DÉCLARATION DE GUERRE AU CODE DU TRAVAIL

L’Histoire nous le prouve, les périodes de guerre sont pour les gouvernements des moments précieux pour mettre en application des mesures dont ils rêvaient en temps de paix. En voici l’illustration avec l’état macronnien qui attaque le droit du travail :

Suppression des 35h : travail jusque 60h/semaine
Travailler 12 h par jour
Travailler 12 h de nuit
Imposition de jours de congés, de RTT, du compte épargne temps
Suppression du dimanche chômé
Fractionner les jours de congés
Imposition des jours de repos
Diminution du temps de repos minimal entre 2 jours de travail: le ramener de 11h à 9h

Macron tire à la mitrailleuse lourde contre les « gens qui bossent », contre les travailleuses, contre nos droits. L’interprétation d’un syndicat « gauchiste »? Pas du tout, voilà ce qui nous est donné à lire sur les pages du Figaro (journal de droite, le patron est Dassault): le think-tank libéral IFRAP (groupe de personnes qui « réfléchissent ») accorde la note de 9/10 à l’une des ordonnances du gouvernement. Devinez laquelle ?:
« Le mot d’ordre est maintenant celui de la flexibilité. C’est en temps de crise que l’on se rend compte de la nécessité d’avoir les règles les plus souples possible pour permettre à notre appareil productif de s’adapter. Espérons d’ailleurs que cette prise de conscience ira au-delà de la crise. Cela concerne au premier chef notre Code du travail. » Publié le 25 mars 2020 à 20:43.

C’est clair, net, précis : nos patrons veulent que ces mesures antisociales durent.

Ce tir d’obus sur le Code du travail ne vient évidemment pas de nul part, exemple de la FNSEA (principal syndicat patronal agricole) qui murmurait à l’oreille du gouvernement de faire bosser les laborieux 60 h par semaine. Message parfaitement entendu. Mis en scène par le ministre de la Guerre, pardon de l’Agriculture, Didier Guillaume, qui lance un vibrant appel sur la BBC, pardon sur BFMTV « un grand appel à l’armée de l’ombre (faisant référence aux résistant.e.s. de la guerre de 39-45) (…) rejoignez la grande armée de l’agriculture française.  » Mais à qui s’adresse-t-il ? Ben aux planqués et aux faignasses :  » à celles et ceux qui sont confiné.es chez eux, ceux qui n’ont plus d’activité » (mardi 24 mars). Confiné, c’est vous qui l’imposez pour sauver des vies. Sans travail, le capitalisme nous y jette et c’est encore vous qui nous l’imposez. Gonflez aux hormones de veau le gars.

Nos vies valent 1000 €
Le ministre de l’Economie capitaliste Bruno Le Maire a appelé, vendredi 20 mars sur LCI, les entreprises à verser une prime défiscalisée à leurs salariés qui « ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail ». Tu rigoles Nono, nous n’avons pas eu le choix, nous y avons été contraint même sans masques, sans gants, sans gel etc… pression des patrons, menaces, refus des droits de retrait, voilà notre réalité. « J’invite toutes les fédérations, toutes les grandes entreprises qui ont un accord d’intéressement, notamment dans les secteurs vitaux comme l’agroalimentaire ou la grande distribution, à verser cette prime de 1 000 euros totalement défiscalisée à leurs salariés ». Eux, elles sont invitées, nous, nous sommes assigné.e.s aux camps de travail.

1000 balles défiscalisées voilà le prix qu’On coûte !

FIN DES 35H , SUPRESSION DE JOURS FÉRIÉS, MOINS DE CONGÉS PAYÉS !

LE MEDEF ENTRE GUERRE !

Comment le syndicat du grand patronat voit l’avenir ? Le patron des patrons Geoffroy Roux de Bézieux rêve dans une interview au journal le Figaro d’un retour au passé « il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire » (samedi 11 avril). Subjugué qu’il était quand son grand père lui racontait du « comment c’était avant » lors de l’histoire du soir : quand les ouvriers bossaient 48 heures/semaine, n’avaient que 3 semaines de congés et fermaient leur gueule d’ingrat.

Car « l’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020« .

Vive les dieux Économie, Croissance et Bourse.

Les morts, le deuil, le désir de se retrouver, rien à foutre ! Le Travail c’est la santé !

Juste un rêve éveillé? La réponse de Macron ne s’est pas faite attendre par l’intermédiaire du Ministère de l’Économie : le jour même.

LE GOUVERNEMENT EST D’ACCORD !

La secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a emboîté direct le pas du grand patronat sur France Info « il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant » pour « rattraper » la perte d’activité induite par le confinement en cours depuis le 17 mars. (…) « L’enjeu est de reprendre le travail plein pot« , a-t-elle insisté.

Qui, quand, comment, combien de temps, à quel prix ? Aucune réponse évidemment. La CNT par exemple en a une, simple : nous sommes en guerre, la « première ligne«  doit bénéficier comme les militaires en campagne d’avantages : 1 mois travaillé au front = 1 trimestre de retraite.

Ils sont très clairs, veulent nous laver le cerveau pour sauver leurs dieux mais pas nos vies.

Après avoir détruit les services publics dont l’hôpital public, après une gestion laborieuse de la crise, après nous avoir menti (par exemple sur les masques), une fois de plus c’est nous qui allons devoir trimer pour leur face ?

NON ! Casse tes coffres forts, vends tes actions et partage ! Sans oublier de baisser tes rémunérations et d’installer la démocratie directe dans les entreprises.

Voilà comment Nous on rêve l’après confinement.

Confédération Nationale du Travail.

Les syndicats CNT- PTT 69 et CNT Éducation 69