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La révolte gronde ,au Magreb si loin si proche !

Après la Tunisie. Emeutes à Oran, Alger ect..Grève sauvage des dockers d’Alger !

jeudi 6 janvier 2011, par cnt66

Des coups de feu à Alger, l’embrasement à Oran

Selon nos informations les émeutes ont gagné la capitale, Alger, ce mercredi soir.

Des violents affrontements ont lieu dans le quartier populaire de Bab El Oued ou les jeunes manifestants ont attaqué le commissariat de police du 5e arrondissement. Les affrontements sont en train de se propager au centre ville ou à 19h30 des coups de feu sont entendus par la population.

À Oran, la deuxième ville du pays c’est l’embrasement, les émeutes se sont propagées dans tous les quartiers populaires la ville.

Des émeutes ont éclaté aujourd’hui dans plusieurs villes en Algérie. Après Djelfa, Boumerdes, Annaba, Tipaza, Staoueli, Fouka, et en ce moment à Oran.

En ce début de soirée ce mercredi 5 janvier 2011, des émeutes ont également éclaté dans la proche banlieue d’Alger à Cheraga, ou les jeunes tentent d’attaquer le siège de la gendarmerie. Selon des informations persistantes les algérois manifesteront demain jeudi dans les rues d’Alger pour protester contre la flambée des prix !

La protestation gagne Oran

« Vie chère, pas de logement décent, chômage, drogue et marginalisation », tels ont été les cris de colère de plusieurs dizaines de citoyens à travers plusieurs quartiers populaires de la ville d’Oran, qui sont sortis dans la rue hier dans un mouvement spontané pour crier leur désarroi face à la flambée des prix des produits alimentaires de large consommation.

Ces hausses subites, non justifiées, des prix des produits alimentaires de base ont créé un grand déséquilibre dans les budgets des ménages algériens. Pensant au début qu’il s’agissait d’une hausse passagère, les citoyens ont vite compris que cela risquait de durer longtemps. La tension était palpable en cette matinée du 5 janvier partout à Oran. On ne parlait que de la hausse des prix qui venait s’ajouter à un ras-le-bol qui touche bon nombre de secteurs. Au quartier Victor- Hugo, communément appelé Tirigou, plusieurs personnes se sont réunies pour manifester leur colère, en brûlant des pneus et usant de jets de pierre sous le regard des forces de police et antiémeute.

Sur place, il était impossible de s’approcher du manège où des policiers quadrillaient les lieux pour éviter tout débordement, surtout lorsque des lycéens se sont joints à ce mouvement de contestation. Approchés, des jeunes nous diront : « Oui, nous aussi, nous sommes concernés. Il n’y a pas que la cherté des produits alimentaires, notre quotidien n’évolue pas. Il n’existe pas de divertissements consacrés aux jeunes, à part les cybercafés et quelques aires de jeu que nous improvisons nous-mêmes, comment voulez-vous qu’on ne se drogue pas ? » Un père de famille nous interpelle : « J’ai entendu dire qu’un gars du ministère des Finances prévoyait une hausse pour toute cette année, si c’est vrai et il n’a pas dû le dire pour rien, ces gens qui nous gouvernent pensent-ils à nous simples citoyens ? Comment ferons-nous face avec un salaire qui n’évolue pas ? ». Autant de cris de colère et de ras-le-bol, exprimés au niveau de plusieurs autres quartiers El-Hamri, les Planteurs, Ras-El-Aïn où un début d’émeute avait déjà éclaté, lundi avant d’être vite maîtrisé par les forces de police, ou encore au niveau du quartier Taureau, Choupôt et bien d’autres, où on n’entend parler que de cette mal-vie, à laquelle s’ajoute la hausse des prix des produits de première nécessité.

Au moment où nous tentions de regagner le centre-ville, nous avons été surpris par un mouvement de panique qui a éclaté en milieu d’après-midi. Des gens courraient dans tous les sens, les commerçants s’empressaient de fermer leurs magasins et des voitures roulaient en sens inverse. La raison : l’on parle d’un début d’émeute qui allait gagner le centre-ville d’Oran. Tentant de nous frayer un chemin en passant par le front de mer, nous avons vite fait demi-tour fuyant les jets de pierre, lancés par quelques jeunes qui visaient le siège de la daïra, ces manifestants tentaient de rejoindre le centre-ville d’Oran en empruntant les ruelles.

Une fois arrivé au centre-ville, les discussions allaient bon train sur les raisons de cette émeute justifiée et approuvée par bon nombre de citoyens. « La drogue envahit nos quartiers, on parle même de cocaïne maintenant ! Les expulsions de citoyens de leurs logements qui tombent en ruine sans être relogés, chômage, piston, corruption… Comment ne pas manifester, lorsqu’en plus de tout cela, on augmente les prix des produits de première nécessité ? ». Mis à part une ambiance lourde, aucun signe d’émeute au niveau du centre-ville n’a été noté, mais vers 16h, une présence policière discrète prenait place à des endroits stratégiques.

