Reprise scolaire ? Continuons la lutte par tous les moyens ! Absurdité et inégalité face à la réouverture des établissements…

Camarad·es de l’éducation,

Que vous soyez prof, personnel d’entretien, personnel administratif, pion·ne, AESH, ATSEM, il est maintenant clair que les mesures de déconfinement prévues au sein de nos écoles, collèges et lycées ne seront pas suffisantes pour assurer la sécurité sanitaire de tou·tes. Il est même possible que cette réouverture trop précoce des établissements d’éducation jouera un rôle significatif en cas de potentielle seconde vague de la pandémie en France.

Par ailleurs, la casse des droits du travail au nom de la solidarité nationale et de la reprise économique est manifeste. Les nouvelles ordonnances entaillent encore plus nos droits et facilite la mise au travail forcé. Si nous devons nous en indigner, nous ne pouvons en être surpris·es. Ces ordonnances sont dans la droite ligne des attaques auxquelles nous avons eu droit ces dernières années. La crise sanitaire n’est qu’une excuse et la rhétorique de fond est toujours la même, à savoir que l’économie est en danger.

Dans l’éducation, les directives sont tellement vagues que les personnels se retrouvent à la merci de l’arbitraire des directions individuelles. Pour quelques établissements bénéficiant de la bienveillance des responsables administratifs attentifs aux besoins et demandes du personnel, beaucoup, à n’en point douter, seront le lieu d’abus de pouvoir hiérarchiques et administratifs.

La syndicat éducation de la CNT du Rhône dénonce et appelle à rejeter massivement et unitairement les conditions de reprise du travail dans le cadre du déconfinement qui s’annonce. Nous appelons à faire usage du droit de retrait dont tout à chacun·e dispose dans le but de se préserver au maximum de la combinaison dangereuse d’ineptie gouvernementale et de risque sanitaire. Nous tenons à insister sur la nécessité du caractère collectif d’une telle décision, afin, d’une part, d’augmenter d’autant la force de l’action, et de l’autre, que chacun·e soit individuellement protégé·e par le groupe. Comme toujours, la lutte n’a de sens que parce qu’elle est collective.

La procédure d’utilisation du droit de retrait doit être rigoureusement suivie pour être validée, et soyons confiant·es que nos hiérarchies utiliseront sans vergogne leur violence administrative pour nous en limiter l’accès. Nous vous invitons à prendre connaissance de la procédure via le lien qui suit :

https://frama.link/kit-droit-de-retrait-education

La CNT restant convaincue que la grève étant la seule arme réelle face à l’oppression économique des travailleur·euses, nous appelons à la grève partout où les collectifs de personnels peuvent se le permettre dans le but de lutter contre les mises en danger des élèves et des personnels et la casse de nos droits sociaux sous prétexte d’épidémie.

Beaucoup de nos camard·es sont précaires et/ou ont été matériellement et financièrement très affaibli·es par la crise. Il est donc important que les caisses de solidarité qui ont été mises en place lors de la lutte contre la réforme des retraites, soient réactivées ou utilisées afin de permettre à l’ensemble des collègues de pouvoir faire face, notamment si le droit de retrait est contesté et que la grève s’applique.

Ne subissons pas une nouvelle attaque sur nos droits au nom d’une crise dont nous ne sommes pas responsables.

L’école rouvre et il est indispensable que la lutte continue !

Absurdité et inégalité face à la réouverture des établissements

La CNT Education s’oppose à la réouverture des établissements, celle-ci se fait en dépit du bon sens, et dans le seul objectif de permettre aux parents de retrouver le chemin de l’exploitation salariale au profit du Medef, de la bourgeoise et de la sacro-sainte économie. En effet les enfants les plus jeunes, qui sont les moins à même de respecter les gestes barrières, sont celles et ceux que les parents ne peuvent laisser seuls à la maison.

Macron et sa clique n’ont pas suivi l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique qui préconisait un retour en classe en janvier, mais plutôt que de définir des règles claires, chaque semaine voit ordres et contre-ordres donnés aux enseignants. Premier point, fondamental, est cette idée avancée par le président d’un retour à l’école sur la base du volontariat. Clairement, soit les conditions sanitaires sont réunies et la réouverture doit être pour toutes et tous, là le pouvoir place les parents devant un choix insupportable. Si vous ne pouvez vous permettre de garder vos enfants, car vous êtes contraints économiquement de retourner au turbin ou car les conditions du confinement sont trop lourdes, les parents doivent faire le choix du retour à l’école de leurs enfants, avec l’angoisse que ceux-ci prennent le risque de ramener le virus à la maison..

S’en est suivi un protocole obscur qu’il est clairement impossible de respecter dans les établissements scolaires, notamment les écoles, mais là encore plutôt que de donner un cadre strict au niveau national, à chaque échelle chacun-e fait ce qu’il veut. Des municipalités refusent de rouvrir les écoles, d’autres sont beaucoup plus zélées, et accueilleront très vite tous les enfants en rotation. De même pour les personnels, certains principaux de collège laissent le libre choix aux enseignant-e-s d’assurer leur cours en présentiel, quand d’autres veulent imposer à chaque enseignant de prendre en charge les élèves. Le ministère sous prétexte d’autonomie met donc sous la coupe de petits potentats locaux, zélés ou non, soucieux de leurs carrières plutôt que de la santé et sécurité de toutes et tous. Comble de la schizophrénie, après avoir dit que les enfants de profs seraient considérés comme les enfants de soignants et pris en charge quoiqu’il arrive, 6 jours avant la réouverture des écoles, le ministère rabat toutes les cartes en accordant le droit aux profs ayant des enfants de moins de 14 ans de pouvoir rester à la maison. Cette décision risque de casser tout ce qui avait pu être prévu jusque là.

Face à injonctions contradictoires, il est plus qu’indispensable que les équipes, regroupant toutes les catégories de personnels travaillant dans les établissements, élaborent des réponses communes. La coordinations des établissements à la base sur une base géographique peut aussi permettre de passer un échelon dans la lutte contre ces aberrations.

 

Communication contradictoire ministère – rectorat

Depuis le 5 mai, le ministère a accordé aux personnels de l’éducation nationale, la possibilité offerte aux parents d’enfants de poursuivre le travail à distance, voire de demander des ASA (dans ce cas aucun travail à fournir). Ces autorisations ne sont sujettes à aucune condition (réouverture des écoles des enfants, situation de santé etc …). Elles sont un droit qui peut s’appliquer pour l’instant jusqu’au 2 juin. Malgré cela, les communications des rectorats, des DASEN, des IEN voire de certains chef-fe-s d’établissement ou directeurs-trices d’école ont essayé d’atténuer ce droit.

Si des personnels concernés par ces autorisations et qui souhaitent les faire valoir se voient opposer un refus ou même de petites pressions, ils sont invités à nous contacter au plus vite.