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Aujourd’hui, 1er mai ?... et si nous parlions de lutte des classes ?

samedi 30 avril 2011

Cette année, la CNT Midi-Pyrénées a choisi de faire le 1er mai à Auch. Le rendez-vous est à 10h à la Patte d’oie.
Toutefois, il y aura un cortège rouge et noir "réduit" à Toulouse. Rencard à 10h30 à Arnaud Bernard.

Nous trouvons souvent dans les discours syndicaux et politiques les énumérations suivantes : étudiants, chômeurs, travailleurs, précaires, sans-papiers, etc. N’est-il pas plus simple une fois pour toutes d’admettre que nous sommes tou.te.s des travailleur-ses, avec ou sans emploi, avec ou sans-papier...une façon de nous re-situer ensemble dans notre classe de lutte, une classe de travailleur-ses avec ou sans papier, avec ou sans travail.

Au départ un.e salarié.e et un.e patron.ne.

Selon l’article L.1203 du code du travail, un contrat de travail est un lien de subordination juridique permanent à l’égard de l’employeur. Le code du travail, quant à lui, est un texte juridique qui existe pour encadrer ce « lien de subordination » et donner quelques contreparties au subordonné. Le salaire, est une des contreparties au temps de vie que l’on donne pour l’entreprise, c’est le prix de notre force de travail (ou, tout du moins, son estimation). L’égalité au sein de l’entreprise est un vain mot, « la liberté de travailler » une belle arnaque sémantique puisque seul.es les patron.nes ont le loisir de décider de la naissance d’un contrat, de sa gestion, de sa fin, du volume horaire.

Des travailleur-ses privilégié.es ?

Les luttes ouvrières ont été animées pendant plus d’un siècle contre l’idée d’être payé à la tâche, afin d’être payé à l’heure, contre l’idée d’objectifs et de missions, pour payer le temps de vie que nous consacrons à notre contrat de travail. Les luttes menées ont été guidées par un principe : plier la productivité aux besoins humains et non les humains aux besoins de la productivité. Ceci a motivé les luttes pour la réduction du temps de travail, pour les congés payés, la retraite, la sécurité sociale, le système de mutualisation.
Aujourd’hui, certains voudraient que les personnes s’estiment heureuses de travailler quelles qu’en soient les conditions. Il s’agirait d’accepter les dégradations des conditions de travail sous prétexte de crise, pour « sauver l’entreprise », « éviter le chômage » (la pire des humiliation !). On souhaite nous faire croire que celleux qui ont un emploi n’ont aucune raison de se plaindre puisque privilégié.es.


« Bon.nes » et « mauvais.es » patron.nes

Le terme « patron-voyou » est entré dans les discours, de gauche ou de droite, des organisations patronales ou syndicales.
Subtile alliance de termes qui pourrait laisser penser que ces qualificatifs aient ici un sens. On nous présente des faits qui seraient inéluctables : la société a besoin de patron.nes (Tiens donc !) il suffit d’en sélectionner les meilleur.es. Mais alors comment définir ces deux qualificatifs ? Un.e chef.fe d’entreprise fort.e en affaire qui ne perd pas d’argent et qui a toujours un mot gentil pour ses employé.es ? cellui qui se contente d’un salaire plus élevé que ses ouvrier.es sans demander de parachute doré ? cellui qui respecte le code du travail ? (ce qui d’ailleurs n’existe pas). En tant que militant.es, nous pensons que ces fausses nuances visent à dissimuler une réalité sociale : l’existence de classes distinctes avec des intérêts divergents.

Ne laissons pas aux centrales syndicales le loisir de décider de nos vies en notre nom.

Aux vues du contexte actuel, il nous paraît légitime de penser que la sectorisation systématique que les grandes centrales syndicales font de nos statuts vont dans le sens d’une dés-unification de la classe ouvrière qui contrairement à ce que tentent de dire politiques et média est toujours bien d’actualité.
Nous ne cherchons pas à nier que certain.es sont plus ou moins bien loti.es et que les conditions de travail et les salaires ne sont pas similaires. Mais cela ne justifie en rien que les luttes ne puissent pas converger pour envisager un objectif qui nous concerne tous et toutes : l’émancipation des travailleur-ses par elleux-mêmes.

Sachant que le but à atteindre est l’abolition du salariat, nous sommes conscient.es que notre rôle de syndicalistes est aussi de lutter localement pour obtenir des améliorations immédiates telles que des revalorisations de salaires. Malgré tout, nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner.
Retrouvons nos objectifs, n’oublions pas nos « essentiels  » : Le syndicat est une organisation de classe, d’une classe, celle des travailleur-ses.