Le Soir d’Algérie, 6 janvier.

Oran : Plusieurs quartiers en proie à la protestation

La hausse des prix, la hogra, les verrous bureaucratiques, le chômage et le manque de logements ont été autant de phénomènes dénoncés par les manifestants.

Plusieurs quartiers de la ville d’Oran ont vécu, hier, un après-midi mouvementé. Tout a commencé dans le quartier populaire Ibn Sina (ex-Victor Hugo). Des jeunes et moins jeunes sont, sans prévenir, sortis dans la rue. Dans leur action, les jeunes déchaînés ont barricadé la route qui mène vers leur quartier et brûlé, dans plusieurs axes, plusieurs pneus. Soutenu par des lycéens, venus en force après leur sortie des classes, la foule commençait à grossir. Les forces antiémeute sont intervenues et ont tenté de disperser les manifestants. Ces derniers ont procédé à des jets de pierres contre les policiers dépêchés en force.

La hogra, les verrous bureaucratiques, le marasme, le malaise social, la malvie, la cherté de la vie, la hausse des prix, le chômage et le manque de logements ont été autant de phénomènes dénoncés par les frondeurs. La foule grossissait à vue d’œil. Les policiers ont dispersé les manifestants. Le même scénario s’est produit dans le quartier populaire d’El Hamri et Dhaya (ex-Petit Lac). À Taureau, prés d’Eckmühl et dans le quartier de Choupot, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblés autour d’un seul sujet de débat : que se passe-t-il réellement à El Hamri et Ibn Sina.

À l’heure où nous mettons sous presse, la situation est restée tendue tandis qu’une vive panique s’est emparée des Oranais, plusieurs commerçants du centre-ville ont cédé à l’inquiétude en baissant rideau alors que les chauffeurs fuyaient la ville. Pourquoi ont-ils agi de la sorte ? Il est clair que les commerçants du centre-ville, précisément ceux des rues Larbi-Ben M’hidi et ceux de la rue Khemisti, gardent intactes les séquelles de la furie juvénile qui a accompagné la relégation du MCO en 2008. À cette date, plusieurs dizaines de commerces avaient été vandalisés et pillés. Le remake de l’édition de 2008 n’a pas été écarté par les vendeurs du centre-ville vu que plusieurs jeunes, probablement en panne d’idées, ont commencé à se préparer à une éventuelle émeute… D’autant que tous les indices étaient au rouge vu les petits regroupements qui commençaient à se former un peu partout dans les coins de la ville.

Une véritable bombe à retardement couve ces derniers jours à la wilaya d’Oran. En effet, les habitants du géant quartier populaire de Ras El Aïn sont sortis dans la rue dans la soirée de lundi. Dans leur mouvement, les manifestants ont barricadé la route qui lie Sidi El Houari au rond-point Habib-Bouakeul via le siège de la 2e Région militaire. Pour cause, les manifestants de Ras El Aïn ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de démolition arbitraire de près d’une vingtaine de bidonvilles. Auparavant, plusieurs dizaines de pères de famille, jeunes et moins jeunes, se sont regroupés devant l’entrée principale de la daïra de Bethioua dénonçant la liste des 110 bénéficiaires des logements sociaux.

Durant la même journée, les chauffeurs et receveurs de l’Entreprise publique des transports d’Oran ont observé un mouvement de débrayage à travers lequel ils ont revendiqué une hausse des salaires et le versement des primes de rendement.

Wahib Aït Ouakli - L’Expression, 6 janvier.

Oran : Des jeunes des quartiers Victor Hugo et La Bastille descendent dans la rue

Les protestations ont débuté la veille en soirée au quartier bas de Ras El Aïn, et le mouvement qu’on croyait un simple chahut de bambins a vite gagné d’autres quartiers de la ville d’Oran, qui garde encore en mémoire les émeutes de 2008 qui avaient suivi la rétrogradation du MCO en division 2.

Hier, une centaine de jeunes ont investi, en début d’après-midi, les rues du quartier populaire Tirigo (Victor Hugo) pour protester contre les dernières hausses des prix de certains produits de large consommation. La contestation a gagné ce quartier situé sur les hauteurs de la ville et une forte tension était perceptible, notamment chez les commerçants qui avaient, dès les premiers mouvements de foule, baissé rideau.

Les jeunes que nous avons rencontrés sur les lieux nous ont indiqué que le mouvement de protestation, motivé par les dernières hausses des prix de certains produits de large consommation (huile, sucre, café et lait), allait gagner d’autres quartiers de la ville. Des blocs de pierres et des pneus brûlés furent dressés sur le boulevard qui mène vers le parc d’attractions.

Le mouvement de foule des jeunes qui sillonnaient les rues allait gagner très vite le quartier mitoyen de La Bastille, avant que l’information du soulèvement ne parvienne aux jeunes du quartier Saint Eugène. Vers 17h, les magasins du centre-ville commençaient à baisser rideau, à leur tour. Les rumeurs d’une émeute généralisée gagnait du terrain, faisant craindre le pire aux parents qui s’empressaient d’inviter leurs enfants à rentrer à la maison.

