L’Etat projette de mettre en place un décret modifiant le statut des enseignants.

Il doit les amener à augmenter leur temps de travail...

Alors que ces heures travaillées en plus pourraient correspondre à des embauches...

Alors que des précaires se font licencier !

C’est au contraire d’une vraie réduction de travail dont a besoin le corps enseignant ainsi que d’une politique d’embauche à la hauteur des besoins.

Cette attaque envers les statuts des professeurs suit une série de mesures réactionnaires contre l’école, les élèves, le personnel éducatif : suppressions de postes, atteinte à la liberté pédagogique, casse des ZEP, apprentissage dès 14 ans, bourse au mérite, note de vie scolaire, université soumise aux intérêts du Capital, atteinte à la carte scolaire...

Résistons par une grève dure et combative !!!

Commençons à la construire ce lundi 18 décembre !

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Tous les RDV des rassemblements et manifestations

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(Téléchargez) le tract de la CNT FTE :

Un projet de décret réformant le statut des enseignants du second degré est à l’étude. Etonnant ? Non, pas vraiment... Ce projet est le résultat d’une politique de long terme, partie prenante de la gestion néo-libérale des services publics en général en œuvre depuis plusieurs années. Elle passe sans aucun doute par une privatisation progressive de ces pans énormes de capitaux qui échappent à la loi du marché. Il ne s’agit pas d’opposer salariés du public et salariés du privé, qui sont tous usagers de ces services, mais de voir comment sont démolies, sous prétexte de « modernisation » et d’ « économie » des conquêtes sociales âprement gagnées par les salariés eux-mêmes (sécurité sociale, accès à l’éducation, à l’énergie, aux transports etc...) pour tous.

Privatisation

L’Education Nationale n’échappe pas à cette démolition néo-libérale. Elle prend des formes moins spectaculaires dus à sa spécificité de service non-marchand, mais ses effets n’en sont pas moins néfastes sur le Service Public d’Education. Comme c’est le cas pour tous les services publics, ce sont les populations les plus fragilisées qui en sont les victimes immédiates : pour l’EN, les travailleurs précaires côté salariés (précarité érigée en mode de gestion), les familles issus des classes populaires côté usagers (démantèlement des ZEP). Il grand temps de faire un premier état des lieux de la démolition du Service Public d’Education. Le Ministère n’a pas attendu le zèle de certains Conseils Généraux, tel celui du Loiret, qui récemment, par le biais d’un « PPP » (Partenariat Public Privé) a confié la construction d’un collège à un grand groupe de construction qui sera propriétaire des lieux et... confiera le nettoyage à ses propres salariés. Exit les personnels TOSS, donc...

Casse des statut et augmentation du temps de travail :

les ravages à la Vie Scolaire et chez les personnels ATOSS Mais si l’on y regarde de plus près, il ne restait, dans un établissement scolaire du Second Degré, que les personnels enseignants dont le statut n’avait pas été encore remis en cause.

Côté vie scolaire : Depuis 2003 et la casse des statuts des MI-SE, de nouveaux contrats de droit privé n’ont cessé de voir le jour. Ce sont les CAE1 et autres CA2 dont font partie les EVS3. C’est le règne de la précarité et de l’exploitation à la Vie Scolaire. Souvenons-nous : un MI-SE (un surveillant, quoi...), travaillait 28h payées 32 à plein temps et gagnait 985 euros. Il pouvait cumuler une bourse et un mi-temps, ce qui permettait à nombre d’étudiants de poursuivre des études plus ou moins décemment. Aujourd’hui, un EVS travaille 26 heures (payées 20 heures avec l’annualisation du temps de travail) et est payé 590 euros nets... Sans parler de la pression hiérarchique du fait de son embauche par les chefs d’établissement... ni de l’attaque en règle contre la protection sociale solidaire ; l’Etat n’étant pas tenu de payer les cotisations salariales...

Côte personnel ATOSS Avec la décentralisation des personnels, notamment des TOSS, c’est la porte ouverte à la privatisation, comme cela a été le cas pour la restauration scolaire désormais largement privatisée. De même, l’annualisation a conduit à une augmentation généralisée du temps de travail.

Ce que prépare le projet de décret modifiant le statut des enseignants. Pour nous, concrètement, voilà ce qui est prévu :

- Flexibilité accrue : la possibilité d’enseigner dans 1 ou 2 EPLE d’une autre commune, sans limitation géographique pour compléter son service est instaurée - Inscription de la bivalence dans le statut des enseignants : si l’enseignant ne peut compléter son service dans une autre commune, il devra, en fonction des besoins de service, assurer un enseignement dans une autre discipline. Ceci s’étend également aux TZR. Cette bivalence sera également incitée par l’instauration d’une prime pour les mentions complémentaires. - Augmentation du temps de travail : suppression des heures de première chaire (pour toutes les classes à bac, y compris les enseignants en STS) suppression des heures de labo et de « vaisselle » pour les enseignants d’histoire-géographie, de SVT, de Sciences Physiques heures en petits groupes (groupes de sciences, de langues vivantes, de classes spécifiques) : maxima de service majoré d’une heure pour 8 heures effectuées devant groupe de moins de 20 élèves. - la fonction de professeur principal, inscrite comme une activité supplémentaire disparaît pour faire partie de la définition du service

Ce qui ce cache derrière ces mesures, c’est pour l’Etat, l’économie de 3600 Equivalents de Temps Plein, une précarisation accrue des enseignants et un accroissement des charges de travail... Si ce qui précède est demandé aux personnels statutaires, qu’en sera-t-il des précaires, contractuels et vacataires, qui travaillent déjà à nos côtés sans bénéficier du même salaire... Ne laissons pas ces logiques comptables s’installer définitivement au sein de l’EN ! Pour ce faire n’attendons rien des futures élections. Les candidats favoris veulent l’un comme l’autre attaquer nos conditions de travail. On sait que Ségolène Royal est pour que les enseignants fasse 35h de présence dans les établissements ! Voter utile, c’est voter la grève !

Nous revendiquons :

- le retrait du projet de décret modifiant le statut des enseignants

- l’arrêt du recours à la précarité aussi bien parmi les personnels enseignants, que des personnels de vie scolaire et ATOSS

- La titularisation sans conditions de concours ni de nationalité de tous les personnels précaires, aujourd’hui en poste ou au chômage

- l’embauche de personnels à auteur des besoins définis par les équipes elles-mêmes

- le retour du statut de MI-SE

- une véritable baisse du temps de travail pour les enseignants : 14 heures + 3 heures de concertation.

C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

CNT / FTE (fede-educ cnt-f.org)