Tract pour le 1er mai 2008

, par cnt09

Que le 1er mai ne soit plus la fête de l’aliénation !

Avec le développement des idées sociales démocrates, le syndicalisme se limite peu à peu aux revendications corporatistes et se borne à définir le prix de la marchandise-travail. Le syndicalisme oeuvre alors à la paix sociale en obtenant quelques compensations salariales et sociales en échange de notre soumission totale à l’obligation de travailler-consommer.

Si les « avancées sociales » ne sont pas des moyens pour renforcer notre capacité de lutte pour mettre fin à un système foncièrement inique, elles ne peuvent que nous conduire à plus de soumission, d’asservissement et finalement à une dégradation des conditions de vie. Le refus global du capitalisme apparaît comme la seule
issue. Reprenons la maîtrise de notre vie, la maîtrise de notre temps.

La CNT est un syndicat, nous sommes amenés à réagir et lutter ponctuellement sur des sujets d’actualité, à défendre les droits de salariés... Mais nous nous regroupons autour d’un projet de société révolutionnaire, et revendiquons nos utopies.

"La politique révolutionnaire a donc pour contenu la totalité des problèmes de la société. Elle a pour forme une pratique expérimentale de la vie libre à travers la lutte organisée contre l’ordre capitaliste. Le mouvement révolutionnaire doit ainsi devenir lui-même un mouvement expérimental. Dès à présent, là où il existe, il doit développer et résoudre aussi profondément que possible les problèmes d’une microsociété révolutionnaire. Cette politique complète culmine dans le moment de l’action révolutionnaire, quand les masses interviennent brusquement pour faire l’histoire, et découvrent aussi leur action comme expérience directe et comme fête. Elles entreprennent alors une construction consciente et collective de la vie quotidienne qui, un jour, ne sera plus arrêtée par rien."
Le 20 juillet 1960
P. Canjuers (Socialisme ou barbarie) et G.-E. Debord (Internationale situationniste)

En 1902, la CGT fait les 5 propositions suivantes : [1]
 travail libre sans contrainte, sans salaire d’aucune sorte,
 consommation libre suivant les goûts et les besoins,
 suppression absolue de la théorie de la valeur,
 l’échange établi suivant les besoins,
 la Bourse du Travail, centre de l’activité et de la vie humaine

En 2007, la CGT écrit du travail : [2]
 Il est producteur de richesses et de lien social
 Le valoriser est un vecteur de bien-être et de liberté
 Il permet aux êtres humains de faire la société,
de vivre et de produire ensemble

Quand les ouvriers ont commencé à s’organiser en syndicats, ils ont bien sûr réclamé que le temps de travail baisse et que les salaires augmentent, mais ils ont aussi brisé les machines et ont fait vivre une réelle solidarité entre eux. Dans les bourses du travail, les ouvriers et leur famille ont trouvé et partagé du travail, de la formation, de l’aide juridique, des soins, de la culture (ouvrière !)...
C’est l’ensemble de leur vie que la classe ouvrière a pris en main pour la transformer.

"Le fait de pouvoir élire librement des maîtres ne supprime ni les maîtres ni les esclaves."
H Marcuse

1968 : Il est douloureux de subir les chefs, il est encore plus bête de les choisir.
2008 : « La représentativité reconnue à une organisation syndicale catégorielle affiliée à une confédération syndicale catégorielle au titre des salariés qu’elle a statutairement vocation à représenter, lui confère le droit de négocier toute disposition applicable à cette catégorie de salariés. »
Position commune du 9 avril 2008 sur la représentativité, le développement du
dialogue social et le financement du syndicalisme (MEDEF, CFDT, CGPME,
CFE-CGC, UPA , CFTC, CGT-FO, CGT)

La CNT c’est quoi ?

Un syndicat ! Parce que cette forme d’organisation englobe à la fois le champ économique, politique, social et culturel. Parce
qu’elle est directement issue du peuple et qu’elle représente ses intérêts.
De combat ! Parce que les intérêts des travailleurs s’opposent radicalement aux intérêts du capitalisme. Parce que ce n’est que
par l’action et la mobilisation que les grandes avancées sociales ont été arrachées.
Autogestionnaire ! Parce que les décisions doivent être prises à la base. Parce que nous appelons à l’auto-organisation des
luttes.
Solidaire ! Parce que les hiérarchies (salaires, fonctions, statuts) s’opposent à une société égalitaire et autogérée.
Anticapitaliste ! Parce que nous fabriquons toutes les marchandises et assurons tous les services, nous devons les orienter
pour le bien de toute la collectivité et non pour l’ambition démesurée de quelques uns.
C’est pourquoi nous pensons que le syndicalisme doit être porteur d’un projet de société. Un projet révolutionnaire.

PUISQUE PERSONNE NE TRAVAILLE À TA PLACE, QUE PERSONNE NE DÉCIDE À TA PLACE.

Notes

[1Tiré du compte-rendu du congrès confédéral de Montpellier, Cité par Maxime Leroy, in "La Coutume ouvrière"

[2Diaporama édité par la CGT « Conquérir un nouveau statut du travail salarié »