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Les décrets De Robien sur le travail des enseignant-e-s sont retirés. La casse du service public d’éducation et la chasse aux sans-papiers continue.

communiqué de la CNT FTE

samedi 23 juin 2007

Après huit mois de conflit, les décrets De Robien sur le travail des enseignant-e-s ont enfin été abrogés.

Mais les postes équivalents temps pleins qui ont été supprimés à cause d’eux n’ont pas été récupéré pour autant. Ils vont donc être remplacés probablement par des heures suplémentaires ou des contrats précaires. C’est scandaleux !

De plus le gouvernement prépare d’autres attaques extrêmement graves contre les travailleurs et travailleuses de l’éducation et les élèves des classes populaires.

Nous devons nous préparer à lutter et pas à négocier sous prétexte de « donnant-donnant ».

Dans son rapport de mars 2007, le désormais ministre de l’Education nationale Darcos préconisait la fin de toutes les décharges horaires, l’augmentation du temps de travail, l’instauration de primes au mérite, l’annualisation du temps de travail et la suppression des dédoublements de classe (sauf en langues, sciences expérimentales et enseignements technologiques).

Il prévoit de nous faire travailler plus plutôt que d’embaucher, en ne procédant qu’au remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. S’ajoutant à la réduction drastique des recrutements, ce type de mesures a comme conséquences mécaniques : des suppressions massives de classes et de sections, la baisse du nombre d’heures d’enseignement et d’aide individualisée et donc des hausses des effectifs par classe. Les heures de soutien, si elles existent, seront prises en charges par les contingents d’heures supplémentaires. Le recours aux contractuels, vacataires et autres intérimaires va s’amplifier pour boucher les trous les plus criants et permettre à la machine de fonctionner cahin-caha à moindre coût pour l’Etat - patron. 8000 Emploi Vie Scolaire sont menacés de suppression dans les lycées.

Les travailleurs-euses IATOSS de leur côté seront les premiers touchés par une précarisation déjà énorme (1 titulaire pour 5 travailleu-se-rs dans certains services !) et allant croissante du fait de la fermeture pure et simple des concours de catégorie C et B. Le mérite et la prime à la productivité devient avec l’instauration de l’évaluation/notation le critère subjectif, à la merci de l’humeur du petit chef, pouvant provoquer des baisses d’ancienneté -et donc de progression de salaire- selon des quotas de "bons, de "médiocres" et de "mauvais" fonctionnaires pré-fixés par la LOI avant toute expérimentation !

Les salaires quand à eux n’ont aucune perspective d’augmentation, malgré un niveau indécent, à peine au dessus de 1000 Euros net mensuels pour un personnel de catégorie C avec plus de 10 ans d’ancienneté... La contractualisation galopante et la privatisation de fait des Universités dans le cadre de la future loi sur l’autonomie de celles-ci n’annoncent rien de bon : plus que jamais les personnels doivent refuser la division titulaires /précaires utilisée par la hiérarchie et mener le combat pour la titularisation de tou-te-s, sans condition de concours ni de nationalité et une réelle revalorisation des salaires des catégories les plus faibles.

Gérant l’Education comme une boite privée, le ministère exploite à bas prix la force de travail précaire et flexible plutôt que d’embaucher des titulaires. Ce qui nous est promis, si nous ne luttons pas, c’est la hausse du temps de travail, la flexibilisation, la division les collègues.

Sourds aux besoins des établissements et des élèves, notamment dans l’éducation prioritaire, face aux révoltes qu’une telle casse du service public de l’éducation provoque, l’Etat - patron parie sur le tout sécuritaire. Il préfère punir qu’éduquer. Pour ce faire les autorités multiplient les instruments de contrôle et de répression : présence de policiers dans les établissements, le partenariat école-armée, recours à la biométrie, la vidéosurveillance, les prisons pour enfants, l’abandon des mineurs ou jeunes adultes scolarisés mais sans papiers aux sbires de Hortefeux pour remplir le quota de 25 000 expulsions fixé par Sarkozy, sanctions disciplinaires contre les peronnels et les militants qui réagissent.

C’est pourquoi la CNT FTE appelle à s’organiser, y compris pendant les vacances scolaires, pour empêcher les expulsions, et à se coordonner dès maintenant pour lutter contre les attaques que subit l’éducation nationale.

Exigeons l’arrêt de la chasse à nos élèves, des expulsions, une vraie réduction du temps de travail, l’égalité et la hausse des salaires ainsi que des embauches massives à hauteurs des besoins exprimés par les équipes pédagogiques.

CNT FTE