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Manifestation contre la loi travail jeudi 23 juin 12h

mardi 21 juin 2016, par Maïlys

Depuis 3 mois nous luttons contre la loi El-khomri et pour son retrait. Cette lutte est l’occasion de redynamiser les forces collectives contre l’exploitation. C’est aussi l’occasion de découvrir de nouvelles formes de lutte, ou de mettre à jour les anciennes, dans un contexte inédit. Pour certain-es c’est même l’occasion de découvrir la lutte tout court. L’imagination est au travail ainsi que l’expérimentation par l’action. C’est l’occasion d’oser franchir le pas. La nécessité de s’organiser sur une base de lutte de classe (re)devient une évidence. Et pourquoi pas sans laisser décider quelqu’un d’autre à notre place ?

La loi El-khomri, si par sa radicalité patronale dans la casse des acquis sociaux, mérite de bloquer le pays pour l’empêcher de passer, elle focalise aussi des tensions, des colères, des révoltes, des raz-le-bols, qui existent depuis plus longtemps et qui vont au-delà du code du travail. Nous luttons contre la loi El-khomri mais aussi contre son monde. Un monde où travailler consiste à perdre sa vie à la gagner. Un monde où le travail permet à une minorité de s’enrichir en exploitant la majorité. Un monde ou l’on n’est plus travailleurs ou travailleuses mais employé-es (à quoi au fait ?) Un monde où ne pas travailler consiste à vivre dans la misère. Un monde où le travail n’a plus de sens, si ce n’est celui d’essayer de survivre. Un monde qui cache cette exploitation et les inégalités qu’elle génère, derrière le masque de la république et de la démocratie (représentative). Un monde qui se révèle à visage découvert quand l’État réprime ceux et celles ne se soumettant pas et contrôle les autres. L’État d’urgence, sous des prétextes fallacieux, permet de renforcer cette répression et d’habituer les masses au renforcement du contrôle social. Cela devient évident quand il est utilisé contre des syndicalistes et des manifestants.

La lutte contre la loi travail par les actions et les réflexions qu’elle génère doit devenir la lutte contre la loi du Travail. La grève est un moyen de bloquer le système mais c’est aussi un moyen de se libérer de la servitude du travail et de prendre le temps d’agir et de réfléchir pour donner collectivement du sens à notre vie. Même si nous sommes sans travail (chômeur-euses, retraité-es, étudiant-es…) nous sommes soumis à la loi du travail mais les manifs, actions, réunions, sont des temps qui permettent de s’unir pour s’en libérer. Ces moments d’actions et de réflexions collectives sont salutaires face à l’isolement et l’individualisme libéral qui se répand au travail comme ailleurs.

Nous devons donc être solidaires, dans des actions communes contre la loi [du] travail et son monde capitaliste, et être solidaire face à la répression qui vise à empêcher toute contestation. Il est nécessaire d’organiser collectivement le soutien (juridique, financier, politique…) aux victimes de la répression policière et judiciaire. Exigeons le retrait de la loi El-khomri, mais aussi des poursuites judiciaires et la relaxe des condamné-es.