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Education : en grève le 24/11 et après !

jeudi 24 novembre 2005

La FTE - CNT a décidé de se joindre au mouvement de grève du 24/11/05, dans l’Education Nationale en l’élargissant à l’ensemble des personnels du 1er degré à l’université. En effet, dans le contexte d’explosion sociale généralisée, il nous paraissait impossible de se limiter à un appel sectoriel dans le 2nd degré sur la revendication catégorielle des remplacements De Robien aussi juste soit-elle.


La révolte des jeunes issus des classes populaires, fruit d’une importante dégradation sociale orchestrée par les gouvernements successifs, et concentrée dans les banlieues, depuis de nombreuses années, a été de nouveau l’occasion pour le gouvernement de poursuivre dans la surenchère sécuritaire et la casse sociale.


Les déclarations de Villepin sur l’école, au lieu d’être porteuses d’espoir pour les jeunes, deviennent un prétexte pour appliquer les aspects les plus rétrogrades de la loi Fillon, déjà unanimement rejetée par l’ensemble de la communauté éducative. En souhaitant instaurer l’apprentissage dès 14 ans, le gouvernement veut revenir sur l’obligation de scolarisation de tous les jeunes jusqu’à 16 ans, ceci s’accompagnant inévitablement de la fin du collège unique et de la casse du code du travail qui interdit l’emploi de jeunes de moins de 16 ans. Le collège unique, loin de bénéficier des moyens à la hauteur de ses projets, a l’ambition de tenter d’enrayer le déterminisme social et de faire accéder tous les jeunes à un même niveau de culture.


Les crédits de l’enseignement scolaire pour 2006 ont étés votés dans la nuit du 14 au 15/11. Les députés, compte tenu de la situation en banlieue ont mis de côté l’amendement qui diminuait ce budget de 80 millions. Par contre, les crédits de l’EN (sans être augmentés) vont être redistribués différemment pour donner l’impression que l’Etat se donne les moyens de gérer la crise actuelle... Ainsi, les dépenses "personnel du second degré" vont être réduites de 40 millions ! Cet argent sera redistribué pour financer : les bourses au mérite (qui créeront encore plus de cassure entre les jeunes des classes populaires), l’embauche d’assistants pédagogiques en ZEP, l’aide aux associations travaillant dans les quartiers sensibles. Certes il était temps que le gouvernement songe à rattraper les effets désastreux des coupes budgétaires de ces dernières années. Par contre il est inadmissible que cela se fasse à moyens constants et au prix de nouvelles suppressions de postes d’enseignant-e-s ou d’un gel des salaires après 5 années d’austérité.


De plus cette journée se place dans un contexte de lutte que ce soit par de nombreuses grèves dans le secteur privé depuis septembre ou de défense des services publics, dont les populations défavorisées sont les premières bénéficiaires, avec les mobilisations des travailleurs-euses d’EDF et de la SNCF. En effet les privatisations touchent tous les secteurs, que ce soit des prémices (comme à la SNCF, EDF, RTM) ou des aboutissements (SNCM).


La CNT-FTE est résolument contre les remplacements De Robien et milite activement dans ses sections contre son application au sein de nos établissements. Mais l’exacerbation actuelle de la question sociale impose d’élargir le cadre de cette journée de grève. Celle-ci peut-être une étape dans la création d’une lutte interprofessionnelle sur les thématiques qui nous unissent : précarité, emploi, salaires et conditions de vie, défense des services publics. Ensemble, il est temps d’apporter une réponse à la hauteur des attaques que nous subissons. En ce sens la CNT-FTE a déposé un préavis de grève reconductible à partir du jeudi 24 novembre pour l’ensemble des personnels de l’Education Nationale.


Fédération des Travailleurs-euses de l’Education - CNT