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Appel urgent de la société civile de Gaza : Agissez maintenant

mercredi 16 juillet 2014, par Emile

Nous, les Palestiniens pris au piège dans la bande de Gaza assiégée et ensanglantée, en appelons aux personnes de conscience tout autour du monde, pour agir, protester, et intensifier la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu’à ce qu’il stoppe son attaque meurtrière et soit jugé pour ses actes.

Avec le monde regardant ailleurs une fois de plus, nous avons dans les quatre derniers jours été confronté à massacres sur massacres. Au moment où vous lisez ceci plus de 120 Palestiniens sont déjà morts, dont 25 enfants. Plus de 1 000 sont blessés, parmi lesquels tant avec des blessures si horribles que leur vie en sera abimée à jamais – plus des deux tiers des blessés sont des femmes et des enfants. Nous savons d’ors et déjà que beaucoup ne survivront pas au prochain jour. Qui parmi nous sera le prochain mort, alors que nous sommes allongés sur nos lits cette nuit, tenus éveillés par le bruit du carnage ?

Serons nous la prochaine photo, cadavre méconnaissable, œuvre de la haute expertise d’Israël en machines de destruction, chairs broyées, membres arrachés ? Nous en appelons à l’arrêt définitif de ces crimes et de l’oppression que nous subissons. Nous appelons à :

un embargo sur les armes à destination d’Israël, sanction qui couperait l’approvisionnement en armes et aides militaires depuis l’Europe et les Etats-Unis, approvisionnement dont Israël dépend pour commettre de tels crimes de guerre

la suspension des tous les traités commerciaux et accords bilatéraux avec Israël, tels que l’accord d’association UE-Israël

Boycott, désinvestissement et sanctions, comme l’a demandé l’écrasante majorité de la société civile palestinienne en 2005

Sans mesures de pression et d’isolement, le régime d’Israël a prouvé tant et plus qu’il continuera les massacres tels que nous les voyons autour de nous à l’instant, qu’il poursuivra les décennies de nettoyage ethnique systématique, d’occupation militaires et de politique d’apartheid.

Nous écrivons ceci dans la nuit de samedi, à nouveau bouclés dans nos maison alors que les bombes nous tombent dessus dans Gaza. Qui sait quand l’attaque en cours va stopper ? Tous ceux d’entre nous qui ont plus de 7 ans d’âge gardent en permanence gravées dans l’esprit les rivières de sang qui ont coulé dans les rues de Gaza quand, pendant plus de 3 semaines en 2009, plus de 1400 Palestiniens ont été tués, dont 330 enfants. Du phosphore blanc et d’autres armes chimiques ont été utilisées sur des zones civiles et ont contaminé notre terre, avec pour conséquence une augmentation du nombre de cancer. Plus récemment 180 personnes ont été tué dans une attaque d’une semaine en Novembre 2012.

Cette fois-ci, combien mourront ? 200, 500, 5000 ? Nous demandons : combien de nos vies doivent être balayées avant que le monde ne réagissent ? Quelle quantité de sang est nécessaire ? Avant le démarrage des bombardements israéliens, un membre de la Knesset, Aylet Shaked, du parti d’extrême droite Maison Juive, a appelé au génocide de peuple palestinien. « Ils devront disparaitre, comme le devront les maisons dans lesquelles ils élèvent les serpents », a-t-elle dit, » sinon d’autres petits serpents y seront élevés ». A ce moment, rien ne limite la nature meurtrière de l’Etat d’Israël, puisque nous, une population avec tant d’enfants, nous sommes tous simplement des serpents à leurs yeux.

Comme l’a dit Omar Ghraib à Gaza,, « c’était à briser le cœur de voir les photos des petits garçons et des fillettes sauvagement tués. Et aussi comment cette vielle femme a été tuée dans le bombardement de sa maison alors qu’elle rompait le jeune à la prière du soir. Elle est morte tenant encore la cuillère à la main, une image qui mettra beaucoup de temps à s’effacer de ma tête ».

Des maisons entières ont été visées et des famille entières ont été tuées. Mardi, tôt le matin, toute la famille Al-Hajj a été balayée – le père Mahmoud, la mère Bassema et cinq enfants. Pas d’avertissement, une famille visée et retirée de la vie. Mardi soir, pareil, pas d’avertissement, 5 nouveaux morts, parmi lesquels quatre de la famille Ghannam, dont une femme et un enfant de 7 ans. Dans la matinée de mardi la famille Kkaware a reçu un appel téléphonique leur disant que leur maison de deux étages allait être bombardée. La famille commençait à partir quand une réserve d’eau a été touchée, mais ils sont retournés avec des riverains, qui sont tous venus pour rester dans la maison avec eux, des gens de tout le voisinage. Les avions israéliens ont lancé leurs bombes sur un bâtiment dont le toit était rempli de gens, sachant très bien que c’étaient des civils. Sept personnes ont été tuées sur le coup, dont cinq enfants de moins de 13 ans.