D’ailleurs, certaines écoles du centre-ville ont libéré les enfants bien avant 17h pour leur permette de rentrer chez eux. À Victor Hugo, un cordon de policiers antiémeutes a été déployé pou libérer la voie et permettre aux automobilistes de circuler librement. Les alentours des quartiers La Bastille et Victor Hugo ont été bouclés par les forces de l’ordre qui ont dévié la circulation automobile. alors que nous déambulions à la recherche du moindre indice pour enrichir notre article, d’autres informations faisaient état de la propagation du mouvement au quartier mythique El Hamri, tout un symbole pour la ville.

La veille, des habitants de Douar Menatsia, non loin d’El Hassi, avaient protesté contre leurs conditions de vie jugées dégradantes. Le mouvement, qui avait pris fin dans le calme, avait été suivi par un soulèvement à Ras El Aïn, pour protester contre la cherté de la vie. Hier, le tout-Oran vivait au rythme des rumeurs, de rideaux de magasins qui se baissaient à la hâte et de passants qui pressaient le pas pour rejoindre leurs domiciles.

La tension dans certains quartiers était fort perceptible et tout laisser présager que la situation pouvait dégénérer pour embraser toute la ville. Des jeunes que nous avons rencontrés à Tirigo n’ont pas pu nous fournir d’indications sur les parties qui sont derrière ce mouvement. « Tkhaltate et tout ça devait arriver. Les gens ont marre de payer à chaque fois plus cher leurs produits de première nécessité », diront-ils, avant de souligner que l’information s’est propagée via les SMS et facebook. Hier, une source de la sûreté de wilaya nous a affirmé que vers 18h, leurs services n’avaient procédé à aucune arrestation.

La ville, qui avait durement vécu la rétrogradation du Mouloudia en division 2, en 2008, croyait, qu’en pansant ses blessures, elle avait tourné la page des manifestations de rue. Elle s’est réveillée hier avec la peur de revoir, encore un fois, son ciel empli de fumée et de volutes de gaz lacrymogènes.

À l’heure où nous mettions sous presse, des jeunes du quartier Saint Pierre partaient aux nouvelles et tentaient de gonfler à leur convenance les informations glanées. « Il paraît que c’est erroubla à Tirigo, El Hamri et Saint Eugène. Tkhaltate et on ne sait pas comment cela va finir », affirment des jeunes rencontrés adossés au mur d’un immeuble de ce quartier de la haute ville.

Le Temps d’Algérie, 5 janvier.

Les dockers en colère : Le port d’Alger paralysé pour la seconde journée

Pour la seconde journée consécutive, les activités du port d’Alger étaient hier à l’arrêt. L’intervention des représentants des travailleurs n’a rien apporté de nouveau, puisque les dockers ont décidé d’engager un bras de fer avec l’employeur sans se référer à leur représentation syndicale. Cette dernière semble ne plus contrôler la situation.

Le nombre de dockers en grève au niveau du port d’Alger a augmenté, selon des travailleurs rencontrés hier à proximité de l’Entreprise portuaire d’Alger. Au premier jour, soit mardi dernier, ils étaient une centaine de dockers à observer un arrêt de travail illimité. Pour cette seconde journée, le syndicat d’entreprise semble ne pas contrôler la situation. En effet, les grévistes ont refusé de donner suite à l’appel pour la suspension de la grève lancé par leurs représentants syndicaux.

À l’origine de ce bras de fer enclenché par les dockers du port d’Alger, les nouvelles mesures de compensation des heures supplémentaires et l’organisation des shifts, décidées par l’employeur. Les mesures concernent également la compensation des heures supplémentaires et l’organisation du travail. Le texte stipule que « la majoration des heures supplémentaires travaillées de nuit se fait sans cumul avec les repos compensateurs » et que les agents ayant travaillé en double nuit « bénéficient du paiement du premier shift en heures supplémentaires majorées à 100% avec l’attribution d’un jour de récupération pour le 2e shift de nuit ». Les heures supplémentaires exécutées les vendredis et les jours fériés demeurent payés à 100% et compensées par une journée de repos, conformément à la loi relative aux relations individuelles de travail, a soutenu, pour sa part, la direction générale de l’Entreprise portuaire d’Alger (l’Epal). Pour cette dernière, « il est inconcevable que les dockers, en arrêt de travail, exigent d’être payés et veuillent toucher une récupération pour toutes les heures supplémentaires même celles effectuées en dehors des vendredis et des jours fériés ». C’est, selon elle, contraire à la loi.

Par ailleurs, les dockers grévistes contestent la composition des équipes de manutention arrêtée conjointement avec la section syndicale pour toutes les catégories de marchandises. L’accord signé en juillet 2010 prévoit également la réduction de l’effectif des équipes de manutention par souci de se conformer aux normes de travail et de rendement. C’est suite à cela, d’ailleurs, que le syndicat d’entreprise du port d’Alger a affiché son opposition à la « démarche unilatérale » engagée par les travailleurs. Pour les cadres syndicaux de l’Entreprise portuaire d’Alger, « il s’agit là d’un débrayage isolé et inexpliqué ».

