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Y’en a marre...n°2 (spécial poste)

collectif interprofessionnel du mirail

lundi 4 juin 2007

Nous sommes des salariés du Service Public (fonction publique, entreprises privées ou associations ayant délégation de service public) du quartier du Mirail, syndiqué-e-s et non syndiqué-e-s, qui se réunissent depuis plusieurs semaines. Nous constatons la dégradation de nos conditions de travail et nos relations avec les habitants, alors que nos problèmes ont des origines communes.
Parce que nous refusons d’être renvoyés face à face, nous pensons qu’il est urgent d’échanger sur nos expériences respectives, sur les rapports que nous entretenons avec les habitants du quartier et que les habitants entretiennent avec nous.

La Poste aujourd’hui, c’est...

Les dirigeants de la Poste entendent montrer que cet établissement est une entreprise qui bouge, dynamique, moderne, dont les relations sont basées sur la confiance.
Mais les problèmes d’emploi liés aux réorganisations de service contribuent à faire disparaître le service public, ou tout au moins à le reléguer au second rang derrière des objectifs de rentabilité.
Ce changement radical de politique pour une « entreprise » comme La Poste a des conséquences très négatives tant pour la population que pour les travailleurs. Le rôle social du postier n’est pas reconnu, La Poste parlant même de « temps parasites » pour décrire les activités non productives.

Pour les habitants-usagers : détérioration du service

  Des files d’attente interminables dues à la suppression de postes de guichetiers au profit de postes de commerciaux (conseillers financiers). C’est la mise en place d’un service à deux vitesses : priorité aux clients aisés à fort potentiel ! Les usagers modestes seront, eux, obligés d’attendre plus longtemps.

 Une augmentation sans précédent des tarifs postaux comme les ordres de réexpéditions, la suppression du colis économique, le prix du timbre - mesures qui touchent en premier lieu les couches populaires. Cette tendance va s’accélérer pour préparer la privatisation, corollaire de l’ouverture totale à la concurrence des activités postales en 2009.

  Des retards dans l’arrivée du courrier dus au non-remplacement des facteurs absents, à la non-distribution le jour même (à cause de l’allongement des tournées) et au changement de l’ordre de priorité du courrier(*). La suppression de milliers d’emplois dans ce secteur par une productivité intensive ne permet plus une distribution postale de qualité pour tous les usagers.

(*)Le courrier industriel (à des tarifs préférentiels) puis le courrier international (pénalités pour La Poste s’il y a du retard) passent avant le courrier affranchi au tarif lettre (0,54€) normalement prioritaire ! Quant aux lettres recommandées, elles ne bénéficient d’aucun traitement privilégié malgré un tarif élevé.

Pour les salariés de la Poste : détérioration des conditions de travail

 Des contrats de droit privé (CDI, CDD, intérim) pour 40% du personnel soumis au chantage du licenciement à la moindre opposition, obligés d’appliquer un service postal discriminatoire envers les plus démunis.
 Des salaires inférieurs pour les contractuels et un départ à la retraite jusqu’à 65 ans pour tous avec de plus en plus de fonctionnaires mis à la retraite pour inaptitude avec moins de 700€ par mois.
 La restriction du droit syndical avec une répression des syndicats combatifs par la discipline avec des mises à pied ou des déplacements d’office.

Sur les quartiers du Mirail :

Une lutte des postiers en novembre 2005 a permis de garder les horaires d’ouvertures des bureaux de Bagatelle, Bellefontaine et Mirail.
La Poste ne prend pas en compte la difficulté des agents qui gèrent au quotidien les difficultés des habitants comme chômage, précarité, analphabétisme, mais qui doivent malgré cela s’astreindre à des objectifs commerciaux même au guichet.

Décidément, leur « Poste du futur » n’est pas la nôtre !

Avec le soutien de : SUD santé-sociaux 31 ; SUD PTT 31 ; SUD Education 31 ; UL CGT du Mirail ; CGT PTT 31 ;
SDEN CGT 31 ; FSU31 ; SNUIPP31 ; CNT 31