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La CNT, c’est quoi ? Notre 4 pages maison !

jeudi 6 août 2020, par cnt31

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Introduction

La Confédération Nationale du Travail (CNT) est une confédération de syndicats fondée en 1946. Héritière de la CNT anarcho-syndicaliste espagnole en exil et de la CGT-SR (syndicaliste révolutionnaire) française, elle rassemble aujourd’hui plus de 80 syndicats et 9 fédérations nationales d’Industrie (Éducation, Construction, PTT, Métallurgie, Territoriaux, Agriculture…).

Pourquoi se syndiquer ?

Parce que, en tant que travailleur∙euse·s, s’organiser pour défendre collectivement nos intérêts moraux et matériels est une nécessité. Face aux injustices et aux oppressions ; face à nos patrons, à nos hiérarchies et aux administrations (CAF, Pôle Emploi, MSA…) ; face au système judiciaire et policier, le syndicat c’est se rassembler pour se renforcer là où les oppresseurs nous veulent isolé∙e∙s et dociles. Parce que le syndicat a le mérite d’être un outil complet qui englobe à la fois le champ économique, politique, social et culturel. Parce que le syndicat offre une structure solide sur laquelle s’appuyer afin de lutter au quotidien ­ pour défendre nos droits et en conquérir de nouveau ­ et tenter, demain, de réorganiser la société. Parce que le syndicat, émanation directe des travailleur∙euses, remet en cause le rôle dirigeant des partis politiques au sein du mouvement social. Parce que face à l’urgence sociale et climatique, il est grand temps de s’organiser pour construire un autre futur.

Qui peut adhérer à la CNT ?

L’adhésion à la CNT se fait sur la base de l’appartenance de classe : à l’exception des forces répressives, tout∙e travailleur∙euse, salarié∙e ou au chômage, en formation ou àla retraite peut s’affilier au syndicat, indépendamment de sa nationalité, de ses idées politiques ou de ses croyances religieuses. Il suffit de s’engager à respecter les principes et objectifs de la CNT et les décisions prises en assemblée. Les travailleur∙euses indépendant∙e∙s n’employant pas de salarié∙e sont aussi les bienvenus à la CNT.

Notre pratique syndicale

Contre la cogestion : lutte des classes

Dans la tête de beaucoup de gens, le syndicalisme rime malheureusement avec trahison, collaboration, pantouflage… Pour la CNT, le rôle du syndicalisme n’est pas d’accompagner les contre-réformes ou de cogérer la misère. Les intérêts des prolétaires et des capitalistes étant incompatibles nous ne serons jamais les partenaires sociaux des exploiteurs ! Afin de garantir notre indépendance vis à vis de l’État et du patronat, nous refusons leurs subventions.

Contre les corporatismes : inter-professionnalisme

Les plus belles de nos conquêtes sont celles qui profitent à toutes et tous ! Le corporatisme pousse chaque groupe de prolétaires (de telle catégorie, telle entreprise, tel métier, tel statut…) à s’enfermer dans la défense de ses intérêts particuliers à court terme sans se soucier des droits collectifs. Le corporatisme, en nous divisant, fait le jeu de l’État et du patronat, et à la fin on est tou·te·s perdant·e·s ! À la CNT, une de nos forces, c’est justement d’être tou·te·s solidaires, peu importe nos catégories, métiers, ou branches respectives !

Contre la délégation : action directe

Les oppresseurs ne se laissent pas convaincre par de belles paroles. Ils ne comprennent qu’un langage : celui du rapport de force ! L’action directe, c’est le fait d’agir directement par nous-mêmes et pour nous-mêmes, sans intermédiaire. Si nous ne voulons plus nous sentir trahis ou déçus par les « sauveurs » : ne déléguons pas nos colères et nos combats et sauvons nous nous-mêmes ! L’action directe peut prendre une multitude de forme : action juridique, grève, blocage, boycott, sabotage, piquet… soyons imaginatifs·ves et déterminé·e·s dans nos tactiques !

