Les Alternatifs, La Confédération Nationale du Travail (CNT), la Fédération Anarchiste (FA) et l’Union syndicale Solidaires se sont associés pour célèbrer Mai 68 en Ardèche méridionale et ont le plaisir de vous inviter les 22 et 31 mai :

- Jeudi 22 mai à 20h30

CINEMA LE NAVIRE à AUBENAS

« Mai 68 : 10 semaines qui ébranlèrent la France.

La danse du pouvoir » de Patrick ROTMAN

PROJECTION-DEBAT

- Samedi 31 mai, à partir de 14h

AU DOMAINE DU PRADEL

(à Mirabel, entre Le Teil et Aubenas)

Débat avec Jacques Sérièys, co-fondateur du groupe Le Pavé en 1967. Il a colaboré au livre "La France des années 68" paru aux éditions Syllepse,

projections de films et divers témoignages….

Casse-croute tiré du sac….. Musique……..

Nous vous invitons à venir débattre autour de ce Mai 68 de luttes sociales, tous les témoignages seront les bienvenus.


Mai 68, c’est aussi et surtout………

Non, mai 68 n’était pas qu’une révolte de la jeunesse, qu’une révolution des mœurs comme d’aucuns voudraient nous le faire croire. Sans vouloir passer sous silence cette vision des « évènements » de 68, nous – organisations syndicales, politiques ou spécifiques – tenons à rappeler que mai 68 à aussi et surtout été synonyme de luttes sociales :

Déjà, en février 67, 3200 ouvriers de la Rhodiaceta de Besançon étaient en grève.

Déjà, en Septembre 67, des grèves éclatent au Mans (avec les CRS qui encerclent la ville) ou à Mulhouse (avec les manifestants qui attaquent la préfecture).

Déjà, en janvier 68, 4800 ouvriers de l’usine Saviem de Caen sont en grève, rapidement rejoints par les travailleurs de l’ensemble des industries de la métallurgie.

Il faut savoir qu’en 68, la France détient dans la CEE le record des plus bas salaires, le record de la durée de travail hebdomadaire la plus élevée (jusqu’à 52h) et enfin le record de la plus forte imposition.

En outre, depuis 67, le gouvernement Pompidou rédige des ordonnances et prépare des attaques contre la Sécu et l’Emploi. Mesures qui avaient entraîné des millions de travailleurs à se mobiliser le 13 décembre 67 pour une journée d’action.

Certes les « évènements » de 68 ont débuté à Nanterre, puis au Quartier Latin ; mais bien vite les travailleurs ont rejoint le mouvement de contestation afin d’obtenir par la lutte ce que ni les élections, ni les négociations ne présageaient. Le 13 mai 68, c’est près d’un million d’étudiants et de travailleurs qui manifeste

A Paris alors que des millions de travailleurs sont en grève dans le reste du pays à l’appel des syndicats. Cette grève d’un jour devait pousser les grandes centrales syndicales à lancer une action « radicale »… Une pétition…

« C’est une révolte ? –Non, Général, c’est une révolution… »

Devant la frilosité des directions syndicales des grèves éclatent un peu partout :

Sud aviation (Nantes) est occupé dès le 14 mai avec séquestration de la direction et de ses sbires. Le 15, c’est Renault Cléon, le 16, Renault Billancourt…

La France comptait environ 15 millions de travailleurs : 10 millions se mettront en grève, 4 le seront pendant 3 millions semaines, 2 millions le seront pendant un mois malgré l’opposition des réactionnaires de tous bords.

Cette grève générale spontanée ne suivait aucune consigne mais fut vite récupérée par les grandes centrales syndicales pour appeler à des négociations : Le 27 mai gouvernement, patronat et syndicats engagent des pourparlers qu’on allait à tort qualifier « d’accords de Grenelle » puisqu’ils ne furent jamais signés mais « poussés à l’acceptation » par les directions syndicales malgré le refus de la base (G.Séguy secrétaire général de la CGT est accueilli par les grévistes de Renault, surnommée la citadelle ouvrière , aux cris de : Ne signez pas !!). Finalement ce sont des négociations branche par branche, basées sur le protocole de Grenelle :

Augmentation du SMIG de 35%, des salaires de 10%, réduction de 1h du temps de travail, 50% des jours de grève payés et diminution du ticket modérateur de la Sécu.

Voilà le mai 68 que nous souhaitons rappeler au bon souvenir des travailleurs mais aussi des dirigeants politiques, économiques ou syndicaux. Il ne nous semble pas inutile de souligner qu’un pouvoir capable d’envoyer les CRS et l’Armée face aux mineurs en grève en 1948, les réquisitionner en 63 devait lâcher du lest 20 ou 5 ans plus tard face à la détermination des travailleurs.

Nous vous invitons à venir débattre autour de ce Mai 68 de luttes sociales, tous les témoignages seront les bienvenus