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Débat et procès pour le refus de prélèvement ADN

vendredi 29 août 2008

Arrêté lors des manifestations antiSarkozy à Lyon en mai 2007, Thomas a
écopé de 2 mois de prison avec sursis.
Un an après, il a reçu une convocation pour un prélèvement ADN le 29 avril
à Toulouse (son actuel lieu de résidence).
Thomas a refusé ce prélèvement, malgré les pressions psychologiques et la
menace d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Il devra se
présenter le 9 septembre 2008 au tribunal correctionnel de Toulouse.

Le prélèvement ADN constitue une grave atteinte à la vie privée. Nos gènes
se retrouvent stockés dans des banques de données dont nous n’avons aucune
certitude quant à leurs utilisations futures, qu’elles soient politiques
ou administratives, voire commerciales (ex. : assurances). C’est la porte
ouverte à toutes les discriminations possibles et imaginables.
Nous ne faisons pas de la paranoïa, en mars 2007, Nicolas Sarkozy déclare
“J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est
d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y
a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est
pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que,
génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable.”
(Philosophie magazine, mars 2007). Autrement dit, notre identité se
réduirait aux informations stockées dans notre ADN, nos caractéristiques
biologiques prédomineraient sur notre histoire, notre éducation, notre
contexte affectif, social et économique. Ainsi, connaître l’ADN de
l’ensemble de la population permettrait d’identifier les futurs criminels.
Remarquons qu’il existe des exceptions incompréhensibles à cette
”philosophie”. Les personnes condamnées pour des délits financiers ne sont
pas concernées par le prélèvement ADN !

Il est primordial de le refuser si nous ne voulons pas que s’installe une
société totalitaire dans laquelle chaque individu serait classé, fiché,
jugé sur des critères génétiques. Nous pouvons encore refuser cette dérive
avant que notre ADN ne soit prélevé systématiquement, comme le préconise
Christian Estrosi, rapporteur du projet de loi pour la “sécurité
intérieure”, proche de Nicolas Sarkozy : “Les citoyens seraient mieux
protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance” (Le
Monde du 16/01/2007).

Contre les dérives sécuritaires et totalitaires, refusons le fichage ADN
et organisons-nous pour que cette société ne voit jamais le jour.

 Mercredi 3 septembre à 20 h
Débat en présence de militantEs pour le refus du prélèvement ADN de
Toulouse, Lyon, Alès et Rouen au 34 bd de la Méditéranée (Toulouse).

 Mardi 9 septembre à 14 h
Rassemblement de soutien à Thomas devant le Tribunal de Grande Instance,
Place du Salin à Toulouse

Signataire : collectif toulousain contre la biométrie et CNT 31.

http://refusadn.toulouse.ouvaton.org

contact : thomas-vs-adn@ouvaton.org