Pour rappel, le port d’Alger à travers sa partie gérée par cette entreprise emploie près de 1100 travailleurs, dont 500 permanents, 160 contractuels et 336 journaliers. Il y a quelques années, il employait quelque 3000 dockers et assurait près de 40% du trafic maritime national.

Abder Bettache - Le Soir d’Algérie, 6 janvier.

Une manifestation contre la flambée des prix dégénère à Alger

Des émeutes ont éclaté mercredi soir dans le quartier populaire de Bab el Oued à Alger où des dizaines de jeunes ont manifesté contre la flambée des prix et affronté les forces de l’ordre à coups de pierre, a-t-on appris auprès de témoins.

Les incidents ont commencé peu avant la tombée de la nuit lorsque des manifestants ont occupé l’une des principales artères du quartier, selon ces sources. « Ils se sont mis à lancer des pierres contre les policiers anti-émeutes déployés dans le quartier. Un groupe de jeunes a notamment saccagé un Abribus », a précisé un résident joint par téléphone. Les manifestants ont également érigé des barricades à l’aide de pneus qu’ils ont enflammés, a-t-il ajouté sans pouvoir préciser s’il y a eu des victimes.

Les prix de certains produits de base, comme le sucre et l’huile, ont récemment enregistré une hausse considérable. Dans la journée, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait indiqué que cette flambée n’était pas « uniquement » due à la hausse des cours sur le marché mondial. « Les producteurs et distributeurs de gros ont leur part de responsabilité. Les marges bénéficiaires qu’ils imposent sont exagérées », avait-il jugé. Les prix des aliments de base tels que le lait et le pain ne seraient pas augmentés, avait-il toutefois assuré : « L’État continuera à subventionner ces produits. »

Les émeutes de Bab el Oued s’inscrivent dans une contestation sociale sporadique qui touche régulièrement plusieurs villes du pays. Lundi soir, des milliers de jeunes ont bloqué des routes dans la région de Tipaza (70 km à l’ouest d’Alger) pour dénoncer la flambée des prix de l’alimentation et leurs conditions de vie difficiles, a rapporté mercredi le quotidien arabophone El Khabar.

Fin décembre, des incidents dans plusieurs quartiers périphériques d’Alger ont opposé durant trois jours les forces de l’ordre à des manifestants réclamant de meilleurs logements. L’attribution de logements sociaux provoque régulièrement des protestations en Algérie. La population a triplé depuis l’indépendance en 1962 et atteint quelque 36 millions d’habitants actuellement, mais la construction n’a pas suivi.

Leur presse (Le Parisien), 6 janvier.

Émeutes contre la cherté de la vie à travers le pays

Nuit agitée à Bab El Oued

Des affrontements ont opposé dans la soirée d’hier de jeunes manifestants aux forces de l’ordre à Bab El Oued. À l’heure où nous mettons sous presse, des centaines de jeunes en furie ont attaqué le commissariat du « 5e », situé au centre-ville.

Des blocs de pierre ont été lancés en direction du commissariat. Selon des témoignages concordants, les policiers, retranchés à l’intérieur de l’édifice, situé dans le quartier Trois-Horloges, ont été dans l’obligation de tirer des coups de sommation pour disperser la foule en colère. Les policiers ont aussi fait usage de bombes lacrymogènes.

Des slogans — « Bab El Oued echouhada » — ont été scandés par un groupe de jeunes de ce quartier. Des policiers antiémeute ont tout de suite investi les lieux pour prêter main-forte à leurs collègues qui avaient déjà fort à faire pour disperser la foule agglutinée au centre-ville. Les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit d’hier. Les forces de sécurité se sont déployées aux abords de Bab El Oued, bloquant tous les accès.

Plusieurs manifestants et des policiers ont été blessés lors de ces échauffourées. Rappelons que des heurts avaient déjà opposé, mardi soir, les habitants de Bab El Oued aux forces de l’ordre.

Des projectiles ont été lancés sur les policiers. Des voitures de police en stationnement ont été prises pour cibles. Dans le quartier, on justifie l’action des jeunes par le « comportement indigne » des supporters du CRB et l’« inaction des policiers », pourtant présents en nombre à l’occasion du match qui a opposé, avant-hier, l’USMA au CRB. « Les policiers ont essuyé des jets de pierres des jeunes de Bab El Oued, excédés par le comportement injurieux de supporters du CRB qui ont proféré des insultes à l’adresse des habitants du quartier », signalent des citoyens réunis sur les boulevards Mira et Lotfi, théâtre des échauffourées.

