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Mut Vitz, un café rebelle et zapatiste

mercredi 8 décembre 2004

Au Chiapas, la lutte s’organise aussi autour du café

Le 1er janvier 1994, descendant des montagnes, les sans-voix,
les sans-terre, les oubliés de toujours occupent les
principales villes du Chiapas, Etat le plus pauvre du Mexique.
L’EZLN, armée zapatiste de libération nationale, apparaît
publiquement pour la première fois et, avec elle, tous les
Indiens en lutte réclament la dignité, la justice, la
démocratie pour tous, la reconnaissance de leurs droits et de
leur culture. Renaît ainsi le cri de « tierra y libertad »
autour duquel se rassemblaient les partisans d’Emiliano Zapata.

Décidés à construire leur autonomie sans chercher à prendre le
pouvoir et sur la base d’assemblées communautaires, les
zapatistes s’organisent en municipalités autonomes pour rendre
effectif le « Tout pour tous, rien pour nous. » De nombreuses
réalisations pour la mise en place d’une autonomie forte et
solide voient dès lors le jour : écoles, cliniques,
coopératives, transports, agriculture, artisanat.

Cette détermination de centaines de milliers d’Indiens, opposés
à la politique néolibérale et construisant des projets
alternatifs, est inacceptable pour le gouvernement. Ce dernier
développe donc dans cette région de haut intérêt stratégique
(pétrole, uranium, eau, biodiversité...) une politique de
contre-insurrection civile et militaire, dite guerre de basse
intensité.

MutVitz et Yachil Xojobal Chulchan : deux coopératives
zapatistes productrices de café

Mut Vitz, la « montagne aux oiseaux » en langue tzotzil, est
une coopérative zapatiste qui regroupe actuellement 643
cultivateurs de café, répartis dans 26 communautés de la région
des Altos au Chiapas. C’est une « association de solidarité
sociale » autogérée qui cultive le café selon des méthodes
biologiques respectueuses de l’environnement. La coopérative
produit aussi du miel et travaille conjointement avec une
coopérative d’artisanat créée par les femmes de ces
communautés.

Yachil Xojobal Chulchan, organisée de manière similaire, située
également dans la région des Altos, regroupe plus de mille
producteurs autour de la ville de Polho, venant pour
l’essentiel de communautés déplacés ayant du fuir la violence

Tous les membres de ces coopératives appartiennent à des
communautés zapatistes en résistance. Ils sont victimes
d’agressions régulières de la part des paramlitaires et
continuellement menacés par un gouvernement décidé à éradiquer
toute forme de lutte et d’organisation alternative.

Depuis 30 ans, le cours du café, deuxième produit d’exportation
mondiale derrière le pétrole, n’a jamais été aussi bas. La
mondialisation néolibérale, dont le but est d’augmenter les
profits des entreprises, exploite le travail bon marché pour
garantir des prix bas aux consommateurs, maintenant les
producteurs de café dans un cycle de pauvreté et d’endettement.
Le prix actuel n’assure même pas au producteur la couverture
des frais de production. L’année dernière, au Chiapas, les « 
coyotes » - les intermédiaires - ont payé 7 pesos le kilo
(environ 0,6 euro), un prix très inférieur aux coûts moyens de
production.

L’achat de ce café (provenant cette année de ces deux
coopératives, cafés ayant des qualités gustatives semblables et
provenant d’aires géographiques proches) par des groupes de
solidarité en Europe et en Amérique du Nord permet aux
coopératives Mut Vitz et Yachil Xojobal Chulchan de recevoir
plus de trois fois le prix payé par les « coyotes » : 23 pesos
le kilo de café. Cet écart de prix permet de fortifier
l’autonomie de ces communautés. Elles peuvent notamment, grâce
à cet argent supplémentaire, se permettre de cultiver de moins
grandes surfaces de café pour les remplacer par des cultures de
subsistance (haricot, maïs, banane...). Elles sont ainsi moins
dépendantes à la fois de la fluctuation des cours du café et du
prix des matières de première nécessité.

Vos achats solidaires sont donc un geste essentiel dans la
lutte contre la logique spéculative et la marchandisation de
tous les secteurs de la société. Aussi n’oubliez pas de
renouveler vos commandes avant la fin du mois de janvier.


Bon de souscription pour achat(s) anticipé(s) (à renvoyer avant
fin janvier) (retourner à : CSPCL, 33, rue des Vignoles, 75020
Paris)

Paquets de 250 g de café, 3 euros l’unité, disponibles mai/juin
2005

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