VOTEZ UTILE ... VOTEZ LA GREVE

Il y en a un qui, il n’y a pas si longtemps, se vantait, qu’aujourd’hui, les grèves, on ne les voit plus. Les médias aux ordres ont largement minimisé l’impact de cette journée de mobilisation, la réduisant même parfois à une seule opposition au service minimum. Et, pourtant, écoles fermées, lycées et collèges fonctionnant au ralenti, cortèges de manifestant-e-s denses n’ont pas pu échapper à tout regard un peu curieux.

La manifestation de Grenoble a rassemblé plusieurs milliers de personnes de la maternelle à l’université. Les taux de grévistes sont plus élevés que lors des grèves-ballons précédentes. Il faudrait être aveugle pour ne pas y voir une chance d’endiguer le processus de démolition. Les Italien-ne-s l’ont bien compris, qui se sont engagés dans un mouvement massif, de la maternelle à l’université, contre les mêmes réformes.

La riposte doit être à la hauteur de l’attaque. Défiler sagement ne sert à rien si nous ne construisons pas le mouvement, si nous ne lui donnons pas un sens collectif. Jeudi, partout en France, se sont tenues des AG regroupant plusieurs centaines de salarié-e-s de l’éduc qui ont souvent fait le choix de reconduire la grève dès le 27. Ces A.G. appellent à refuser dès maintenant l’application des réformes réactionnaires (arrêt de l’aide personnalisée et individualisée tant que les postes RASED ne seront pas réaffectés, refus des heures de soutien dans le 1° degré). Des rencontres et débats avec les personnels, les parents d’élèves, type « nuit des écoles » sont envisagées. L’organisation de manifestations régionales hors temps scolaire associant personnels de l’éducation, parents d’élèves... , et une grève inter-catégorielle faisant la jonction avec d’autres secteurs en lutte sont demandées.

En Isère, nous devons aussi nous saisir de cet espace de débat et de décisions collectives qu’est l’A.G. C’est là que nous pouvons nous organiser, et redonner son sens à la grève. Lorsque nous sommes uni-e-s et organisée-s, lorsque nous avons la volonté de communiquer avec les parents et l’ensemble de la société, cette grève ne passe plus inaperçue. Au contraire, aujourd’hui, beaucoup l’attendent. Nous avons la responsabilité, en tant que travailleur-euse-s de l’éduc, enseignants ou non, titulaires ou précaires, de porter les revendications de tou-te-s les travailleur-euse-s qui attendent plus qu’une grève d’un jour !