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ANPE : LE DECRET DU DEMANTELEMENT !

Tous et toutes en gréve le 29/03 !

mercredi 21 mars 2007

En ce moment, un Décret institutionnel portant sur la Régionalisation et la création de filiales commerciales à l’ANPE, résultant de l’ouverture à la concurrence, est en cours d’examen au Conseil d’Etat, avant adoption. L’aspect Régionalisation de ce décret se traduira pour l’Agence par un désengagement de l’Etat, la recherche effrénée d’autres financeurs et surtout par une gestion de la pénurie des moyens. Il remet aussi en cause l’égalité de traitement au profit de la territorialité des politiques de l’emploi avec un risque de soumission aux potentats locaux.

La création de filiales commerciales (avec une clause anti protectionniste) est censée favoriser le développement de nouveaux services commerciaux : vente aux entreprises du recrutement par simulation, prestations d’orientation aux missions locales par exemple. Elle ouvre surtout la porte, par une nouvelle organisation budgétaire à l’externalisation de nombreux services internes : gestion locative, des RH, service juridique, service payes...

Déjà l’agence est impactée par la mise en oeuvre du rapprochement avec l’ASSEDIC : création du GIE informatique (26/10/06) pour une disparition complète de filière informatique (déjà largement sous-traitée au privé...) prévue pour Septembre 2007, restructuration des services généraux en IDF, appel à des entreprises privées pour des plateformes de gestion des Relations Entreprises et prise de rendez-vous … La généralisation des plateformes (Appui Gestion, Prestations…) à venir, relève de la même politique. Ces mutations vont accentuer la cohabitation des statuts privés et publics pour les agents ANPE. Nous avons déjà vu ce qu’a donné cette politique de casse et de liquidation des fonctionnaires, à France Télécom, à La Poste... La précarité s’y est développée, et la soumission à la rentabilité a transformé l’usager en "client". Le passage aux filiales a ouvert la mise en place de statuts moins protecteurs et moins rémunérateurs.

Rappelons que cette manoeuvre intervient dans un contexte où la loi de modernisation de la fonction publique privilégie encore plus l’aspect entretien individuel et prépare la rémunération au mérite. Ainsi la perspective pour tout fonctionnaire est : "si tu veux rattraper ton pouvoir d’achat, entre en concurrence avec tes collègues". Plutôt la débrouille individuelle que la lutte collective ! En perspective : la fin des droits collectifs et égalitaires du statut de la fonction publique. En ligne de mire également : 15 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique d’état en 2007, 1 départ en retraite sur deux ne sera pas remplacé... Le gouvernement MEDEF (comme bien d’autres avant lui) amplifie le flot des mesures d’insertion, qui dissimule des procédés pour donner du fric aux employeurs (publics comme privés), contre un boulot aux garanties sociales rabiotées. Les « aides à l’embauche » sont autant de leurres que d’attaques au Droit du Travail.

La Bataille de l’Emploi du plan Borloo fait des dégâts collatéraux. La guerre aux chômeurs, à laquelle on nous entraîne au travers du Suivi Mensuel Personnalisé, induit également des dégradations de nos conditions de travail, l’augmentation de la charge de travail et des pressions hiérarchiques croissantes. L’augmentation exponentielle des portefeuilles (qui selon la direction ne devaient pas dépasser 140 DE grâce à « l’évaporation naturelle »), la course aux ordinateurs, la charge croissante de gestion administrative, ... en attestent au quotidien. Cette politique est du pain béni pour l’UNEDIC, qui voit les agents ANPE orienter les D.E. chez leurs concurrents privés, pour se soulager de cette surcharge de travail ! De plus, la montée en charge du SMP ne nous permettra pas d’envisager une défense du service public avec l’appui des usagers, comme pour EDF, à moins d’utiliser le SMP prioritairement pour informer les chômeurs de leurs droits et des moyens de se défendre contre les radiations et autres sanctions. Aussi nous invitons tous les agents à solliciter au plus tôt les Organisations Syndicales dans le cadre des HMI (Heures Mensuelles d’Information syndicale), afin de connaître les menaces qui planent sur nos missions, nos statuts et nos emplois ; ainsi que pour établir ensemble les modalités de riposte à cette nouvelle casse d’un service public au profit d’entreprises privées. Chacun d’entre nous en connaît maintenant les effets sur la qualité de service et les conditions d’embauche de leurs salariés

NE LAISSONS PAS BRADER LE SERVICE PUBLIC DE L’’EMPLOII ! EN LUTTE MAINTENANT,

EN GREVE DES LE 29 MARS 2007 !

