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[sam.22 janvier] Manif de défense du droit à l’avortement

jeudi 20 janvier 2005

Le COFELITO (coll. féministe libertaire toulousain) vous invite à le rejoindre à la manif pour le droit de choisir le 22 janvier à 14h - Place du Capitole à Toulouse

Pour pouvoir avorter, avortons les pouvoirs

En 1974, après des décennies de luttes, les femmes obtiennent enfin une loi dépénalisant l’IVG. Avant cette date une femme par jour mourait des suites d’un avortement sous les yeux de l’Etat français indifférent à leur sort. Cette loi fut un premier pas indispensable au droit des femmes à disposer de leur corps. Elle était malgré tout une loi à minima qui restreignait l’exercice du droit à l’avortement.

Des modifications à cette loi (14 semaines d’aménorrhée, suppression de l’entretien pré-IVG) qui s’avéraient indispensables ont été apportées en 2001, et ont évité à des milliers de femmes d’aller avorter à l’étranger.

Mais ce que la loi prétend, elle ne s’en est jamais donné les moyens. L’absence d’une réelle volonté politique manque pour permettre aux femmes d’avorter dans des conditions satisfaisantes. Peu de centres d’orthogénies ont été créés, les hôpitaux publics n’ont pas les fonds suffisants pour répondre rapidement aux demandes des femmes. De moins en moins de médecins acceptent de pratiquer les IVG. Cet acte médical est moins rémunéré que les autres et fait encore l’objet de refus moral parce qu’il n’est toujours pas considéré comme un acte médical ordinaire. Les femmes qui ont décidé d’avorter sont encore soumises aux pressions du personnel hospitalier (médecins, infirmiers, psychologues...).

Madame Eglise et monsieur Etat ont un enfant. Comment s’appelle-t-il ? Patriarcat.

Aujourd’hui 30 ans après la loi Veil, cet acquis qui parait intouchable pour des générations de femmes, est encore et toujours contesté et fragilisé. Il y a toujours eu des obscurantistes pour remettre en cause ce droit des femmes.

Mais les liens affichés de nos gouvernants, de droite comme de gauche, avec les institutions religieuses et le maintien des politiques natalistes ravivent l’ordre moral et vont à l’encontre de l’émancipation des individus et, en particulier, des femmes. Dans un contexte où les valeurs religieuses reviennent en force, les représentations traditionnelles des femmes persistent : une femme n’est accomplie que quand elle est mère. L’Etat ne diffuse pas moins cette idéologie patriarcale à travers ses politiques sociales actuelles, politiques sociales qui favorisent financièrement la garde à domicile des enfants, les services d’aides à la personne, précarisation des femmes via le temps partiel. Tant que cette idée perdurera, l’IVG sera toujours menacée par certain-e-s et les femmes culpabilisées par le plus grand nombre.

Au-delà d’une idéologie moraliste sur l’IVG, c’est une vision conservatrice qui perdure sur La famille dans les législations actuelles. Hétérosexuelle, bi-parentale, bi-active, avec des emplois stables, et deux enfants reste le modèle envisagé et ciblées par les politiques sociales. Célibataire, lesbiennes, gays, transsexuels, transgenre ne se voient pas reconnaître le droit « d’élever » un enfant.

Madame Eglise et monsieur Etat ont annoncé leur divorce depuis 100 ans mais couchent toujours ensemble ! 100 ans de séparation Eglise Etat ?

Que dire d’un Etat qui se prétend Laïc alors même qu’il finance et soutient la visite régulière du Pape, les écoles privées catholiques, met en place « le conseil français du culte musulman »... consulte plus aisément les associations familiales catholiques que les associations féministes ou gay et lesbiennes. Ces engagements qui sont loin d’appliquer une réelle laïcité (n’est-ce pas Sarkozy), sont autant le fait de la gauche que de la droite. Les gouvernements et les religions imposent leur morale en prétendant défendre la vie. Il se trouve que ce sont les mêmes qui font preuve du plus grand mépris pour la vie en organisant les guerres, souvent d’origine religieuses, et la misère sociale. Ces deux fléaux humains les disqualifient définitivement pour nous donner des leçons de respect de la vie.

Droit à l’IVG, corps libérés !

Le droit à l’IVG est depuis toujours soumis à la censure moraliste des gouvernant-e-s et à l’interprétation (arbitraire) du pouvoir médical. Alors que pour nous cette question relève d’une dimension humaine et philosophique : la libre disposition de son corps et de sa vie. Tant que le fœtus n’est pas viable et que la santé de la femme n’est pas en danger, l’IVG doit être garantie. C’est à chaque femme de choisir si elle adopte ou non le fœtus en gestation et si elle souhaite générer un individu. Défendre la vie, c’est d’abord défendre la vie des femmes qui n’ont pas choisi d’engendrer. Une vie n’existe que lorsqu’elle a été socialement adoptée, lorsqu’un ou plusieurs individus l’ont singulièrement reconnus.

Nous devons exiger :

Une réelle information sur les moyens de contraception et l’IVG

Développement des recherches sur lac ontraception masculine et poursuites des recherches sur la contraception féminine

Accès gratuit aux moyens de contraception,

Informations sur les sexualités à l’Ecole, Collèges, Lycées

Education à la contraception pour les filles et les garçons

PS:Rendez-vous à 14h, place du Capitole à Toulouse