Contre la passivité : entraide

Il est dans l’air du temps de batailler les un·e·s contres les autres pour réussir chacun·e pour soi… mais les bonnes places sont rares et les sales places, elles, sont toujours plus nombreuses. Face à la cruauté capitaliste il n’y a qu’une réponse viable : l’entraide. Tou·te·s pour chacun·e et chacun·e pour tou·te·s ! Défendre l’entraide, c’est aussi rejeter le syndicalisme de service qui déresponsabilise et rend passif : à la CNT, il n’y a pas de syndicaliste professionnel·le qui gère tout à la place des premier·e·s concerné·e·s. Pour que le syndicat soit utile à tou·te·s, chacun·e doit essayer d’y participer, en fonction de ses moyens et disponibilités.

Contre les chefs : autogestion

À la CNT, ni chefs, ni permanents syndicaux ! Notre fonctionnement correspond à la manière dont nous pensons que la société, dans son ensemble, peut être gérée : décisions par la base en assemblée, mandats impératifs et révocables, rotation des tâches… Ce n’est pas toujours facile, mais ça s’apprend par la pratique. Défendre l’autogestion, c’est aussi défendre l’auto-organisation des luttes faces aux bureaucrates et récupérateurs de tout poil.

Contre le centralisme : fédéralisme

S’organiser en confédération nationale ou en fédération nationale de branche d’Industrie permet d’élargir la solidarité, de coordonner nos efforts et de mutualiser nos expériences. Mais à la CNT pas de direction centrale qui impose aux différents syndicats la marche à suivre. Nos syndicats sont associés sur la base d’un accord librement consenti, d’égal à égal. Dans le respect du pacte confédéral, chaque syndicat, chaque fédération… garde donc son autonomie au sein de la CNT.

Contre l’Hétéropatriarcat : féminisme et luttes LGBTQI+*

* lesbienne, gay, bisexuelle, trans, queer, intersexe

L’Hétéropatriarcat est une structure sociale dans lequel le genre masculin et l’hétérosexualité dominent les autres genres et orientations sexuelles. Les attaques sont nombreuses et inacceptables : violences sexuelles, physiques et verbales, harcèlements, discriminations, exploitations domestiques, précarités, inégalités de salaires… Sur nos lieux de travail et de vie, dans l’espace public ou au sein même de nos syndicats, le syndicalisme doit jouer son rôle dans la riposte féministe et LGBTQI+ !

Contre la suprématie blanche : anti-racisme

Le système raciste, fruit du colonialisme et du nationalisme, gangrène en profondeur nos sociétés : violences physiques et enfermements, discriminations, verbales, surexploitation, ghettoïsation, expulsions, brutalités policières… Le pire c’est que les non-blanc·he·s qui en subissent les frais sont utilisé·e·s par la bourgeoisie comme bouc-émissaires responsables de tous les maux. De cette manière, les possédants se protègent des colères populaires, en divisant celles et ceux qui pourraient s’unir. Que ce soit sur les lieux de travail ou en dehors, la lutte antiraciste est pour la CNT un combat syndical à part entière.

Contre le repli nationaliste : internationalisme

Dans un contexte de mondialisation accrue du capitalisme et de montée des extrêmes droites, la solidarité et la coordination syndicale internationale sont incontournables. Face à la bourgeoisie, le seul rempart qui vaille est notre solidarité de classe de tou·te·s les exploité·e·s, par delà les frontières et les États qui nous divisent. La CNT, notamment par l’intermédiaire de son secrétariat international, appuie les différentes luttes sociales, anti-coloniales et anti-impérialistes dans le monde.

