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Fermeture provisoire du CRA de Perpignan

Aucun être humain n’est illégal.

vendredi 27 mars 2020, par cnt66

Fermeture provisoire du CRA de Perpignan

Depuis une semaine maintenant toutes les associations qui travaillent dans les CRA, centres de rétention administrative, ont engagé un combat juridique, à coup de demandes de remise en liberté auprès des juges des libertés et de la détention pour tous les retenus présents dans les centres. Ces demandes se fondaient sur deux motifs : l’absence de perspective d’éloignement depuis la fermeture des frontières de l’espace Schengen ainsi que l’absence de protection contre le covid-19 à l’intérieur des CRA, tant pour les retenus que pour les salariés (aucun masque, pas de gants, pas de gel, aucun affichage des gestes barrières dans la zone de vie etc...).

Le combat à Perpignan a été compliqué, mais la Cour d’Appel de Montpellier a donné raison aux associations et a libéré 100% des personnes pour qui elles l’avaient saisie ! La commandante du centre a confirmé que le CRA fermait et que la PAF allait être postée à la frontière.

Aucune date de réouverture pour le moment. Si les CRA frontaliers (Hendaye et Perpignan pour le moment) sont en train d’être fermés, les autres continuent d’accueillir de nouvelles personnes. Le combat continue et c’est la raison pour laquelle toutes les associations présentes en CRA viennent d’écrire une lette ouverte au ministre de l’intérieur, C. Castaner, demandant la fermeture des CRA pendant cette crise sanitaire .

La CNT 66, consternée par les politiques gouvernementales et européennes de fermeture des frontières, par les renvois dans leurs pays de demandeurs d’asile, par les dublinisations (renvoi dans le premier pays d’enregistrement du demandeur d’asile) ne peut qu’aller dans le sens de la fermeture des CRA, centres de rétention administrative.
Ces lieux dans lesquels sont enfermés des demandeurs déboutés du droit d’asile en attente d’une reconduite à la frontière ont encore moins lieu d’exister dans une période où il ne peut y avoir de reconduite à la frontière.

Les personnes enfermées n’ont commis aucune infraction.

Leur éviction du territoire français fait d’elles les victimes d’une politique qui va à l’encontre des droits humains.

Elles ne sont pas prisonnières de droit commun et n’ont aucune raison de rester confinées dans un centre.

Nous saluons le travail et l’énergie des personnes qui sont autorisées à leur rendre visite et à leur apporter leur soutien.
Nous nous réjouissons que l’association Forum réfugiés qui intervient au CRA de Perpignan ait obtenu gain de cause auprès de la cour d’appel de Montpellier.
Nous remercions ces personnes pour leur engagement sans faille auprès des demandeurs d’asile et soutenons les associations qui sont encore sur le terrain et en lutte pour la fermeture d’autres centres de rétention.

Nous les encourageons à persévérer.

Aucun être humain n’est illégal.