Le jeudi 14 février, notre camarade Romain Dunand, animateur dans le Jura, a été condamné à une amende de 800 euros.

La justice est allée plus loin que les exigences du procureur qui accusait Romain d’outrage et qui demandait 750 euros.

Romain, au nom du RESF et de la CNT interco du Jura, avait écrit un courriel dans lequel il comparait la politique migratoire de M. Sarkozy à la politique de discrimination raciale opérée par le gouvernement de Vichy.

Il s’agissait de soutenir un syndicaliste poursuivi pour s’être mobilisé en soutien aux sans-papiers et qui a été relaxé.

Comment est-il possible de condamner une telle pensée à l’heure où la traque s’intensifie, où les objectifs chiffrés sont martelés, où les foyers de travailleurs sont saccagés par les forces de police, où les sans-papiers sont enfermés dans des camps de rétention, où les réseaux mafieux s’abattent avec encore plus de violence sur des populations condamnées à l’illégalité, où les expulsions ont pour conséquences la misère, voire même la mort à l’arrivée ... ?

La justice estime que ses décisions n’ont pas à être commentées dans une démocratie. Mais qu’en est-il lorsqu’elle se rend complice d’un pouvoir qui cherche à baillonner toute critique ?

La criminalisation des luttes sociales ne suffisait plus, il faut maintenant interdire la critique, si elle ne prend pas les formes voulue par Sarkozy.

Cette condamnation prouve par l’absurde combien est fondée notre résolution à défendre les dernières libertés qui nous restent -à commencer par la liberté d’exprimer notre solidarité active avec les victimes de la politique de l’Etat.

La CNT-FTE dénonce la condamnation de notre camarade.

Elle réaffirme, à cette occasion, l’exigence d’une régularisation de tous les sans-papiers.

CNT-FTE