Pour le 1er mai, restons à l’abri, mais restons à l’écoute !

Appel de la CNT Education 69 pour le 1er Mai 2020

1ermai2020_CNT69

Camarad·es !

Si la journée internationale de lutte des travailleur·euses qui arrive doit se passer dans nos salons, cela apparaît comme un moment opportun pour accorder nos oreilles à l’international pour quelques instants. Alors que nous sommes portes et frontières fermées, gardons à l’esprit que la crise sanitaire actuelle, une fois de plus causée par un capitalisme sauvage, n’a, elle, pas de frontière.

Partout dans le monde, cette épidémie ravage d’abord et avant tout les plus exploité·es, les plus fragiles, les plus isolé·es. Le cas des salarié·es d’Amazon, dont la direction les force au travail sans aucun respect des consignes sanitaires de base, n’est que la partie visible de l’iceberg. Les travailleur·euses de tous les secteurs se retrouvent à la merci de leur patron·nes au nom de la préservation de l’économie.

Aux Etats-Unis, les populations noires sont disproportionnellement touchées par le Covid-19, puisqu’elles représentent un tiers des contaminations et des morts du pays, alors qu’elles ne comptent que pour 13 % de la population américaine. En Europe, les camps de réfugié·es sont saturés et laissent leur habitant·es seul·es et enfermé·es face aux virus. Les prisons du monde entier connaissent un destin similaire. Les violences policières se décuplent en toute impunité, bien-sûr en France, mais ailleurs aussi, assez pour alarmer l’ONU.

Comme toujours, c’est la double peine pour les femmes. Sur-représentées dans les métiers des soins, elles sont en premières lignes face au virus dans les hôpitaux, alors que les violences familiales et conjugales ont drastiquement augmenté depuis le début du confinement, et ce partout dans le monde.

Depuis le début de la crise sanitaire, dans tous les pays, les travaileur·euses du sexe subissent une chute vertigineuse de leurs revenus, ainsi qu’une augmentation drastique des violences et des discriminations qu’iels connaissent déjà en temps normal.

Nul doute que les procédures de déconfinement, hautement inégales d’un pays à l’autre, vont laisser les exploité·es du monde dans une situation pire que celle d’avant crise. Car c’est bien là la définition d’une crise, finalement, qu’elle soit économique, financière, sécuritaire ou sanitaire. En sortie, les riches sont plus riches, les pauvres, plus pauvres, les libertés individuelles et collectives sont tronquées, et la route vers l’autoritarisme et le fascisme semble un peu plus déblayée et inéluctable.

Bien sûr, les solidarités s’organisent et la résistance se crée. Les coalitions syndicales internationales s’activent et dans tous les pays les syndicats se battent contre la casse de la protection des travailleur·euses au nom de la reprise de l’économie et du soutien aux entreprises. Les organisations libertaires et anarchistes travaillent à organiser les solidarités et à limiter les dégâts pour les personnes en plus grandes difficultés. Comme toujours, nous le savons, la protection et le soutien aux exploité·es de tout bord ne viendront pas du gouvernement ou du patronat, historiquement les deux faces d’une même pièce. Elles ne peuvent s’obtenir que par l’organisation par le bas de la société, par le soulèvement des classes laborieuses, et par la révolution sociale et libertaire !

C’est ainsi que nous, la CNT du département du Rhône, en ce 1er mai 2020, réaffirmons :
notre solidarité et notre soutien à tou·tes les prolétaires et exploité·es du monde
la nécessité de l’abolition de l’état, du capitalisme et du salariat, le dernier n’étant qu’une forme d’esclavage moderne en faveur des deux premiers
la nécessité de l’abolition du patriarcat, de l’exploitation économique et domestique du travail et du corps des femmes, et de l’exclusion sociale des minorités de genre et sexuelles
la nécessité de l’abolition de la police, de l’armée, et de toute force du maintien de l’ordre, dont le travail ne consiste au final qu’à paver la route aux prochains totalitarismes
la nécessité de la dissolution des frontières, qui séparent et divisent les peuples tout autant qu’elles justifient les nationalismes, le chauvinisme, le patriotisme et le racisme
la nécessité de répartir égalitairement les richesses et le temps de travail, ainsi que de mettre fin au productivisme pour enfin prendre de le temps de vivre
la nécessité de l’instauration du communisme libertaire pour une société sans classe et sans domination

Prolétaires, exploité·es et opprimé·es du monde,
en ce 1er mai, unissons-nous et brisons nos chaînes !

Vive le syndicalisme révolutionnaire
et l’anarcho-syndicalisme,
vive le communisme libertaire !