ENSEMBLE, NOUS POUVONS DEFENDRE NOS DROITENSEMBLE, NOUS POUVONS DEFENDRE NOS DROITS !

Le Jeudi 29 mars 2007, les agents ANPE seront en grève pour
refuser la mise en application, en catimini, d’un Décret de loi
instituant la régionalisation et la privatisation du Service
Public de l’Emploi.

Les conséquences de ce projet n’atteindront pas seulement les salariés de cette institution.

Depuis l’entrée en vigueur du PARE en 2001, les logiques de contrôle et de
restriction des droits des demandeurs d’emploi n’ont cessés de croître. Beaucoup voient
ainsi leur situation personnelle et économique basculer vers une plus grande précarité. La
mise en oeuvre du Suivi Mensuel Personnel (SMP) ne fait que renforcer ces politiques de
culpabilisation des chômeurs pour une mise au pas cadencé de l’ensemble du monde
salarial, au seul profit des patrons. Nul n’ignore aujourd’hui que derrière l’UNEDIC se cache
le MEDEF et sa volonté de faire baisser le coût du travail en tirant les salaires vers le bas.
L’Etat y trouve son compte également en espérant bénéficier d’une baisse virtuelle du
nombre de chômeurs. A travers la « Bataille pour l’emploi » c’est la guerre aux chômeurs
et, par delà, à tous les salariés qui est déclarée.

Pour les demandeurs d’emploi ces politiques se traduisent par des pressions pour accepter
n’importe quel emploi à n’importe quel salaire et n’importes quelles conditions
d’embauche. Une grande partie de la formation est maintenant sous la coupe directe de
l’ASSEDIC qui privilégie d’abord « l’adaptation au poste » plutôt que les parcours de
qualification. Les possibilités de reconversion disparaissent : serveuse tu es, serveuse tu
resteras !

UN SERVICE PUBLIC DEMANTELE = DROITS DE TOUS ATTAQUES !

Une certaine résistance interne des agents ANPE à ces logiques, a peut être atténué
leurs impacts pour les usagers. Malgré cela, les restrictions d’accès à la formation, le
développement des contrôles et des sanctions commencent à se faire sentir sur l’ensemble
des usagers. En interne les agents ANPE connaissent également une augmentation des
pressions hiérarchiques, une dégradation croissante des conditions d’accueil et de travail
ainsi que l’apparition d’injonctions contradictoires avec ce qui faisait la déontologie du
Service Public de l’Emploi.

Pour accélérer le processus, avec ce Décret, l’Etat a décidé de se désengager du traitement
du chômage en se déchargeant de son poids financier sur les régions. Outre les problèmes
de financement que vont devoir assumer ces structures locales, un fort risque d’ingérence
des potentats patronaux locaux est à craindre, notamment dans les régions les plus
sinistrées.

Dans le même temps, l’UNEDIC fait massivement appel à des prestataires privés, véritables
chasseurs de prime, pour assumer une part croissante du SMP. Au regard de leur mode de
rémunération (prime au placement) et des conditions d’embauches (très précaires) de
leurs salariés, ces officines auront certainement moins de scrupules à faire remonter à
l’ASSEDIC votre refus d’emploi pour : éloignement de votre domicile, salaire trop bas,
horaires décalés, temps partiel non souhaité… Les sanctions suivront immédiatement :
moins 20% de votre allocation d’abord, puis 50% et plus rien.

Cette politique n’est pas une fatalité. Et les échéances électorales prochaines n’y
changeront rien (les grands partis politiques cautionnent tous ces orientations). Il est
possible d’y résister en se mobilisant massivement. Quel acquis social n’a pas été obtenu
et conservé par la lutte ? Aussi pour faire front ensemble à ces attaques libérales nous
convions tous salariés et chômeurs à rejoindre les syndicats et les comités de chômeurs (AC !, APEIS, CGT, NMCP). Renforçons les initiatives de défense et de résistances amorcées.

NE LAISSONS PAS BRADER LE SERVICE PUBLIC DE L’EMPLOI !