Vingt-cinq autres ont été blessés, et le jeune Seraj Abed al-Aaal de 8 ans a succombé à ses blessure plus tard dans la nuit. La famille essayait sans doute d’en appeler à l’humanité du régime israélien, pensant qu’ils ne bombarderaient pas un toit où une foule est rassemblée. Mais en voyant des familles déchiquetées autour de nous, nous comprenons clairement que les actions des Israéliens n’ont rien à voir avec l’humanité.

Parmi d’autres cibles touchées, on compte un véhicule clairement identifié comme média, tuant le journaliste indépendant Hamed Shehab et blessant 8 autres personnes, un coup sur un véhicule de secours du Croissant Rouge, et des attaques sur des hôpitaux, nécessitant des évacuations et causant davantage de blessures..

Ce dernier épisode de la barbarie israélienne est bien ancré dans le contexte du blocus inhumain imposé depuis 7 ans, qui a coupé les principales routes de survie par les marchandises et personnes entrant et sortant de Gaza, avec pour conséquence une pénurie sévère de produits médicaux et de nourriture, dont tous les hôpitaux et cliniques rendent compte actuellement. Le ciment pour la reconstruction des milliers de maisons détruites par les attaques israéliennes a été interdit d’importation, et de nombreuses personnes malades et blessées ont été et sont toujours empêchées de se rendre à l’étranger pour les traitement médicaux urgent, résultant en la mort de plus de 600 malades.

Au fur et à mesure que davantage d’information parviennent, que les leaders israéliens promettent de passer à une nouvelle étape dans la brutalité, nous savons que plus d’horreur est encore à venir. Nous vous appelons à vous dresser pour la justice et l’humanité, à manifester et à soutenir les hommes, les femmes et les enfants courageusement enracinés dans Gaza, et qui voient venir l’horreur la plus sombre. Nous exigeons une action internationale :

la rupture des liens diplomatiques avec Israel

la mise en examen pour crime de guerre

une protection internationale immédiate pour les civils de Gaza

Nous vous appelons à rejoindre la campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions, qui prend de l’ampleur, pour rendre comptable de ses gestes cet état voyou qui se montre une fois de plus si violent, et pourtant impuni. Rejoignez tous ceux, dans la masse s’élargit, engagés pour faire advenir le temps où les Palestiniens n’auront plus à grandir au milieu de ces meurtres et destructions continuels, perpétrés par le régime israélien. Où nous pourrons nous déplacer librement, quand le siège sera levé, l’occupation terminée et que justice sera finalement rendu aux réfugiés palestiniens de par le monde.

Agissez maintenant, avant qu’il ne soit trop tard !

signatures :

Palestinian General Federation of Trade Unions (L’Union Générale des syndicats palestiniens) University Teachers’ Association in Palestine (L’Association des professeurs d’université de Palestine) Palestinian Non-Governmental Organizations Network (Umbrella for 133 orgs) (Le réseau des organisation palestiniennes non gouvernementales (PINGO – 133 organisations membres)) General Union of Palestinian Women (L’Union Générale des femmes palestiniennes) Medical Democratic Assembly (Assemblée médicale démocratique) General Union of Palestine Workers (l’Union Générale des Travailleurs de Palestine) General Union for Health Services Workers (l’Union Générale des Travailleurs de la santé) General Union for Public Services Workers ( l’Union Générale des Travailleurs des services publiques) General Union for Petrochemical and Gas Workers ( l’Union Générale des Travailleurs de la pétrochimie et du gaz) General Union for Agricultural Workers ( l’Union Générale des Travailleurs de l’Agriculture) Union of Women’s Work Committees ( l’Union des comités de Femmes) Pal-Cinema (Palestine Cinema Forum) (Forum Cinéma Palestine) Youth Herak Movement (Mouvement de jeunesse Herak) Union of Women’s Struggle Committees (l’Union des comités de luttes des Femmes) Union of Synergies—Women Unit Union of Palestinian Women Committees ( l’Union des comités des Femmes Palestiniennes) Women’s Studies Society (la société des études féministes) Working Woman’s Society (la société des femmes travailleuses) Press House (la Maison de la Presse) Palestinian Students’ Campaign for the Academic Boycott of Israel (la campagne des étudiants pour le boycott universitaire d’Israel) Gaza BDS Working Group (l groupe de travail BDS - Gaza) One Democratic State Group (le groupe "Un état unique démocratique")

Voir aussi :

Solidarité avec la Palestine : non à la récupération de l’extrême droite

http://www.cnt-f.org/international/Solidarite-avec-la-Palestine-non-a-la-recuperation-de-l-extreme-droite.html