Les habitants ont dénoncé le « laxisme » des policiers après le match USMA-CRB. « La police est restée de marbre devant ces énergumènes qui ont lancé des injures et ont même saccagé des commerces. La vitrine d’un magasin situé à proximité de la DGSN a été saccagée. Les policiers ont même facilité le départ des supporters provocateurs dans des bus en direction de Aïn Benian », constatent les résidants dont le quartier est en état de siège après chaque match. Plusieurs dizaines de jeunes du quartier de Bab El Oued ont été embarqués après une course-poursuite engagée par les policiers. Le chef de la sûreté de wilaya d’Alger s’est déplacé sur les lieux, nous assure-t-on. De folles rumeurs ont circulé dans la capitale sur d’éventuels affrontements dans plusieurs quartiers d’Alger.

Nadir Iddir, Hacen Ouali
El Watan, 6 janvier.

Violentes émeutes à Bab El Oued

La police riposte par des tirs de balles à blanc

Des émeutes ont éclaté, mercredi 5 janvier en début de soirée dans le quartier de Bab El oued à Alger a-t-on appris auprès de témoins sur place. Des manifestants du quartier les « Trois horloges » et d’autres environnants, armés de barres de fer, ont brûlé des pneus pour protester contre la cherté de la vie, ont indiqué ces sources.

Des magasins ont été saccagés et des voitures incendiées. Plusieurs groupes ont tenté de s’attaquer au commissariat du « Cinquième », situé non loin des « Trois horloges », mais les policiers ont riposté par des tirs de balles à blanc, à indiqué une source sécuritaire. Aucun bilan n’était disponible vers 20 heures, mais plusieurs manifestants et des policiers ont été blessés, selon la même source sécuritaire.

À l’heure où nous mettons en ligne, la police attendait des renforts pour contenir la colère des manifestants. Le quartier a été bouclé par les forces de l’ordre. C’est en début de matinée que des rumeurs avaient circulé dans tout le quartier de Bab El Oued sur l’imminence d’une protestation contre les commerçants. Les habitants ont aussi répercuté les informations faisant état d’émeutes à Tipaza et Kolea pour des motifs similaires.

Sonia Lyes
Tout sur l’Algérie, 5 janvier.

Des enfants de 12 ans protestent dans la rue et bloquent la route à Baraki !

En Algérie, la protestation n’a plus d’âge ! À Baraki, dans la banlieue d’Alger, des enfants âgés d’à peine 12 ans ont quitté les bancs de leur école pour descendre dans la rue et crier leur colère devant des policiers médusés.

C’est une scène qui a stupéfié toute la population de Baraki, une commune déshéritée située dans la banlieue est de la capitale. Mardi matin, plus de deux cents élèves d’une école primaire s’alignent tel un bataillon pour barrer la route qui mène à Larbâa, une ville située à 25 km sud d’Alger. De leur voix angélique surgissent des paroles révoltées à travers lesquelles ces enfants ont exprimé haut et fort leur ras-le-bol contre la précarité.

Protestant contre les conditions inqualifiables dans lesquelles ils sont scolarisés chaque jour, ces enfants n’ont aucunement été impressionnés par la venue de la police et de la gendarmerie nationale. Bien au contraire, ils n’ont pas bougé d’un iota sur la route et leur détermination à poursuivre leur protestation s’est encore accentuée.

Hébétés par le courage et la détermination de ces écoliers, les policiers et les gendarmes se sont contentés dès lors d’observer ce mini rassemblement populaire en attendant l’arrivée des parents de ces élèves protestataires. Dépourvue de chauffage, des murs délabrés, des classes sales et sinistres, les écoliers dont certains sont âgés de 10 ans ont tenu à boycotter les cours tant que les conditions de leur scolarisation ne s’améliorent pas dans leur établissement.

Ce dernier porte, d’ailleurs, le nom si éloquent de « 13 hectares » ! Manquant du minimum requis pour être qualifié d’une école, l’établissement « 13 hectares » ne compte ni eau potable, ni cantine scolaire et encore moins des sanitaires propres. Parqués dans ce couvoir, les enfants ne veulent plus être traités comme du bétail.

« Cette école est un bidonville. Nous risquons d’attraper des maladies à chaque matin qu’on s’y rend. Et lorsqu’il pleut, toute l’école est inondée. Nous ne voulons plus étudier au milieu de la boue »,se sont écriés les chérubins dont la rage n’a rien à envier à celle de leurs aînés.

De leur côté, les autorités publiques se sont, une fois encore, illustrées par leur absentéisme, pour ne pas dire leur je-m’en-foutisme. Mais peu importe, les enfants de Baraki auront réussi à prouver que l’indignation est la première force des citoyens.

Abderrahmane Semmar
El-Watan, 5 janvier.

Douaouda et l’ouest d’Alger en ébullition

La hausse des prix alimente les tensions sociales

Des échauffourées avec les forces de l’ordre ont été enregistrées mardi soir dans la commune de Douaouda. Les émeutiers sont sortis dans la rue pour protester contre la hausse des prix des produits de large consommation. Selon certaines informations recueillies sur les lieux, les jeunes protestataires devaient reprendre la protesta dans la soirée d’hier.

