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TROIS FAMILLES ARRÊTEES DANS LEUR CHAMBRE D’HÔTEL AVEC LEURS ENFANTS A TOULOUSE

30 mai 2007, 14:01

IMMIGRATION. SANS PAPIERS, DEUX D’ENTRE ELLES ONT ÉTÉ PLACÉES HIER EN RÉTENTION À CORNEBARRIEU ET MARSEILLE.

Trois familles étrangères raflées au petit matin

L’indignation était grande, hier à 17 heures, devant l’école Ferdinand de Lesseps. A l’aube, et avant même la fin de l’année scolaire, la préfecture a donné l’ordre d’interpeller la petite Nelli, élève de CE1 à Lesseps, et ses parents azéris. Ils ont été immédiatement emmenés au centre de rétention de Marseille. Deux autres familles, congolaises - un couple avec un enfant de trois ans et un deuxième avec deux gamins de deux et trois ans - ont également été raflées et enfermées au centre de Cornebarrieu.

« Ce qu’on pouvait craindre après les élections est en train de se produire. Ça se durcit. Nous voyons avec quelle humanité le nouveau gouvernement traite les familles étrangères sans papiers », commentait Jean-François Mignard, président de la Ligue des Droits de l’homme de Haute-Garonne et membre du Réseau éducation sans frontières (RESF). « Nous allons nous organiser pour réagir en conséquence. Dès demain, le RESF va aller à Marseille », ajoute-t-il.

NO COMMENT À LA PRÉFECTURE

« Indignés par un tel acte qui rappelle les périodes les plus sombres de notre histoire », les élus du groupe communiste de Toulouse ont écrit au préfet de Haute-Garonne, André Viau. « Nous sommes d’autant plus choqués que les services sociaux qui dépendent de votre responsabilité avaient promis des relogements en appartement » à ces familles, s’émeuvent-ils. « Au lieu de cela, ils ont eu droit à vos policiers venant les rafler au petit matin. »

Joint par téléphone dans l’après-midi, le préfet nous a compendieusement fait savoir qu’il ne pouvait « pas communiquer en période électorale ». Pratique.

À noter par ailleurs que Hassan, ce jeune homme originaire de Palestine - pays vers lequel on ne peut le reconduire - dont nous vous relations les multiples périodes d’incarcération et de rétention à Cornebarrieu dans notre édition d’hier, s’y trouve toujours. « Totalement anéanti », selon Lionel Claus, le coordinateur de la Cimade. Samedi, le juge des libertés et de la détention l’a maintenu en rétention pour quinze jours de plus.

La dépéche du midi.