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Le RSA ou la précarité longue durée !

publé par le syndicat interco de la cnt-66.

lundi 15 février 2010, par cnt66

Le RSA (Revenu de Solidarité Active) est présenté comme le remplaçant idéal d’un RMI (Revenu minimum d’insertion) inefficace. Il est sensé récompenser les « pauvres méritants » contrairement au RMI qui lui entretenait les « pauvres paresseux ».

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Mais loin de tout changer, le RSA sépare en fait les bénéficiaires en deux profils distinct, ceux qui peinent à s’insérer et ceux qui peinent à trouver du travail.

Pour les premiers, les assistantes sociales !

Considérés comme trop largement handicapés pour retourner vers le monde professionnel directement, certains RSAstes seront suivis par le Conseil Général, la validation de leur contrat d’insertion (qui passe de trimestrielle à bisannuelle) passe entre les seules mains du gestionnaire de la structure sociale locale (CCAS, cellule solidarité…), seul juge de la validité de leur parcours de réinsertion.

Exit donc la Commission Locale d’Insertion qui, sous l’égide du payeur (Conseil Général) regroupait en commission les assistantes sociales et l’ANPE pour trouver collégialement ce dont le bénéficiaire avait besoin, aujourd’hui le bénéficiaire est classé dès sa prise en charge.

Comme si toutes les personnes, forcément économiquement précaire, qui demandent le RSA ne nécessitaient pas, parallèlement, une prise en charge sociale, dans ce monde de précarité économique, pour la santé, le logement ou même l’habillement. Le nouveau système créé 2 catégories de précarité, séparant les « encore exploitables » et les « définitivement usés » dont la gestion, forcément couteuse, est laissée aux pouvoirs publics locaux.

En dehors de ces cas considérés comme désespérés, le précaire est à nouveau considéré comme un travailleur potentiel, mais pour cela, il doit être inscrit au pôle emploi et donc se plier aux mêmes règles que les chômeurs pour continuer à percevoir cette aide.

Pour les seconds, le Pôle Emploi !

Cette obligation d’être inscrit au Pôle Emploi est censée mettre le bénéficiaire sur le chemin de la réinsertion. En effet celui ci est alors obligé d’accepter une « offre raisonnable d’emploi » sous peine d’être radié des liste et de perdre tout ou partie de son allocation.

Or ces offres n’ont parfois de raisonnable que le nom…

Doit-on accepter n’importe quel salaire ? N’importe quelle condition de travail ?

Doit-on accepter de travailler dans une entreprise qui ne respecte pas les règle de sécurité ?

Que deviennent les personnes qui ne peuvent accepter ces offres ?

En affirmant la possibilité de sanction financière, le RSA oblige le bénéficiaire à reprendre un emploi quel qu’en soit la qualité. Devant un boulot merdique il reste peu de possibilité. Refuser et perdre son allocation. Accepter et subir, jusqu’à la fin du contrat pour les plus endurants, ou jusqu’à la démission pour les autres ce qui rime avec perte de droit.

Au final moins d’allocation à verser et des travailleurs contraint de cotiser quelque soit le travail.

Bref de belles économies en perspective pour l’état.

Le RSA complète également certain revenus :

Évaluations réalisées par le simulateur de calcul du RSA disponible sur http://www.caf.fr :
 SMIC temps plein (35 heures) : 1000 € net par mois
 RSA mi-temps (17,5 heures) : 710 € net par mois (500 € de salaire + 210 € de RSA)
 RSA quart-temps (8,75 heures) : 550 € net par mois (250 € de salaire + 305 € de RSA)

De premier abord cela ressemble à un cadeau mais il n’en est rien. Cela signifie juste que nous nous somme habitués à des salaires indécents et qu’aujourd’hui ils sont tellement bas que l’état doit compenser cette baisse. Le RSA est en fait un cadeau au patronat, un financement indirect et un encouragement à l’emploi sous-payé.

Aujourd’hui on peut déjà s’entendre dire : « on ne peut pas vous proposer un temps complet, c’est la crise. Mais ne vous inquiétez pas, le RSA est là pour compléter vos revenus… »

Un temps partiel doit être un choix du salarié et doit être décemment rémunéré.

De plus le RSA ne s’applique qu’au plus de 25 ans. Cela signifie que deux personnes exerçant le même mi-temps seront payées différemment. L’une 500 et l’autre 700 euro !

Qui parle d’égalité ? et avec quelle solidarité ?

Enfin le RSA induit un réel flicage des revenus d’un foyer et même de toute une famille puisque la déclaration prend en compte les moindres dons (même provenant d’un parent) et comporte une case demandant pourquoi l’allocataire ne porte pas plainte contre ses parents pour qu’ils l’aident ou une autre affirmant que le concubin peut avoir à être forcé de travailler !!!

Ce n’est pas par hasard que ¾ des possibles bénéficiaires salariés dans notre région ne se sont pas présentés pour profiter de l’allocation.

Un petit complément contre un grand flicage, il semble que l’Etat soit à nouveau le grand gagnant.

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