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Réforme du CESEDA :

Le droit des étrangers au karcher.......les sans papiers au charter

jeudi 15 juin 2006

Le projet de réforme du CESEDA (code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) n’a d’autre but que de pointer une nouvelle fois l’immigration comme étant un " problème ". Les enjeux électoralistes à l’approche des élections et la chasse au bulletin de vote d’extrême droite font que l’on désigne tour à tour les jeunes des quartiers, les migrants...en somme les plus pauvres d’entre nous comme responsables de tous les maux de la société. Cela sans naturellement remettre en question la politique de précarisation galopante qui est imposée aux travailleurs depuis tant d’années par les gouvernements de droite comme de gauche.
Partant de vraies difficultés, l’Etat invente de faux probl èmes et tente d’imposer de fausses solutions. Plutôt que de créer de véritables emplois pour les jeunes et les chômeurs, il nous sort le CPE et le CNE. Plutôt que de prendre en compte le malaise social, il met en place un ordre sécuritaire. Plutôt que de mener une véritable politique de l’immigration en régularisant les personnes sans papiers et en ouvrant les frontières, il préfère réformer le CESEDA en lui donnant un bon tour de vis.

Ainsi, on vient nous parler " d’immigration subie " et " d’immigration choisie ". Mais qui la subit ? Qui la choisit ? Pour qui et pourquoi ? C’est bien évidement un gouvernement travaillant en sous main pour le patronat qui va opérer la sélection en triant les soi-disants meilleurs éléments, c’est-à-dire les travailleurs les plus spécialisés et les étudiants les plus prometteurs, susceptibles de répondre aux besoins de main d’oeuvre dans certains domaines et de contribuer au " rayonnement de la France " dans le monde. En bref, un utilitarisme migratoire au service du capitalisme national.
Pour les travailleurs migrants sans papiers, les nouvelles mesures du CESEDA vont rendre leur existence encore plus difficile, encore plus précaire et encore plus insécurisante. Les patrons du bâtiment, du nettoyage, de la restauration..., c’est-à-dire des secteurs non délocalisables, se frottent déjà les mains de voir arriver cette machine à fabriquer des sans papiers. Ces travailleurs seront pris en tenaille entre des patrons qui pourront les exploiter de plus belle et des contrôles policiers intensifiés pour parvenir aux 26000 expulsions annoncées par Sarkozy.

Le projet de réforme du CESEDA, c’est :

 L’utilitarisme migratoire car, afin de répondre aux besoins de main d’oeuvre de l’économie française, le projet de loi prévoit la délivrance de titres de séjour temporaires ultra précaires. Le renouvellement de ces titres de séjour sera conditionné par le renouvellement ou la non rupture du contrat de travail de leur détenteur. C’est la précarisation des travailleurs migrants, mais aussi de tous les travailleurs, avec la volonté ; de nous mettre tous en concurrence les uns avec les autres afin de tirer nos conditions de travail vers le bas.
 La clandestinité à perpétuité pour un grand nombre de personnes sans papiers en raison de la suppression de la possibilité de régularisation après dix ans de présence en France.
 La mort des droits fondamentaux et du respect du droit de vivre en famille avec la mise en place de conditions donnant droit au regroupement familial quasi impossibles à remplir : nécessité de disposer d’un vaste logement et d’un revenu conséquent. De plus, le mariage avec un conjoint français ne donnera plus automatiquement le droit à une carte de séjour : il faudra convaincre le maire qu’il ne s’agit pas d’un mariage blanc et être en possession d’un visa long séjour.
 L’obligation de signer un contrat d’accueil et d’intégration pour les nouveaux arrivants souhaitant s’installer durablement, véritable examen de passage destiné à s’assurer de la bonne assimilation des " valeurs républicaines " bourgeoises et de la bonne maîtrise de la langue française.

Au projet de réforme du CESEDA viennent s’ajouter d’autres menaces :
Notamment, la circulaire du 21 février qui permet à la police d’interpeller les étrangers en situation irrégulière à leur domicile, au sein de locaux associatifs et des services sociaux, dans les centres d’hébergement...caractérise la volonté de l’Etat de donner une chasse sans relâche aux sans papiers. Cette circulaire suscite une vive inquiétude chez les professionnels du social qui risquent de ne plus pouvoir garantir la sécurité des personnes qu’ils accueillent dans leurs structures et de voir débarquer la police à tout bout de champ.
De plus, l’expulsion des enfants sans papiers scolarisés et de leur famille, suspendue provisoirement par Sarkozy face à la mobilisation, va reprendre dès lors que l’année scolaire sera achevée, c’est-à-dire le 30 juin. Des grèves conduites dans plusieurs établissements scolaires et de multiples actions de solidarité dans le cadre de RESF ont réussi localement à faire échouer des reconduites à la frontière.
Allons nous devoir cacher des enfants pour qu’ils échappent à la police ?

Suite au mouvement anti-CPE, Sarkozy a retiré ou assoupli certaines mesures qui rendaient trop évident le lien avec le CPE et le CNE. Après s’être attaqué au droits des salariés des entreprises de moins de 20 employés et aux jeunes, le gouvernement s’attaque à la catégorie de travailleurs les plus précaires : les étrangers. Le CESEDA, ainsi que toutes les menaces qui pèsent sur les migrants, s’inscrit dans une logique globale de précarisation des travailleurs. Il trouve naturellement sa place dans le projet de société que l’on nous prépare, à tous les travailleurs seraient mis toujours plus en concurrence les uns avec les autres, pris entre précarité, flexibilité ; et flicage permanent. Il est donc plus que jamais nécessaire de se mobiliser et d’affirmer notre solidarité internationale pour rejeter en bloc ce projet. La rue a fait reculer le gouvernement sur le CPE, elle doit maintenant le mettre à genou en refusant le CESEDA, le CNE, la LEC et tout ce qui constitue notre précarité. Ripostons ensemble : Jeunes et moins jeunes, chômeurs et retraité ;s, avec et sans papiers. Nous sommes tous concernés !
“Immigration subie ", " immigration choisie " :

Ne subissons plus nos exploiteurs ! Ne choisissons plus nos d écideurs !
Réégularisation de tous les sans papiers

Amnistie pour les émeutiers de 2005, des arrêtéEs de la lutte anti-CPE !

Retrait du CESEDA


LIBERTE DE CIRCULATION