La paisible commune de Douaouda a connu ses premières émeutes depuis ces vingt dernières années. Jamais les habitants de cette partie de la wilaya de Tipaza « n’ont manifesté avec une telle virulence », décrivent des témoins. « Mardi soir, à partir de 7h30, des jeunes ont bloqué le boulevard principal avec des pneus et des troncs d’arbre », indiquent des résidents de la localité interrogés hier lors d’une visite sur les lieux.

La hausse des produits alimentaires serait la cause première du mécontentement de la population de Douaouda, ou du moins ceux qui sont sortis protester. D’après les dires de quelques individus rencontrés sur les lieux, « il est devenu très difficile de remplir le couffin avec de si bas salaires. Le sucre ayant atteint les 120 DA, le bidon d’huile de 5 litres coûte 750 DA, comment voulez-vous vivre décemment avec un rentrée d’argent misérable ? », affirment-ils.

En effet, ces derniers jours, nous constatons une hausse sans frein des produits de première nécessité. Ni l’appel de la société civile ni les avertissements de la presse nationale n’ont été pris en compte par les pouvoirs publics pour stopper le mécontentement et trouver les solutions idoines.

Déjà, dans la soirée de lundi, ce sont les localités de Fouka (Tipaza) et de Staouéli (Alger) qui ont été le théâtre d’émeutes. Elles ont pris fin avec l’intervention des forces de l’ordre. Ces dernières sont sur le qui-vive. Le ras-le-bol social risque de ne pas s’estomper, d’autant plus que le « virus s’est propagé ».

De retour à Douaouda hier, l’un des habitants, chauffeur de profession et activant à Alger, nous indiquait que « les jeunes de cette localité ont décidé de ressortir pour bloquer encore une fois le grand boulevard de la ville qui dessert l’ensemble des quartiers, jusqu’à la sortie nord-est, à destination de Fouka ».

Si des indices permettent d’expliquer la hausse des prix des produits alimentaires en raison de la flambée des cours internationaux, en Algérie, certains commerçants disent qu’« elle n’est pas justifiée ». Ce sont encore là de nouvelles accusations portées contre les spéculateurs « qui s’enrichissent sur le dos des citoyens, le laissant frôler la misère, si ce n’est déjà fait », estime-t-on. Par ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, des échauffourées ont éclaté à Staouéli.

Le Temps d’Algérie, 5 janvier.

Chéraga : des dizaines de jeunes bloquent la route

Des émeutes ont éclaté hier à Calmon, un quartier situé entre Chéraga et Bouchaoui.

Des jeunes sont sortis dans la rue pour exprimer leur indignation contre la cherté de la vie. Hier en fin de journée, ils ont coupé l’ancienne route reliant Alger à Tipasa en utilisant des pneus et des barrières. À l’aide de barres de fer, ces centaines de jeunes de moins de 25 ans se sont mis à casser tout ce qui passait par là, véhicules des particuliers, bus et autres. Des scènes dramatiques se sont produites en ce lieu d’habitude paisible et à vocation agraire. Les automobilistes sont restés bloqués dans la circulation pendant plusieurs heures, à regarder des images qui rappellent les évènements douloureux d’octobre 1988. Ces jeunes sont sortis pour exprimer leur indignation et leur révolte contre la cherté des produits de première nécessité, dont les prix se sont affolés depuis plusieurs semaines.

Pouvoir d’achat dérisoire et chômage récurrent font que des milliers de familles n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. L’intervention des éléments de la Gendarmerie nationale, peu de temps après le déclenchement subit de ce mouvement, a été d’une violence inquiétante. Les gendarmes ont tenté de rétablir l’ordre en plaçant un barrage pour dévier la circulation, une mission difficile dans de telles circonstances.

Calmon est un lieudit dépendant de la commune de Chéraga. Un endroit mal entretenu par les autorités locales qui n’ont pas trouvé de solutions aux multiples problèmes posés par la population sur les plans économique et social surtout. C’est un lieu calme et pauvre en même temps, où les autorités locales n’ont pas offert la moindre commodité aux citoyens. Les vingtaines de locaux commerciaux existants pour résorber le chômage et dynamiser la vie économique de cet endroit sont fermés depuis plusieurs années, privant ainsi les jeunes d’un travail décent et pour une vie meilleure.

Ce qui est certain, c’est qu’une tension a persisté toute la journée dans les rues d’Alger. Le sujet de discussion principal a été les émeutes provoquées par la cherté de la vie dans la wilaya de Tipasa. Entre soutien et critiques à ce type de comportement, les jeunes n’hésitaient pas à exprimer leur opinion et à la défendre. Si certains ont trouvé un moyen de débattre, d’autres campaient dans la rue, observant le mouvement. Comme si quelque chose se préparait…

Imen Aber - El Watan, 6 janvier.

