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La rue les a fait reculer

à nous tous maintenant de les faire plier...

jeudi 13 avril 2006

Ils reculent... ? Pas nous !

CNE, loi d’(in)égalité des chances, CESEDA, condamnations des
manifestant(e)s...

Ils ont tout à perdre, nous avons tout à gagner

La rue les a fait reculer, à nous tous maintenant de les faire plier...
En annonçant le retrait du CPE (même si pour garder la face ce retrait pur
et simple est annoncé sous la forme d’un « remplacement » n’ayant aucune
réalité supplémentaire que des dispositifs déjà existants qui
sont encore
et toujours des cadeaux au patronat) le gouvernement a entériné son recul
face à la mobilisation qui dure depuis plus de deux mois des lycéens,
étudiants et salariés. Au delà du CPE, cette annonce est une première
victoire pour le mouvement social dans le bras de fer qui l’opposait aux
classes dirigeantes. Une victoire qui permet après plusieurs années de
reculs, de lois antisociales encaissées, de défaites parfois cuisantes
comme en 2003, de relever la tête, de renouer avec l’action collective et
de redonner espoir pour les luttes sociales à venir. Nous avons en effet
démontré que la grève et l’action directe étaient capable de faire
plier
les plus inflexibles. Cette victoire doit marquer le début d’une nouvelle
période plus offensive pour les luttes.
Bien sûr, le retrait du CPE ne signifie pas une victoire totale, loin de
là... Mais il ne faut pas non plus se cacher que ce retrait, après le bras
de fer de ces derniers mois, signifie un recul, d’autant plus intéressant
qu’il s’agit d’une recul face à la rue, l’action directe, la grève, les
manifestations, les blocages et les occupations. C’est une démonstration
victorieuse que seule la lutte paye et que les choses ne se résoudront pas
par les illusoirs espoirs des isoloirs de 2007.

On ne peut que regretter que les directions syndicales, après avoir
fermement tenu une position unitaire, aient joué leur rôle de partenaire
social en offrant, lors de la dernière semaine, une porte de sortie à un
pouvoir réactionnaire qui utilise la violence et la fermeté contre le
mouvement social. Ceci est d’autant plus dommageable que les étudiants,
lycéens et travailleurs ont su créer un rapport de force sans
précédent
depuis 10 ans, notamment avec deux journées de grève interprofessionnelle
regroupant trois millions de personnes.

Les directions syndicales ont
choisi de rester sur la seule revendication de retrait du CPE alors que
les étudiants, lycéens et de nombreux travailleurs ont élargi celle-ci au
CNE, à la loi sur l’(in)égalité des chances et plus généralement
à la
précarité devenue une norme de la gestion du monde du travail. En effet,
si le CPE est retiré, le CNE est toujours là et surtout la Loi sur
l’(in)égalité des chances contenant des mesures toutes aussi antisociales
que le CPE comme « l’apprentissage junior » (apprentissage dès 14 ans),
l’autorisation du travail de nuit pour les mineurs dés 15 ans ou encore le
contrat de responsabilité parentale. Ces mesures enfoncent encore un peu
plus le clou de "l’école à 2 vitesse", celle des riches et celle des
pauvres.

Rien n’est donc fini, la lutte doit se poursuivre pour faire aboutir les
revendications mais aussi celles propres à l’Education nationale sur la
réforme des ZEP, la pénurie de postes ou encore la préarité dans
notre
secteur.

C’est pour cela que la CNT-FTE maintient son appel à la grève et
à se joindre à la journée nationale du 11 avril appelée par la
coordination nationale étudiante. Enfin, nous réaffirmons notre soutien à
toutes les personnes interpellées durant ce mouvement, et demandons
l’arrêt de toutes les poursuites en cours ainsi que l’amnistie de toutes
les personnes actuellement incarcérées. En espérant que la victoire contre
le CPE soit porteuse d’autres luttes et d’autres victoires à venir pour
construire un autre futur.

Rien n’est fini mais tout peut commencer !

Le secrétariat fédéral de la CNT-FTE