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Fédération CNT des travailleur-se-s de l’Éducation

Communiqué suite aux attentats du 13 novembre 2015. CNT Éducation

mardi 17 novembre 2015, par cnt66

Des assassinats atroces ont eu lieu vendredi soir à Paris. Horreur, désolation, sidération prévalent aujourd’hui. Il y a des nuits trop longues où les cauchemars se répètent. La CNT apporte son soutien aux victimes du massacre et à leurs proches.

« État d’urgence », « fermeture des frontières », « contrôles aléatoires », « fichages généralisés », rien n’y fait. Les postures martiales des gouvernements ne trompent personne. Ils sont impuissants à empêcher quoi que ce soit. La guerre appelle la guerre.

Les fanfaronnades belliqueuses de Hollande et de l’État français depuis des mois, voire des années, produisent logiquement la violence que nous payons aujourd’hui. « Bombardons Daesh », clamaient-ils, « vendons des tonnes d’armes à nos amis d’Égypte, de l’Arabie Saoudite et du Qatar, grands défenseurs des libertés humaines ! ». Et nous pourrions observer tout ça d’un œil distancié et vaguement indifférent ?

Eh bien non, il n’y a pas de guerre propre, il n’y a plus de guerres lointaines dont nous puissions être préservés. Depuis la 2e guerre mondiale, on sait qu’on massacre les civils avant tout, et en masse. Quant à la barbarie et à la terreur, pas besoin de religion rétrograde pour s’y vautrer : Hiroshima, Nagasaki, Dresde… Combien d’innocents sauvagement assassinés ? Le contexte est différent ? Oui, mais c’est la guerre.

La guerre entretenue par les États et le patronat, pompiers-pyromanes d’un système qui tire profit de l’horreur, des alliances avec des régimes dictatoriaux, des petits commerces occultes, des guerres sanglantes pour servir les intérêts de quelques-uns.

En ce qui concerne les jeunes français qui deviennent de tels assassins, nous mettons en garde contre toute dérive amalgamant tous les jeunes issus de l’immigration. Pour combattre le fascisme, vert, brun, ou autre couleur, nous avons toujours dit qu’il faut comprendre les raisons qui engendrent de tels actes. Les capitalistes sèment la misère, la frustration et la stigmatisation. Nous récoltons la toute-puissance et la violence dans nos écoles et établissements. Nous sommes éducateurs. Et oui, nous voulons comprendre ce qu’ils ressentent, d’où vient leur haine, avant qu’un seul d’entre eux ne devienne un fou tirant dans la foule. Cette semaine et les suivantes, nous serons avec les enfants et les jeunes, comme chaque semaine, pour débattre et tenter d’expliquer l’inexplicable. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une minute de silence, alors que leur attente sera justement de parler. Nous craignons aussi les retours de bâton, qui déjà commencent à se profiler : dans de multiples académies, des messages venus de la hiérarchie incitent déjà les personnels à dénoncer toute parole ou comportement suspects et à les faire remonter au parquet !

Depuis toujours, les classes dirigeantes provoquent la mort de milliers de réfugiés en fermant les frontières, convoquent devant les tribunaux des grévistes et des manifestants, s’apitoient aussi sur de pauvres chemises patronales arrachées…

Depuis toujours elles nous imposent leurs projets inutiles, incarcèrent des militant-e-s et des syndicalistes, tirent sur les manifestant-e-s, excusent la mort de jeunes dans les cités ou les commissariats, sous couvert de maintien de l’ordre. Quand c’est leurs privilèges de classe qu’elles garantissent.

Face aux gouvernants qui vont encore ce lundi, au nom de leur incompétence, restreindre nos libertés, nous devons nous allier à tous ceux qui sont exploités, ouvrir nos esprits à tous ceux dont les cultures ne correspondent pas au modèle occidental et cibler ceux qui sont à l’origine et qui tirent des profits de cette situation mondiale.

Allons-nous longtemps encore délaisser notre avenir à ceux qui nous gouvernent ?

CNT-FTE
le 15 novembre 2015

Fédération CNT des travailleur.se.s de l’Éducation