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contre le projet de loi de « prévention de la délinquance » :

la CNT appelle à la grève et à manifester mercredi 22 mars

lundi 20 mars 2006

Paris, le 20 mars 2006 :

Le projet de "loi de prévention de la délinquance" qui doit être présenté fin mars au Parlement, s’appuie sur le rapport Bénisti, sur un texte que Nicolas Sarkosy a remis au premier ministre courant décembre 2005 et sur le dernier rapport de l’INSERM intitulé « Troubles des conduites chez l’enfant et l’adolescent » qui a donné lieu à la pétition "Pas de zéro de conduite pour les 0-3 ans" qui a receuilli à ce jour plus de 100 000 signatures.
D’ores et déjà, en créant par décret, le 17 janvier 2006, un Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de légiférer en matière de « prévention de la délinquance ».

Dans le même temps, depuis le 16 mars 2006, les parlementaires discutent d’une réforme de la protection de l’enfance. Cette réforme vise à faire de chaque salarié du secteur social, médico-social et de l’Education des agents du contrôle social. Elles préconisent notamment la suppression du secret professionnel au profit « du secret partagé » : les informations concernant les usagers de ces services publics (écoles, PMI, ASE, CAF etc...) seront désormais partagées avec le maire qui deviendra le pilote de la politique de prévention de la délinquance sur sa commune, notamment dans le cadre des CLSPD (Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance) et avec la création d’un « conseil pour les droits et devoirs des familles". Le maire sera considéré comme un professionnel de la "prévention".

Ce dispositif sera accompagné de mesures incitatives au renforcement de la vidéo surveillance et d’une étroite collaboration des services de la CAF. Le projet prévoit aussi la création d’internats d’excellence. En matière judiciaire il préconise l’instauration de sanctions pénales dès l’âge de 10 ans, l’obligation de formation pour tous les détenus et le rétablissement d’une responsablité pénale collective pour des actes graves (retour de la loi anti-casseurs).

Après le mouvement lycéen de 2005, les révoltes dans les banlieues à l’automne dernier et aujourd’hui, le mouvement étudiant, on conçoit aisément que les jeunes soient la cible privélégiée de ce vaste projet de criminalisation de la jeunesse et de la pauvreté.

Dans la continuité de la lutte contre la "loi pour l’égalité des chances", le CPE et le CNE et pour empêcher la mise en place de ces projets sécuritaires, la CNT, avec "le Collectif National Unitaire Contre la Délation",
appelle les salariés, les étudiants, les lycéens, les chômeurs, les précaires et les sans papiers
à la mobilisation et à la grève le mercredi 22 mars 2006.