Contre ce monde invivable : révolution

Répondre aux aspirations immédiates et aux problèmes de la vie quotidienne est, pour nous, fondamental. Mais nous ne voulons pas nous enfermer dans une routine syndicale sans horizon émancipateur. La libération des travailleur·euse·s et la préservation de nos écosystèmes impliquent une transformation totale de la société actuelle. Nous articulons donc la recherche de petites victoires immédiates avec une perspective de rupture révolutionnaire. La grève générale expropriatrice ne se décrète pas : elle se construit dès maintenant, dans l’organisation pragmatique et patiente de notre classe.

Un autre futur : le communisme libertaire

Nous savons ce que nous voulons. Nous voulons une société débarrassée du capitalisme et de l’État, du racisme et du patriarcat. Le projet de société que propose la CNT, le communisme libertaire, s’appuie sur l’expérience concrète, hier comme aujourd’hui, des travailleur∙euse·s en lutte, en période révolutionnaire ou non : auto­-organisation en syndicat, usines récupérées et autogérées, communes libres, conseils ouvriers, collectivités agraires, municipalités zapatistes…

  • Par communisme, nous entendons mise en commun de ce qui est aujourd’hui monopolisé par quelques­-uns : les moyens de production, une société où les richesses seraient réparties en fonction des besoins de chacune et chacun.
  • Par libertaire, nous entendons une société se donnant pour objectif et pour condition l’émancipation des individus. Une société où la population, ne serait plus gouvernée, mais exercerait elle­-même le pouvoir, par une démocratie directe, communale et fédéraliste.

Une écologie sociale

Pour la CNT, il est vital que le syndicalisme prenne pleinement part au combat écologiste. Réchauffement climatique, pollution indust­rielle et nucléaire, empoisonnement des travailleur∙euse·s et consommateur∙rice·s, épui­sement des ressources, disparition d’espèces, produc­tivisme… : la planète que façonne les capitalistes est invivable. Et face à la crise écologique se sont les classes populaires du monde entier qui sont en première ligne. Les gouvernants, eux, se saisissent hypocritement de l’écologie pour justifier des mesures anti­-sociales et culpabilisatrices à notre encontre. À l’opposé de cette imposture, nous pensons que pour pouvoir changer réellement nos modes de vie, il faudra nous réapproprier collectivement les moyens de production et de transport. Combat écologique et combat social sont indissociables.

Adhérer à la CNT concrètement ?

L’activité et le bon fonctionnement d’un syndicat autogestionnaire dépend de l’implication de ses adhérent∙e∙s. Pour cette raison, l’assemblée syndicale (souvent mensuelle) est un moment important. L’engagement syndical peut prendre une multitude de formes. Cela dépend de ses disponibilités, de ses savoir­ faire et de ses envies. Adhérer c’est, dans tous les cas, cotiser, car sans trésorerie, nous ne pouvons pas fonctionner, ni créer de caisse de solidarité, ni aider un∙e camarade en procès. Adhérer à la CNT ça peut être s’auto-former collectivement et individuellement sur nos droits pour les faire respecter. Ça peut être animer une section syndicale, diffuser, afficher des tracts, aller à une manif, préparer une action, accompagner un∙e camarade à un entretien, ou informer le syndicat sur ce qui se passe dans son entreprise, son quartier… ça peut être prendre un mandat, tenir des permanences, écrire ou maquetter des textes, organiser un repas public, une projection, un débat ou un atelier… Et ça peut être plein d’autres choses car, et c’est fondamental, notre syndicat est ce qu’en font ses adhérent∙e∙s.

Annexe : Pourquoi avoir produit ce 4 pages ?

L’union départementale CNT de Haute-Garonne a réalisé un nouveau dépliant de 4 pages afin d’expliquer succinctement, aux personnes ne nous connaissant pas, qui nous sommes et comment nous fonctionnons. Il existait déjà d’autres documents présentant la CNT en 4 pages faisant la part belle à l’histoire de la CNT. Notre histoire est intéressante mais vu le format réduit, nous ne trouvions pas que ces documents atteignaient le but désiré.