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Extrait du "Combat -Syndicaliste" n°338 (avril 2009)

mardi 7 avril 2009, par cnt66

En ces temps de forte régression sociale, les employeur-se-s du secteur social y mettent leur grain de sel. La convention collective 66 est encore une fois menacée, et c’est rien de le dire !

Les attaques sont à tous les niveaux. Le premier aspect est la diminution des salaires :

• disparition de l’indemnité de sujétion de 8,21 % du salaire brut ;

• salaires individualisés selon la boîte, selon les primes accordées au petit bonheur la chance... ;

• perte de l’ancienneté dans le calcul du salaire quand le ou la salarié-e change d’employeur-se. Ancienneté qui n’est d’ailleurs plus que de 1 % par an et qui stagne au bout de quinze ans ; le salaire de début de carrière s’accroît en effet avec l’augmentation de la valeur du point, mais en fin de carrière, ce sont entre 248 € et 916 € qui manqueront sur la fiche de paye ! Alors que les salaires de chef de service et directeur-trice vont augmenter, eux, d’au moins 328 € ! Les hiérarchies salariales sont donc accentuées !

Si les salaires prennent des coups, les retraites aussi ! La durée de cotisation est allongée à 65 ans, l’indemnité de départ est revue à la baisse ainsi que celle de licenciement.

Les salaires baissent, mais pas le temps de travail ! Chaque année supplémentaire de cotisation s’accompagne d’une augmentation du temps de travail : disparition ou diminution des CT (à 5 jours pour le personnel éducatif et soignant) selon les corps de métier. Les 35 heures ne sont plus de rigueur, le temps de travail est annualisé ! Et gare à celles et ceux qui auraient l’idée d’être malade, les trois jours de carence ne seront pas payés !

Les employé-e-s seront soumis à une individualisation, autant par le salaire que par le temps de travail ou l’action de terrain. Difficile de mener des actions collectives dans ce contexte. D’autant plus que le service minimum n’est rien d’autre que la remise en cause du droit de grève et la surveillance accrue des syndicalistes et des militant-e-s.

Le projet de « refonte » de la convention 66 rejoint la logique du « travailler plus pour gagner moins », en réduisant le coût du travail et en allongeant sa durée. Elle vise à instaurer l’individualisation du travail et à bannir les actions de solidarité... Les patrons osent parler d’attractivité ? Et les directions syndicales « majoritaires et représentatives » se disent prêtes à négocier... les salarié-e-s, eux, ne veulent pas de négociation car dans l’état actuel, elle entraînera forcément la perte de droits ! Au contraire, dans cette période de grogne sociale, rejoignons dans la rue les étudiant-e-s, les enseignant-e-s chercheur-se-s, les salarié-e-s de l’industrie automobile, de la VPC (vente par correspondance), et l’ensemble des travailleur-se-s devant faire face à une précarisation généralisée. Nos revendications sont les mêmes, alors rencontrons-nous et luttons ensemble !

Exigeons l’augmentation des salaires et la diminution du temps de travail, annualisé à la seule demande des travailleur-se-s, et refusons la précarité orchestrée par les gouvernements et les patron-ne-s pour mieux nous asservir !

Fédération Santé Social

Publié le 6 avril 2009.

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