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manifestation contre la prévention de la délinquance

vendredi 26 janvier 2007

Le 11 janvier 2007, le projet de loi relatif à la « prévention de la délinquance » a été adopté en deuxième lecture au Sénat et devrait être adopté définitivement par les députés début février.
Le collectif anti-délation appelle à une manifestation mardi 23 janvier à 14h place Wilson.
La CNT a déposé un préavis de grève ce jour là.

Ni flic , ni délateur

Le texte déposé en juin dernier par le ministère de l’intérieur a été durci lors des diffrentes lectures et franchit une étape supplémentaire dans l’organisation de la répression, du contrôle, de la délation et de l’atteinte aux libertés individuelles avec notamment la création de nouveaux délits.

Dans les villes de plus de 10000 habitants, le maire se voit attribué des compétences en matière de justice et ses pouvoirs de police sont renforcés. Chargé de la prévention de la délinquance sur sa ville, il sera dans l’obligation de désigner un coordinateur parmi les intervenants auprès des personnes et familles. Cela met fin au secret professionnel puisque les informations données par les personnes seront divulguées aux maires. Ces derniers auront aussi l’obligation de créer un conseil pour le droit et devoirs des familles. Désormais, les parents connaissant des difficultés avec leurs enfants pourront y être convoqués . Un stage de parentalité pourra leur être proposé à leurs frais, les allocations familiales suspendues... On imagine déjà l’efficacité de ces mesures lorsque les enfants verront leurs parents punis !

En matière psychiatrique le maire pourra décider d’une hospitalisation d’office sans avis médical et détenir des informations confidentielles sur les patients. C’est un pas de plus vers la flichiatrie ou le malade sera perçu avant tout comme un délinquant.

Les sénateurs ont aussi élargi les compétences de l’élu municipal en ce qui concerne l’expulsion des gens du voyage.

Sous couvert d’ordre public, le projet permet donc un contrôle total des élus sur la population alors que c’est le contraire qui aurait été une réelle avancée pour lutter contre la délinquance du pouvoir.

Concernant les mineurs, le texte introduit la « présentation immédiate » pour les plus de 16 ans qui n’est autre que la procédure de comparution immédiate appliquée pour les majeurs. Les contrôles judiciaire sont aussi renforcés et auront pour conséquence une augmentation de l’incarcération des mineurs. C’est désormais le répressif qui prime sur l’éducatif et c’est un pas de plus vers l’enfermement.

Les travailleurs du secteur social et du médico-social voient leurs missions réduites à du contrôle. L’éducation nationale devra désormais donner des informations qui permettront par exemple la mise sous tutelle des prestations familiales (communiquer au maire une décision d’expulsion temporaire par exemple). Les enseignants devront aussi intégrer dans les programmes la lutte contre les violences. Les salariés des transports, sur réquisition du parquet pourront subir des prélèvements sanguins « s’ils sont soupçonnés d’usage de stupéfiants »en mettant de côté la médecine du travail et les chsct. Par ailleurs les salariés des transports seront mis à contribution pour aider au contrôle et à la délation avec le développement de systèmes de surveillance.

Ce projet totalitaire touche bien d’autres secteurs et invite chaque individu, chaque professionnel à se méfier de son voisin, de son prof, de son collègue...et à pratiquer la délation plutôt que l’entraide, la solidarité et la fraternité que nous défendons dans l’autogestion.

Continuons d’exiger le retrait de ce projet en étant en grève et manifestant partout en France le mardi 23 janvier 2007, et commençons à préparer collectivement la résistance pour personne ne reste isolé face au pouvoir et à la hiérarchie.