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Abolissons les privilèges !

Les privilèges restent toujours à abolir !

mercredi 12 août 2009, par cnt66

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Il faudra plus qu’une nouvelle nuit du 4 août pour supprimer inégalités et privilèges qui gangrènent notre société et spolient les plus démunis. Si la nuit du 4 août 1789 a eu le mérite de casser l’ordre monarchique de l’Ancien Régime basé sur des coutumes, privilèges et le droit divin datant de plusieurs centaines d’années, la bourgeoisie en tant que classe n’en a pas moins tiré les marrons du feu pour s’assurer de nouveaux privilèges. Pas besoin de faire l’historique de cette passation et transfert de pouvoir, il n’est qu’à contempler l’étendue des dégâts aujourd’hui pour les classes ouvrières. La seule chose dont on est sûr c’est que l’égalité politique n’est qu’un leurre sans égalité économique et sociale, tout le reste relève de tours de passe-passe et de la fiction.

Privilèges de 2009 ou société égalitaire démocratique en France ?

Egalité devant l’impôt ?

La CNT a toujours dénoncé le fait que 2/3 des recettes fiscales de l’Etat proviennent de l’impôt indirect (TVA...), cet impôt étant payé de manière égale sur tous les produits quelque soit son revenu. Cette inégalité devant l’impôt est renforcée par les niches fiscales, et certaines « optimisations » fiscales qui profitent à ceux qui font d’énormes bénéfices et qui s’exonèrent à bon compte. Le bouclier fiscal de 2007 a permis aux mille plus gros contribuables de recevoir des impôts, en 2008, un chèque moyen de 350 000 euros, soit 30 années de SMIC... Tout le monde aura compris que l’égalité devant l’impôt est là aussi un mensonge.

Egalité dans les entreprises ?

Un petit bonus par ici, une grosse prime par là, des parachutes dorés pour des dirigeants qui n’ont même pas obligation de résultats alors que des millions de travailleurs sont pauvres, mal logés ou ont du mal à boucler leurs fins de mois, voire licenciés par charrettes entières. Sans compter les brimades au quotidien et une hiérarchie pesante. Il faudra bien remplacer ce système inique par une gestion directe des travailleurs. C’est pour cela que les syndicalistes doivent dès maintenant connaître tous les tenants et aboutissants de la production : fournisseurs, matières premières, commercialisation et distribution...afin d’être capables le « Grand soir » comme cette nuit du 4 août 1789, d’organiser la production pour le bien être de toute la collectivité.

Egalité scolaire ?

Cette école de la République qui a permis de faire illusion en jouant le rôle d’ascenseur social pour une petite minorité d’enfants de travailleurs, n’est même plus capable de cacher son fonctionnement élitiste et élitaire contre une méritocratie affichée depuis des décennies. Les enfants d’ouvriers par exemple sortent très nombreux du système scolaire sans diplôme ni qualification. Ceux qui arrivent au BAC n’ont dans l’ensemble encore pas accès à la voie royale des sections scientifiques « S ». Quant à l’université, elle se désagrège au profit des grandes écoles fréquentées par les enfants des milieux les plus favorisés afin d’y décrocher un diplôme prestigieux donc reconnu. Ce sont ces diplômés-là qui feront suer le burnous aux enfants d’ouvriers devenus travailleurs. Le système se reproduit bien socialement et l’école y joue un rôle qu’on ne peut plus ignorer.

Pour résumer on voit que les enfants issus de milieux favorisés cumulent un capital culturel, financier et de parcours fléché. Pour les enfants de prolo, ce sera une vie de labeur ou de chômage. Dans tous les cas, les castes privilégiées resteront au pouvoir sauf réaction saine du peuple. A cet effet , il ne faudra pas se tromper de Révolution et il faudra éviter l’impasse du communisme autoritaire. L’anarcho-syndicalisme représente la troisième voie.

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