages en vue de l’exploitation du gaz de schiste a entrainé « l’union sacrée » de toutes les forces : politiques, associatives, syndicale ou à titre individuel.

Une telle union, renforcée par une mobilisation de cette ampleur, peut permettre de faire capoter - momentanément ? - la prospection dans notre région du moins, mais ailleurs ?

Nous sommes cependant convaincus qu’il est indispensable et urgent de s’attaquer aux causes réelles motivant la décision des « pétroliers » et du gouvernement.

La société capitaliste, qui traverse une grave crise financière et énergétique, est prête à tout pour perpétuer son système inique basé sur l’exploitation démesurée des ressources énergétique fossiles, de la nature et de l’Homme ; et ce pour le seul profit d’une minorité de privilégiés.

C’est contre ce système que nous devons axer nos efforts : réorienter la production et la distribution des biens et des services pour satisfaire les besoins des humains sur toute la planète. Vaste programme... Mais c’est bien la réunion de toutes les luttes (sociales, écologiques...) contre nos exploiteurs qui permettra d’atteindre une société libre, juste, égalitaire et fraternelle.