Suite à la publication d’articles forts approximatifs dans la presse locale ainsi que sur la toile, la CNT Moselle tient à revenir sur certains points.

En premier lieu, elle se félicite de la dynamique antifasciste qu’elle a su créer dans l’unité la plus large possible. Elle rappelle que seul le rapport de force, construit patiemment depuis plus d’un mois, a eu raison des velléités fascistes. En contraignant l’Etat, malgré des tergiversations coupables, à interdire un rassemblement outrancièrement provoquant, les antifascistes ont obtenu une première victoire. Mr Guéant a dû avoir un mal fou à s’en rendre compte, le Préfet également : le racisme est bel et bien un délit et non pas une opinion. Parfois, cela se transforme... en crime !

Toutefois, nous tenons à préciser certaines choses vis à vis des manœuvres politiciennes ayant émaillé notre mobilisation. Depuis début Août, TOUTES les organisations du mouvement social ont été invitées à chaque réunion préparatoire. Ni le Parti Socialiste, ni la mollassonne intersyndicale n’ont daigné nous répondre. Pire, elles se permettront même de déstabiliser la mobilisation antifasciste unitaire : en ne venant pas aux réunions, en posant un ultimatum sur la stratégie à suivre (dissociation d’une demande d’interdiction de la manifestation fasciste d’une contre manifestation de notre part). En envoyant un courrier à Mr Guéant, sans même contacter les organisations concernées, les Sénateurs socialistes décrochent le pompon, prouvant une fois de plus si nécessaire, leur déconnexion complète du mouvement social et de ses réalités. Non Messieurs les Sénateurs, la CNT n’appellera pas à voter à «  gôche », car nous défendons le peuple et non pas des postes de ministres. Aux organisations syndicales mollassonnes, après nous avoir habituées à se coucher devant le capital, voilà les mêmes venant nous donner la leçon sur l’antifascisme. A n’en pas douter, si leur stratégie sur cette question est du même acabit que celle suivie contre le patronat et l’Etat, des jours sombres nous attendent !

Concernant la manifestation antifasciste, hormis un fondamentaliste musulman vociférant à notre égard (ce qui cependant nous rassure, lorsque nos ennemis s’unissent, c’est que nous avançons dans le bon sens), la population de Forbach nous a réservé un accueil chaleureux, où, aux applaudissements et encouragements, se mêlaient quelques regards curieux mais complices grâce à un tract distribué à toutes et tous, dans une ambiance de feu. Voilà une autre raison du maintien de notre appel, ne pas laisser le terrain aux fondamentalistes d’un autre bord et rappeler ainsi notre profond attachement aux valeurs de laïcité : ni dieux ni maîtres comme on dit ... Au fil de la manifestation, de nombreuses personnes ont rejoint le cortège, sécurisé par un S-O discret. La guerre de rue n’a pas eue lieue, pire pour certains, mieux pour nous, la CNT est devenue conséquente en Moselle et elle n’a besoin de personne pour assumer ses mobilisations ! 150 personnes un dimanche à 19 heures à Forbach, malgré la pluie et une interdiction certes nécessaire mais ô combien tardive est une belle preuve de combativité.

Elle est convaincue, et l’histoire le prouve, que seul le rapport de force populaire et de classe, sur le terrain social, dans les quartiers et les entreprises, est à même de faire barrage à l’extrême droite. Pour se faire, il s’agit d’avoir les idées claires et de les exposer aux premières victimes du racisme mais également à l’ensemble de la population. Nous sommes au regret de l’apprendre à certains, mais plus leurs politiques déboucheront sur la précarité, le chômage de masse, les bas salaires, la destructions des services publiques et de la protection sociale, plus les idées racistes et d’exclusions se développeront. Plus leurs magouilles à coup de valises et coup de pression sur la presse, de soustraction à leur propre justice, et de vol du travail d’autrui perdureront, plus la tension sociale s’exacerbera.

A l’heure où un ancien directeur des RG appelle à l’Union UMP-FN, à l’heure où les politiques sécuritaires se développent de façon exponentielle, il devient urgent de réagir. Il s’agit pour les composantes du mouvement social de développer les solidarités locales, nationales et internationales. C’est ce que fait la CNT en Moselle en invitant un camarade Tunisien le mardi 27 septembre afin d’échanger avec lui sur cette révolution arabe qui montre que tout est possible. Le même jours, son syndicat des Travailleurs de l’Education sera dans la rue, aux côtés du collectif de précaires qu’il défend contre l’Etat aux prud’hommes. Elle sera également dans la rue le 11 Octobre, aux côtés de toutes celles et tous ceux qui souffrent aujourd’hui . Elle le fait en développant une pratique syndicale sur le terrain, avec des locaux ouverts à la population pour ses besoins et ses luttes couplées à des sections d’entreprises combatives et autogestionnaires : la collaboration de classe, la CNT ne connaît pas !