Du 25 septembre au 3 octobre des migrants, des sans papiers et des activistes de différentes nationalités organisent à Bruxelles un camp NoBorder international.

Le camp NoBorder se tient principalement sur le site de Tour et Taxi (lieu de vie), mais diverses activités décentralisées se déroulent aux quatre coins de Bruxelles. Le camp est avant tout un espace de rencontre et de réflexion, mais aussi d’actions couvrant l’ensemble du champ de la contestation ; mais avec des objectifs communs : obtenir la fin du système des frontières, qui nous divisent tous et toutes, défendre la liberté de circulation et d’installation et s’opposer aux systèmes capitalistes et autoritaires qui entrainent exil forcé, guerre et misère. Les gens qui émigrent ont une raison de le faire. La différence faite entre réfugié politique et réfugié économique est une distinction qui n’a aucun sens. Si par exemple un pêcheur sénégalais émigre car il ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille, il est également réfugié politique puisqu’une décision politique est à la base de l’abandon des côtes sénégalaises à des entreprises chinoises, décision politique émanant d’une vision capitaliste des ressources. Le même principe reste valable pour les réfugiés de guerre comme pour les réfugiés climatiques. La politique migratoire européenne tente de faire la différence entre de « bons » et de « mauvais » réfugiés, limitant de fait les raisons pour lesquelles des personnes pourraient migrer « légitimement » Le réseau no border est né en 1999 pour revendiquer la liberté de circulation et d’installation pour tous. Depuis lors, de nombreux camps ont été organisés à proximité de frontières de l’Union Européenne : Pologne, Ukraine, Slovaquie, Allemagne, Sicile, Espagne, Calais ou encore Lesbos en 2009 (http://www.noborder.org/).

Cette année, le No Border s’installe plus loin des frontières de l’Europe forteresse, à Bruxelles.

La Belgique assume la présidence de l’Union Européenne du 1er juillet au 31 décembre 2010. Comme capitale de l’Union européenne, Bruxelles est le symbole de la mise en œuvre des politiques (anti) migratoires auxquelles le mouvement No Border s’oppose. Depuis le début des années quatre-vingt l’Europe se replie sur elle-même, dressant des murs à ses frontières, déployant une politique coûteuse, inefficace et meurtrière dans sa poursuite du mythe de l’Europe forteresse. Ainsi l’Europe s’est dotée en 2003 d’une Agence Européenne aux frontières extérieures, dénommée FRONTEX. Il s’agit d’une administration mais aussi de véritables garde- frontières armés, dotés d’hélicoptères et de navires, et l’agence ne se limite pas à contrôler les frontières européennes mais externalise ces dernières en Asie et en Afrique. En effet, l’Europe rémunère divers états, afin que ces derniers interceptent, enferment et déportent « préventivement » les migrants passant par leur territoire en tentant de rejoindre l’Europe. Sous-traiter ses basses besognes à des états peu regardant aux droits humains semble pour Frontex une priorité ces dernières années. Les politiques migratoires actuelles enferment, expulsent des milliers de gens à cause du régime des frontières. Des milliers de gens meurent aux frontières chaque année. Voilà pourquoi nous revendiquons l’abolition des frontières et la liberté de circulation comme d’installation.

Le camp No Border se termine par une grande manifestation à Bruxelles le samedi 2 octobre 2010 dès 13h.

- Mail : noborderpress vluchteling.be
- Site : http://www.noborderbxl.eu.org/
- Tél : 0032(0)485612053 (en français) et 0032(0)0485 612 051 (en néerlandais et en anglais)
- Plus d’infos sur http://bxl.indymedia.org/