Algérie : La hausse générale des prix généralise l’émeut

Les prix flambent à l’issue d’une année riche en affaires de corruption dans un pays qui affiche une aisance financière inégalée. La colère et le désarroi des chefs de familles des couches populaires sont désormais exprimés par leurs enfants et par l’émeute. Celle-ci est devenue pour les jeunes et adolescents la forme d’expression par excellence dans un pays politiquement verrouillé. L’Algérie est dans un climat « octobriste ». La généralisation de la hausse des prix provoque la généralisation de l’émeute.

Tipaza, Oran, Alger… le même jour. La géographie, éparse et désynchronisée, des émeutes à l’algérienne a pris mercredi une tournure dense et simultanée qui a immédiatement rappelé les grandes émeutes d’octobre 1988. Ce sont les mêmes acteurs : des jeunes, souvent adolescents, qui font face au régime. Et même si Ali Benhadj, l’ancien numéro 2 de l’ex-FIS n’a pas raté l’opportunité d’aller parler aux jeunes à Bab El Oued avant de se faire arrêter, la contestation sociale se fait en dehors de toute structure organisée. Durant les dernières semaines, ce sont les bidonvilles et certains quartiers périphériques des villes, qui ont laissé éclater leur mauvaise humeur. Cette fois-ci, c’est la hausse subite et inexpliquée des prix qui suscite un ras-le-bol généralisé et simultané qui doit susciter des inquiétudes chez le gouvernement. Et qui suscite, comme toujours, des spéculations sur la « main invisible » qui serait derrière. Mais ce qui est sûr est que la hausse des prix, effet de la main vraiment « invisible » et mystérieuse, du marché algérien suscite une colère réelle au sein de la population. Le premier signe est venu de Koléa dans la wilaya de Tipaza. Des échanges vifs entre un jeune et un commerçant font chauffer les esprits. La colère face à des prix insupportables pour les petites bourses se transforme en une série de petites intifadha. La suite est dans la tradition de la jeunesse algérienne : rumeurs et émulation.

Quand Bab El Oued bouge…

À Bab El Oued, le quartier populaire d’Alger, les jeunes qui étaient déjà irrités par le fait que la police ait été « complaisante » à l’égard des supporters d’un autre quartier de la capitale, se sont engouffrés dans l’émeute. Mais très vite, ce n’est plus l’histoire de football qui sert de motif mais bien la hausse brutale des prix. Et d’une manière générale, une malvie faite de désœuvrement et d’ennui. Bab El Oued a eu une soirée mouvementée avec des scènes « octobristes » d’attaques contre des magasins et de véhicules brûlés. Et quand Bab El Oued bouge, d’autres quartiers d’Alger ne veulent pas être en reste. L’émulation a fonctionné et les petits intifadha se sont étendus à Raïs Hamidou, Bains Romains, Chéraga. À minuit, dans le carrefour de cité Maya, à Hussein-Dey, jonché de verres, des grappes de jeunes en tenues sportives, « occupaient » le terrain. Ce sont les desperados de l’immense bidonville d’Oued Ouchaïah. Comme dans de nombreux autres bidonvilles de la capitale, les opérations de relogement suscitent la frustration et la colère.

À Oran, les mouvements de grogne venus des quartiers Ibn Sina (ex-Victor Hugo) et El Hamri ont incité les commerçants à fermer boutique. Les jeunes ont fermé à l’aide de pneus enflammés l’axe routier entre le parc d’attractions et le au quartier de Bastié. Des affrontements ont eu lieu avec la police. Dans le quartier d’El Hamri, des jeunes se sont attaqués au dépôt d’Eriad avant d’être dispersés par la police. Au Petit Lac, un siège de la Cnep a été saccagé par les manifestants.

Une colère à l’issue d’une année très « corrompue »

Si les émeutes sont devenues une forme d’expression ordinaire en Algérie du fait du verrouillage de la vie politique, leur caractère simultané et leur extension aux grandes villes du pays est significatif de la généralisation du mécontentement face à la subite augmentation des prix qui est vécu dans les couches populaires comme une agression. Dans un pays plus « riche » que jamais — 155 milliards de dollars de réserves en devises et 48 milliards d’euros dans le Fonds de régulation des recettes — ces hausses qui interviennent après une année de gros scandales de corruption suscitent une profonde colère.

Mustapha Benbada, le ministre algérien du Commerce, a estimé que la flambée des prix ne « peut pas être expliqué uniquement par l’augmentation des prix de certains produits sur les marchés boursiers internationaux ». Il a cité deux produits essentiels, le sucre et les huiles végétales, qui ont connu des hausses vertigineuses depuis le début de l’année. « Nous sommes en train d’analyser ce qui se passe au niveau du marché international et voir ce qui se passe localement pour l’huile et le sucre. Nous allons prendre des mesures et que chacun assume ses responsabilités. »

Implicitement mis en cause, Issad Rebrad, le patron de Cevital, qui domine le marché du sucre et des huiles, devrait s’expliquer samedi prochain dans une conférence de presse. Il est cependant évident que les dernières hausses des prix ne sont que la goutte de plus dans un océan de frustration rendu insupportable par la trop grande visibilité des nouveaux riches dont la réussite est, c’est une conviction générale, imputée à la corruption et au népotisme. Il est vrai que dans ce domaine, 2010, a été particulièrement riche en révélations.

