En juillet 1936, la lutte de la république espagnole contre le soulèvement militaire du clan clérico-militariste, se fit grâce è l’aide de la classe ouvrière et de la population. Cependant, l’alliance ne s’est pas limitée au seul terrain politique, car les syndicalistes et les anarchistes ne pouvaient tolérer l’exploitation économique de la classe ouvrière et se contenter de mater la rébellion militaire. Dès juillet 1936, les bases d’un changement du système économique furent mises en place pour une révolution autogestionnaire.

L’influence anarchiste est incontestable. Pour les anarchistes et anarchosyndicalistes, la socialisation devait être entreprise par les travailleurs et les travailleuses dans tous les secteurs de l’économie, dans les ateliers, les fabriques, sur les terres agricoles. Et le processus de socialisation commença par la collectivisation. Néanmoins, la collectivisation fut en grande partie spontanée. En Catalogne, la première phase de la collectivisation commença lorsque les travailleurs et les travailleuses prirent en charge l’exploitation des entreprises et introduisirent l’équité sociale.

Après juillet 1936, l’aspiration générale en faveur de la collectivisation se répandit rapidement non seulement en Catalogne, mais en Aragon et en Castille. La propriété agricole fut collectivisée, les terres étaient travaillées en commun, les produits étaient livrés au syndicat qui assurait la distribution et les salaires.Retour ligne automatique Les réalisations de la révolution espagnole s’étendirent également aux domaines de la santé, de la culture, notamment avec la création de bibliothèques, de cantines scolaires, d’imprimeries, l’organisation de cours pour adultes, de la production cinématographique. De même, le rôle traditionnel assigné aux femmes était remis en cause. ; l’organisation féministe libertaire Mujeres Libres fut créée dès avril 1936.

Cette journée de réflexions consacrée à l’œuvre collectiviste de la révolution espagnole, a pour but de montrer, à partir de plusieurs ouvrages — le Rêve égalitaire de Pelai Pagès, A Zaragoza o al charco des Gimenologues, la Collectivisation en Espagne par le collectif REDHIC — comment les travailleurs et les travailleuses prirent en charge le fonctionnement et l’exploitation des entreprises et des propriétés agricoles. On ne peut qu’être enthousiaste devant l’ampleur des expériences réussies de gestion directe. L’œuvre exemplaire de la révolution espagnole prouve que des secteurs entiers de la vie économique et sociale peuvent être autogérés par les travailleurs et les travailleuses sans l’intervention de l’État et du patronat.

Ces expériences de collectivisation de la révolution espagnole sont plus que jamais d’actualité afin de nourrir la réflexion du mouvement anarcho-syndicaliste face à l’offensive néo libérale de la classe dirigeante. C’est à cette source qu’il faut puiser les éléments afin de faire triompher l’utopie de l’autogestion et l’épanouissement des individu.es.

Programme de la journée :

13h30 à 15h30 : Emission Chroniques rebelles sur Radio Libertaire 89.9 MHZ

Débat autour de la révolution espagnole : Les collectivisations et le rêve égalitaire

16H30 à 17H30 : Projection du film « Espagne 36 Révolution Autogestionnaire »

Réalisé en 1994 par Recherche et Documentation d’Histoire Contemporaine (REDHIC)

17H30 à 19H00 : Débat autour de l’œuvre collectiviste de la révolution espagnole

En présence de Daniel Pinos, Serge Utge-Royo et des militants de la CNT-F

19H00 à 20H00 : Concert acoustique de La Rabia avec Serge Utge-Royo

En collaboration avec les éditions Noir et Rouge, les éditions CNT-RP, les éditions de l’Insomniaque, Radio Libertaire, l’association du 24 aout 1944 et Quilombo