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Algérie .Meryan Medhi femmme syndicaliste en danger de mort !!

Solidarité avec Meryan Medhi et les syndicalistes Algériens !

mardi 26 janvier 2010, par cnt66

Meryam MEHDI vit et travaille à Alger. Elle a été licenciée par la multinationale British Gas de manière abusive, suite à son refus de mutation imposée dans le sud de l’Algérie à Hassi Mesaoud en plein désert.

Son licenciement est d’autant plus abusif que Meryam était censée être protégée de ce type de décision arbitraire par son contrat à durée indéterminée.

Elle a alors saisi l’inspection du travail suite à quoi British Gas lui a proposé un accord à l’ « amiable » en lui offrant une indemnisation de licenciement équivalent à 6 mois de salaire.

Refus de Meryam. Étant dans son droit, elle exige son maintien sur le site algérois de la multinationale et l’annulation de la procédure de licenciement. En vain. Le gouvernement algérien, soucieux de ne surtout pas contrarier les multinationales rechigne à intervenir dans le conflit. Bristh Gas de son côté fait la sourde oreille et n’entend pas revenir sur sa décision.

L’absence de syndicat à British Gas, comme dans toutes les multinationales présentes sur le sol algérien, oblige Meryam à lutter seule. Elle est néanmoins soutenue par le syndicat autonome SNAPAP et en particulier sa Commission femmes. C’est d’ailleurs depuis la Maison des Syndicats à Alger (qui abrite différents syndicats autonomes) que Meryam a entrepris, pour faire pression, une grève de la faim, le 9 décembre 2009.

« Son état de santé est critique » (Commission Femmes du SNAPAP)

45 jours ont passé et la British Gas comme l’Etat algérien restent inflexibles. Cela est d’autant plus choquant que l’état de santé de Meryam s’affaiblit et ne cesse de s’aggraver au point de devenir préoccupant.

Un récent communiqué du SNAPAP daté du 23 janvier indiquait à ce sujet : « Son état de santé est critique. On constate une pâleur très apparente avec fatigue générale, une perte de poids chiffrée à plus de 60%, une hypoglycémie à 0,65g/l. En outre, elle présente une toux très gênante. Sa radio du thorax montre des signes de bronchite aiguë comme le diagnostique le médecin pneumo-phtisiologue du DAT de Belfort. La vie de Meryem Mehdi est menacée par l’aggravation de ses signes cliniques et biologiques sur le plan respiratoire et rénal. M. Mehdi a été évacuée plusieurs fois aux hôpitaux d’Alger même en clinique privée, hospitalisée plusieurs fois au service de réanimation pour choc septique. »

Le secrétariat international (SI) de la CNT assure tout son soutien à Meryam ainsi qu’au syndicat SNAPAP et à sa Commission Femmes.

Le SI de la CNT s’engage à faire pression sur British Gas ainsi que sur le gouvernement algérien afin que la légitime revendication de réintégration de Meryam soit obtenue.

Le SI de la CNT sera vigilant quant à l’évolution de la situation de Meryam.

Un coup contre l’un-e d’entre nous est un coup contre nous tous et toutes !

Le cas de la grève de la faim de Meryam s’inscrit dans un contexte de durcissement du régime algérien à l’égard des revendications sociales et ouvrières. Dans le viseur du pouvoir algérien : les syndicats autonomes comme le SNAPAP, le SATEF ou le CLA de plus en plus victimes de la répression.

Cette répression objective peut s’accompagner en certaines circonstances de la complicité du gouvernement français. Samedi 23 octobre 2010, à Marseille, avait lieu la 5ème rencontre de la Coordination syndicale Euro-Maghreb. Nos camarades algériens du SNAPAP qui étaient attendus, ne sont pas venus. Et pour cause : le Consulat de France à Annaba leur refusait leurs demandes de visas.

C’est pour soutenir ce syndicalisme de lutte de classe en Algérie, que la CNT vient d’adhérer, comme la CGT espagnole et l’USI italiennne, au Comité International de soutien au Syndicalisme autonome en Algérie (CISA), initié par Solidaires.

Contre l’injustice et l’arrogance des riches et des puissants répondons par la solidarité internationale ouvrière !

Jérémie pour le SI de la CNT.

Notre sœur et compatriote, Meriem Mehdi se meurt à petit feu depuis plus de 25 jours, dans un silence assourdissant, non seulement des responsables de sa compagnie et des autorités nationales mais aussi de la société civile.

Notre compatriote qui a été licenciée abusivement et de manière arbitraire le 8 novembre 2009 par British Gas, une multinationale installée à Hassi Messaoud, entame pratiquement son premier mois de grève de la faim, qu’elle a commencée le 10 décembre dernier.

Avant de recourir à cette ultime arme de l’opprimé sans défense, Mme Mehdi avait engagé les procédures légales auprès de l’inspection du travail qui ont abouti à un PV de non-conciliation. Une plainte en justice va être introduite par la victime de l’arbitraire pour licenciement abusif. Toutes ces procédures semblent être ignorées par le premier responsable du secteur du « travail », à la lecture de la presse.

Malgré la mobilisation du comité national de soutien regroupant des syndicalistes autonomes, militants politiques et des droits de l’homme et à l’action médiatique menée par de braves et courageux jeunes journalistes, le mutisme semble de règle à la fois de la part de la direction de British Gas et des autorités nationales sensées défendre la dignité du citoyen et les droits légitimes des travailleurs.

En réalité, l’arbitraire subi par Meriem Mehdi, semble être de l’ordre du multiple, selon de nombreux témoignages recueillis auprès de syndicalistes libres et de travailleurs du sud Algérien.

L’Eldorado saharien semble se transformer en catimini, en véritable protectorat anglo-américain où la législation algérienne du travail est bafouée et foulée au sol.

Notre compatriote Meriem Mehdi, par son action courageuse et son sacrifice vient de donner un coup de pied dans la fourmilière des multinationales et de déchirer le voile qui couvrait leurs pratiques qui ne sont pas sans rappeler l’époque de l’indigénat de sinistre mémoire.

La prolongation de cette grève de la faim par cette dame déterminée à arracher ses droits et rien que ses droits, risque d’avoir de très graves répercussions sur sa santé avec des lésions organiques irréversibles.

Nous tenons pour responsables de ce drame qui se profile à l’horizon, la direction de British Gas emmurée dans un silence criminel face aux souffrances de notre compatriote qui, sous d’autres cieux, auraient provoqué un tollé général.

Nous dénonçons le silence complice des autorités nationales devant ce cas d’injustice flagrante et face au non respect de la législation algérienne du travail par ces multinationales agissant pratiquement en territoire conquis.

Nous en appelons à l’opinion publique nationale et internationale afin de se mobiliser pour sauver la vie de notre compatriote en danger de mort.

Docteurs Salah-Eddine Sidhoum et Kameleddine Fekhar. Militants des Droits de l’Homme

Alger – Ghardaïa le 04 janvier 2010
Source : Algeria-Watch

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