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Ne battons pas en retraite

mercredi 1er septembre 2010

TOUS ET TOUTES EN GRève Mardi 7 Sept 2010 en attendant la construction d’un large mouvement de grève reconductible

A TOULOUSE manifestation A 14h00 Place ARNAUD BERNARD

tract du 7 Sept 2010

Fini de jouer !

Retraites, fonction publique, licenciements massifs, dérives sécuritaires, stagnation des salaires, chômage partiel, précarité galopante… combien de mots encore pour qualifier l’impasse sociale dans laquelle nous plonge le capitalisme ? La crise devait tout changer et rien n’a bougé. Etonnant ? Pas vraiment, car quand le patronat et l’Etat défendent leurs intérêts, la croissance des profits et la continuation de leur domination économique, politique et sociale, ils ne font pas dans l’humanisme… Les classes dirigeantes sont en lutte pour leur survie, elles combattent pour conserver leurs privilèges. Un combat bien facile quand, en face, les directions syndicales ne font que gérer les défaites et négocier les reculs.

La belle crise que voilà…

Pourtant, la crise financière n’a pas fait mal à tous, elle sert plutôt de prétexte pour accentuer la pression sur les droits sociaux. Les salariés l’ont vécu de plein fouet, entre licenciements économiques massifs, gel des salaires, développement des contrats précaires, chômage partiel et autres joyeusetés. Mais les patrons, dirigeants politiques et autres gestionnaires du système capitaliste ne s’en portent eux que mieux. Après les larmes de crocodile versées sur le risque d’effondrement et de faillite du système financier mondial, est venu les temps de l’appel aux sacrifices… pour les travailleurs. Jusqu’à expliquer que franchement, non, ce n’est plus possible de continuer comme avant, il faut réguler. Et les mesures drastiques tombent pour faire rendre gorge aux infâmes traders et spéculateurs : réduire les dépenses publiques et réformer les retraites. Etrange raccourci non ? Réguler le capitalisme à la mode G20, Sarkozy ou FMI (dirigé par un « camarade » du PS…) serait donc faire des économies sur le service public, garant d’un minimum de cohésion sociale, et faire bosser toujours plus ceux qui déjà triment à en péter les plombs en mettant au chômage les autres millions d’inutiles…

Tais-toi et marche !

Et pour parfaire le tout, rien de mieux que de mettre au pas ceux qui osent contester. Le plus simple, c’est de prendre le mal à la racine et d’entraver ce qui fait la force des travailleurs : le syndicat. Depuis plusieurs mois, la CNT doit faire face à une vague de répression violente, entre contestation de ses créations de sections syndicales (Baud, Sévelnord par exemple), licenciements massifs de ses nouveaux syndiqués (People and Baby) et tentative de déstabilisation de ses sections déjà très bien implantées (Cinémathèque). Trop gênant ? Sûrement. Quoi qu’il en soit, cela ne fait que prouver que nous sommes sur la bonne voie : gêner les patrons au point d’en devenir leur marotte, voire leur cauchemar, ça ne peut que nous faire plaisir et nous renforcer dans nos orientations syndicales, notre démarche de solidarité de classe et notre refus de la cogestion. Tout comme ce fût le cas de tous les travailleurs de Continental, Total, Caterpillar, Sony, 3M, Phillips-EGP Dreux, Brodard Graphique, et de bien d’autres encore.

Leur logique et la nôtre

Car, loin des discours et débats de spécialistes, quelques évidences subsistent. Notamment que les richesses n’ont pas disparu, qu’elles ne se sont pas envolées, mais qu’elles sont juste toujours plus concentrées entre les mains d’une minorité. De même que les prétendus déficits publics sont créés de toutes pièces : gel des cotisations patronales, exonérations massives de cotisations sur les bas salaires, généralisation des mécanismes d’intéressement (stock-options, épargne salariale, actionnariat d’entreprise, participation, primes diverses...) tous exonérés de cotisations, dettes de l’Etat vis-à-vis des régimes sociaux, politique de bas salaires et donc de faibles cotisations et médiocres contributions au financement des régimes sociaux, chômage de masse et donc perte de cotisations, fraude massive des entreprises, placements financiers soumis à aucune cotisation sociale, etc. Combien de dizaine de milliards d’euros au final pour un soi-disant déficit de la sécurité sociale de quelque 30 milliards ?
Et on voudrait nous faire croire qu’avec le non-remplacement d’un fonctionnaire à la retraite sur deux et le report de l’âge de la retraite on va arranger les choses… Mais en toute logique, si certains travaillent plus vieux, les jeunes seront au chômage, et si on supprime des emplois dans la fonction publique le chômage va encore augmenter… Réduire les déficits en augmentant le chômage, en voilà une belle idée.

Notre force c’est le nombre !

L’enjeu des batailles d’aujourd’hui sur les retraites, les suppressions de postes de fonctionnaires, l’explosion du chômage, etc., est assez évident : Les travailleurs et leurs organisations syndicales doivent sortir d’un « dialogue social » où ils sont toujours perdants pour s’affirmer comme une force sociale apte à imposer leur réalité et leurs exigences. Il est temps de siffler la fin de la récré. Si les salons de Matignon sont douillets, si les locaux de l’Elysée sont bien climatisés, si les comités d’entreprise offrent un semblant de débat, si les tribunaux d’instance ou les prud’hommes ont parfois un parfum de satisfaction, ce n’est pas là que se joue le fond du problème.

La seule force des travailleurs c’est leur nombre et leur capacité à bloquer la production des richesses qui font les jours heureux et les yachts classieux du patronat. La grève n’est pas un gros mot, c’est un droit et la seule manière souvent de se faire entendre réellement. Plutôt que de perdre quelques demi-journées de salaire tous les deux ou trois mois pour ne rien obtenir, ne vaudrait-il pas mieux tout arrêter quelques jours ? D’autres l’ont fait avant nous, lors des grèves de 1936 par exemple, et personne n’en est mort, personne ne s’en plaint aujourd’hui, surtout pendant ses congés payés…
Reconstruisons un syndicalisme intransigeant, qui sache opposer la solidarité des travailleurs à la violence patronale, qui sache privilégier la main-mise des salariés sur leurs luttes plutôt que de déléguer leur voix à quelques permanents éloignés des réalités du monde du travail. Construisons l’espoir d’un autre futur plutôt que de subir encore et toujours les mêmes discours fatalistes et leurs conséquences désastreuses. La capitalisme n’est pas la fin de l’histoire, notre avenir est entre nos mains, organisons-nous pour le construire ! !

Pour un syndicalisme de classe et d’émancipation sociale, Ne battons pas en retraite ! grève générale pour la justice sociale !