Leur presse (Salim Rabia,
Maghreb émergent), 6 janvier.

Émeutes à Bab-El-Oued, Alger, Staouali, Tipaza, Fouka, Djelfa : L’Algérie gronde de colère

Plusieurs quartiers d’Alger et de sa périphérie ont été secouées dans la journée et la soirée du mercredi 5 janvier par des émeutes conduites par de jeunes manifestants. À Oran, des quartiers se sont embrasés mercredi après-midi et des affrontements ont opposés des manifestants aux forces de l’ordre. Des manifestations ont été également signalées à Djelfa,à 300 km au sud de la capitale. Ce climat de rumeurs et de contre-rumeurs alimente une vive tension à Alger ainsi que dans plusieurs villes du pays. Ce climat de tension et d’affrontements rappelle celui vécu en Algérie lors de la révolte du 5 octobre 1988.

Au moment même ou les dirigeants annoncent en boucle que les caisses de l’Etat sont pleines à craquer (155 milliards de dollars de réserves), des émeutes éclatent à Staoueli et Fouka, sur le littoral ouest d’Alger, à Bab-El-Oued, à Djelfa, dans le sud du pays et surtout à Oran, deuxième ville d’Algérie. Ces émeutes n’ont pas pour revendication principale le logement, mais dénotent plutôt un ras le bol général de la mal-vie.

L’année 2011 commence comme s’est finit l’année 2010, Il n’y a plus un seul endroit où il n’y a pas eu, de routes barrées, d’APC ou de daïras bloquées, d’édifices public attaqués, d’affrontements avec les forces de l’ordre. Les raisons de cette colère sont multiples. S’il est souvent question de manque de logements, cette revendication n’est pas la seule. Le chômage des jeunes, les abus et les injustices, l’absence totale de perspectives, le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter sont autant d’ingrédients qui jettent les jeunes dans la rue pour manifester leur mécontentement.

Dans l’Algérie qui alloue la faramineuse enveloppe de 286 milliards de dollars à un plan de développement quinquennal, après avoir investi presque autant pour les deux plans quinquennaux précédents, le marasme social est patent. Pis, ce marasme porte en lui des germes d’un défoulement généralisé aussi imprévisible qu’explosif.

Aux émeutes violentes et répétitives du mal logé se sont succédées depuis lundi 3 décembre les barricades des maigres bourses, la frange la plus importante de la population. Et, comme pour bien marquer le contraste entre un pouvoir qui dépense sans compter et le citoyen qui éprouve les pires difficultés à joindre les deux bouts, les émeutes ont élu comme territoire la commune de Staouali, là où se trouve la résidence d’État du club des Pins, l’univers des nantis hautement sécurisés, logeant dans des villas luxueuses et roulant carrosses rutilants.

La subite augmentation des prix de certains produits de consommation de base tels que le sucre, l’huile et la farine a fait sortir dans la rue les habitants de Staouali et de Fouka, une localité du littoral à l’ouest d’Alger. Les jeunes des cités la Bridja (Staouali) et les Orangers (Fouka) ont barricadé les routes au niveau de leurs quartiers respectifs pour dénoncer la flambée des prix. Le bidon d’huile de 5 litre est commercialisé à 780 dinars, le kilo de sucre est proposé à 150 dinars, voire 170 dinars dans les villes de l’intérieur du pays.

Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada a tenté mardi 4 janvier de rassurer l’opinion, déclarant qu’il mettrait urgemment un dispositif pour stopper l’envolée des prix de produits de consommation. Mais le pourrait-il vraiment lorsque l’on sait que les prix sont libres, excepté ceux du pain et du lait qui restent encore subventionnés par l’État. Une profession de foi qui tombe mal, puisque le jour même le directeur de la prévision au sein du ministère du Commerce annonçait lui que l’inflation ira crescendo l’année 2011.

Les Algériens à faibles revenus ont toutes les raisons de s’inquiéter. D’autant plus qu’ils savent que le marché national est très peu soumis à la loi de l’offre et de la demande. Les citoyens cernés par ailleurs par d’autres difficultés, réagissent par la violence de l’émeute, comme à Diar Echems en 2009, ou encore celle plus récente des résidents de la cité des palmiers à Oued Ouchayah. Comme c’est également le cas chaque jour dans les villes et villages de l’intérieur du pays.

Devant l’absence de canaux légaux de prise en charge des revendications populaires, l’émeute est devenue, au fil des ans, le seul moyen de protestation.

Les autorités font semblant de ne pas voir les émeutes. Le Premier ministre, comme le chef de l’État, gardent le silence. Alors que la colère gronde et que l’Algérie est en situation « d’émeute permanente », la seule réponse est l’envoie de forces de l’ordre. Jusqu’à quand ?

Sihem Balhi
Dernières Nouvelles d’Algérie, 5 janvier.

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